Cancer: les règles générales de prévention des cancers
De ce premier tour d’horizon, nous avons déjà acquis quelques connaissances pratiques en matière de prévention des cancers :
— ne pas fumer (cf. chapitre tabac) ;
— ne pas trop boire d’alcool, voire pas du tout (cf. chapitre alcool) ;
— éviter de prendre trop de poids ;
— prendre des vitamines et des minéraux antioxydants si l’on fume ou si l’on boit trop ou si l’on mange insuffisamment de fruits et légumes.
Une alimentation saine prévient-elle les cancers?
Il existe de très nombreuses études sur les effets de l’alimentation et des compléments alimentaires sur la prévention des cancers. La synthèse la plus complète peut être obtenue sur le site du NCI (National Cancer Institute) avec un excellent dossier sur la prévention 1 des cancers, dossier très régulièrement mis à jour avec les toutes dernières études. Ce qui est a priori très surprenant, c’est qu’on se retrouve devant deux constatations totalement contradictoires : — Dans la plupart des études, dites études d’observation, ceux qui mangent plus de fruits et légumes ont moins de cancers hormonaux ou digestifs (utérus, prostate, œsophage, côlon). — D’un autre côté, d’autres études, appelées études d’inverven- tion, on ne constate aucun effet positif sur le nombre de cancers chez les personnes qui ont un régime riche en fruits et légumes, en fibres alimentaires, un régime maigre et sans viande ! Résultat, en fonction de vos convictions, vous pouvez soutenir que bien manger ne sert à rien pour prévenir les cancers ou bien qu’au contraire, bien manger diminue énormément le risque de cancers ! Vous trouverez toujours des arguments ! Alors comment se faire une idée réaliste des liens entre l’alimentation et le cancer? Voici la différence entre les études d’observation et les études d’intervention : dans l’observation, on observe, après coup, quelles étaient les habitudes alimentaires de ceux qui ont fait le moins de cancers. Dans l’intervention, on donne aux gens des recommandations et l’on regarde si cela permet de réduire la survenue de nouveaux cancers. Autrement dit, ceux qui ont naturellement, par choix personnel, „ne alimentation saine (beaucoup de fruits et légumes, de fibres, ?«eu de graisses saturées) ont moins de cancers que les autres. Mais : _and on intervient en demandant aux gens de modifier leurs habi- :_des alimentaires cela ne diminue pas le nombre de cancers… C’est difficile à comprendre et cela explique la perplexité des scientifiques en la matière. On peut faire le même constat avec les compléments alimentaires, vitamines et sels minéraux. En observation, donc, quand quelqu’un prend spontanément, par choix personnel, des vitamines (bêta-carotène, lycopène, C, E, folates) et des minéraux antioxydants (sélénium, zinc), c’est efficace pour prévenir de nombreux cancers (seins, col, prostate, estomac, côlon). Par contre, si l’on demande à des personnes de se mettre à ce même traitement, beaucoup d’études montrent que les mêmes compléments sont sans effet.
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