Anticancer : Vivre
On entend souvent dire d’une personne foudroyée par un infarctus inattendu qu’elle a eu une « belle mort ». Pourtant, c’est une fin qui nous prive de toute possibilité de préparation, d’échange, de transmission, ainsi que de l’occasion d’apporter une conclusion aux relations incomplètes. Ce n’est pas celle que je me souhaite.
Aujourd’hui, le mot « cancer » n’est plus synonyme de mort. Mais il évoque son ombre. Pour beaucoup de patients, comme cela l’a été pour moi, cette ombre est l’occasion de réfléchir à sa vie, à ce qu’on veut en faire. C’est l’occasion de commencer à vivre de telle façon que le jour où nous mourrons, nous puissions regarder en arrière avec dignité, avec intégrité. Que ce jour-là nous puissions dire adieu avec un sentiment de paix. J’ai retrouvé cette attitude réaliste chez presque toutes les personnes qui ont survécu à leur cancer bien au-delà des statistiques qu’on leur avait données. « Oui, il est possible que je meure plus tôt que prévu. Mais il est possible que je vive longtemps aussi. En tout cas, je vais maintenant vivre ma vie le mieux possible. C’est la meilleure façon de préparer ce qui arrivera, quoi qu’il doive arriver. »
Comment ouvrir la discussion sur la possibilité de la mort avec ses proches
Ne jamais imposer une discussion sur la possibilité de la mort à une personne qui n’est pas prête à en parler. Il faut savoir entendre qu’elle n’est pas encore mûre et y revenir délicatement plus tard.
Avec quelqu’un à qui on a caché la gravité de sa maladie, on peut explorer ce dont il peut avoir envie de parler en demandant simplement : « Qu’est-ce que tu comprends de tout ce que te disent tes médecins ? Est-ce qu’il t’arrive de t’inquiéter qu’ils soient passés à côté de quelque chose ? » S’il dit « non » la première fois, cela lui donne la possibilité de revenir sur le sujet avec vous plus tard.
Avec quelqu’un qui connaît son diagnostic mais ne parle pas de ce qui pourrait arriver, on peut commencer par une question ouverte et douce comme : «Je me demande si parfois il t’arrive de penser à ce qui se passerait si les traitements actuels ne marchaient pas ? » Si la personne vous répond : « Pourquoi me demandes-tu ça ? », on peut lui répondre : « Parce que moi parfois j’y pense et je me disais que ça doit bien t’arriver aussi. » Cela suffit généralement à ouvrir une discussion qui devient de plus en plus franche, et durant laquelle il faut surtout écouter plutôt que parler.
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