Cancer: Comment interpréter ces données apparemment contradictoires ?
Comment interpréter ces données apparemment contradictoires ?
L’alimentation est un tout. Les personnes qui, par choix, mangent bien, font des choix bénéfiques sur tous les plans ! Bien entendu elles mangent plus de fruits, mais elles vont aussi ingérer plus de vitamines, manger moins de viandes transformées, choisir des huiles de meilleure qualité… Or les chercheurs n’observent généralement qu’un seul facteur. Au contraire, si vous prenez une personne qui mange plutôt mal, et lui demandez d’ajouter des fruits et légumes, elle va faire un effort uniquement sur ce plan-là. Sa stratégie générale alimentaire ne change pas vraiment. Si vous voulez vraiment faire baisser votre risque de cancer, il vous faut une stratégie générale. Tous les choix positifs que vous ferez se potentialisent les uns les autres. Deux études récentes l’illustrent très bien. La première sur le cancer du côlon dont il ressort que :
— les grands mangeurs de viandes rouges et de viandes transformées (jambon, bacon, etc.) présentent 35 % de cancers du côlon supplémentaire par rapport aux petits mangeurs de viandes ;
— les grands mangeurs de poisson ont 31 % de cancers du côion en moins que les petits mangeurs de poissons;
— la consommation de volaille est sans effet sur ce cancer;
— les légumes, le pain complet, et toutes les fibres alimentaires ont un effet bénéfique pour prévenir le cancer du côlon. Il ne suffit pourtant pas de ne plus manger de viandes rouges pour se mettre à l’abri de ces cancers ! Et un grand amateur de viande rouge ne fera pas forcément un cancer ! Pourquoi ? Parce que tout est lié. Ce qui compte le plus est de manger beaucoup de fruits, de légumes et de poisson ;
— ceux qui mangent beaucoup de viande, mais aussi beaucoup de poisson ne sont pas exposés aux cancers ;
— ceux qui mangent beaucoup de viande (surtout transformée et peu de poisson sont très exposés (+ 63 %) ;
— ceux qui mangent très peu de viande et très peu de poissons sont aussi très exposés (+ 46 % de risque) ;
— ceux qui mangent beaucoup de viande et beaucoup de fibres ne sont pas exposés ; — ceux qui mangent beaucoup de viande et peu de fibres sont très exposés (+ 50 %) ; — ceux qui mangent peu de viande et peu de fibres sont aussi très exposés (+ 30 %). Vous l’avez compris :
— la consommation de poissons et de fibres protège contre les cancers digestifs;
— la consommation de viandes (en encore plus les viandes transformées) est dangereuse si elle se fait sans consommation régulière de poissons et de fibres;
_ le risque minimal est obtenu en consommant peu de viandes rouges ou transformées et beaucoup de poissons et de fibres;
— et, si vous adorez la viande, il faut absolument que vous compensiez en mangeant aussi beaucoup de poisson et de fruits et légumes! Mais il faut reconnaître qu’en général, quand on mange plus de poissons, on supprime des rations de viande! Si les études qui proposaient de supprimer la viande rouge n’ont pas donné de résultats, c’est qu’elles ne préconisaient pas, simultanément, de consommer beaucoup de poissons et de fibres. L’alimentation est forcément globale. Des aliments sont à éviter à cause de leur pouvoir cancérigène : les marinades, les aliments fumés, les grillades et les charcuteries. toutes les charcuteries contiennent des nitrites comme conservateurs, composants qui forment avec les protéines de la viande des nitrosamines. Or, les nitrosamines stimulent les cancers : si vous voulez fabriquer un cancer chez un animal, vous lui injectez une bonne quantité de nitrosamines. Quinze jours après, il a un cancer! Pour éviter les cancers digestifs : mangez beaucoup de poisson, de fruits, de légumes et d’aliments complets (pain, riz,pàtes…), mangez le moins de viande rouge possible, surtout transformée. La même logique s’applique à l’usage des compléments alimentaires, l’étude la plus performante est celle qui propose non pas de prendre une seule vitamine, mais un cocktail plus complet (bêta-carotènes, vitamines C et E, du sélénium et du zinc), l’étude SU.VI.MAX dont nous avons déjà parlé, avec une réduction de 31 % des cancers chez les hommes. Attention : Prendre des pilules fortement dosées en bêta- carotène (un précurseur de la vitamine A) est dangereux, car cela augmente les cancers, notamment chez les fumeurs. C’est ce que montrent deux études dans lesquelles des fumeurs prenaient des doses élevées de bêta-carotène (20 à 30 milligrammes par jour) et de vitamine A (25 000 UI par jour soit 8 milligrammes) . Dans ces deux études, les populations étudiées étaient des fumeurs à haut risque de faire un cancer du poumon, car ils avaient plus de 50 ans (de 50 à 69 ans) et dans l’une d’entre elles, plus de vingt années de tabagisme. Dans les deux cas, la supplé- mentation en ces deux vitamines à fortes doses a augmenté le nombre des cancers du poumon et la mortalité générale. Ne consommez jamais de bêta-carotène ou de vitamine A (le bêta-carotène est un précurseur de la vitamine A) à dose élevée. Cela augmente le risque de cancers particulièrement chez les fumeurs. En pratique, que pouvons-nous en retenir?
a. Ceux qui, de leur propre chef, mangent sainement (moins de graisses, de viandes (surtout transformées), plus de fruits et légumes, de fibres et de poissons) ou qui prennent des vitamines ou des minéraux antioxydants ont moins de cancers que les autres.
b. Ceux qui fument ou boivent de l’alcool ont vraiment intérêt à augmenter leur consommation de fruits et légumes et à prendre des compléments alimentaires antioxydants (vitamines C, E, sélénium, zinc, le bêta-carotène ne devant pas dépasser les doses de SU.VI.MAX, soit 6 milligrammes par jour).
c.Il ne faut pas prendre des doses élevées de vitamine A et de bêta-carotène.
d. Les politiques publiques pour une meilleure hygiène globale alimentaire sont bien fondées.
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