Cancer: Le rôle de l’inflammation
Le rôle de l’inflammation
Les personnes qui prennent régulièrement de l’aspirine ou d’autres anti-inflammatoires comme de l’ibuprofène (Advil®, Nurofen®) pour des maux de tête, des douleurs musculaires ou articulaires ou pour d’autres raisons ont tendance à faire moins de cancers digestifs ou du sein que les autres. Ce phénomène n’est pas observé chez ceux qui prennent des anti-douleurs sans effet anti-inflammatoire comme le paracétamol.
Cette réduction du risque est proportionnelle à la durée de la prise et à son dosage. Pour illustrer ce point avec l’aspirine, voici deux études prospectives effectuées chez les femmes, la Nurses’ Health Study qui a suivi les cancers du côlon et la Women’s Health Initiative (WHI) qui a suivi les cancers du sein.
Avec l’ibuprofène des résultats similaires sont obtenus avec une réduction du cancer du sein de 21 % en 5-9 ans, et 49 % en plus de dix ans.
Une autre étude portant sur 635 031 adultes a montré une baisse de l’ordre de 40 % des survenues des cancers digestifs (œsophage, estomac, côlon, rectum). Ce résultat a été confirmé en 2003 dans une méta-analyse regroupant neuf études sur l’effet préventif de l’aspirine et des AINS sur le cancer de l’œsophage. La réduction moyenne observée était de 43 % et l’effet dose est retrouvé, ainsi que la fréquence des prises : la réduction était de 18 % en cas de prises intermittentes contre 46 % en cas de prises fréquentes .
Ces chiffres nous apportent quelques informations précieuses :
— cela vaut la peine de se traiter par aspirine (325 milligrammes par jour ou plus) ou anti-inflammatoire si nécessaire, en cas de maux de tête, de grippe, de maladies rhumatismales ou de troubles mus- culo-squelettiques (encore appelés TMS);
— et il faut vraiment faire un effort pour prendre régulièrement son aspirine en traitement préventif des maladies cardiovasculaires si votre médecin vous en prescrit. Les doses utilisées (80 à 160 milligrammes / jour) permettent d’obtenir des réductions de cancer de l’ordre de 20 % !
Ces recommandations valent seulement pour ceux qui supportent bien l’aspirine ou les autres anti-inflammatoires. Car ces médicaments comportent des effets secondaires, notamment hémorragiques, et ils ne peuvent être prescrits systématiquement à tout le monde.
Si l’on vous prescrit un traitement anti-inflammatoire au long cours pensez que vous diminuez sérieusement votre risque de cancer !
Le plus souvent, ce traitement est prescrit contre une maladie rhumatismale ou en prévention des maladies cardiovasculaires.
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