Allaitement maternel
Intérêt du sujet
Le lait humain est universellement reconnu comme étant le nutriment préféré pour l’alimentation du nourrisson. Dans l’histoire de l’humanité l’allaitement maternel a joué un rôle primordial pour la survie de l’espèce et sa promotion pour l’alimentation des générations actuelles et futures doit être une priorité au début de ce nouveau millénaire en raison de son caractère unique universellement reconnu.
Physiologie de la lactation
Le développement mammaire comporte les cinq étapes suivantes : Embryogenèse, mammogénèse, lactogénèse, lactation et involution. La mammogénèse survient au moment de la puberté puis au cours des grossesses successives. C’est la grossesse qui achève le développement alvéolaire glandulaire mammaire et qui lui fait acquérir la compétence de la sécrétion lactée (lactogénèse).
La lactation est le processus de sécrétion lactée qui se prolonge aussi longtemps que le lait est retiré de façon régulière. La prolactine est necéssasire pour la sécrétion lactée et l’ocytocine pour le reflexe d’éjection du lait. Les cellules épithéliales mammaires assurent la transformation de précurseurs plasmatiques en constituants lactés et leur transport à travers la lumière mammaire. Les cellules myoépithéliales sont responsables de l’éjection du lait. Le flux sanguin mammaire en expansion pendant la lactation permet des apports importants de substrats pour la synthèse du lait. Les cellules du stroma sont responsables de la production de lipoprotéine lipase et les lymphocytes B et de l’IgA sécrétoire.
Composition du lait humain
Le lait humain est un fluide complexe qui peut être séparé en plusieurs composantes par la décantation, la centrifugation ou par l’acidification. Les lipides vont s’étaler à la surface (globules graisseux du lait) et le lactosérum ou petit lait va surnager la caséine.
La composition du lait humain mature varie très peu en fonction du stade de la lactation et de la diète maternelle. A la fin de la tétée le lait est plus riche en lipides (hindmilk) que le lait au début de la tétée (foremilk). Par ailleurs, les composants lipidiques peuvent légèrement varier avec la diète maternelle ; en réalité, la majorité des lipides proviennent des réserves maternelles même chez une mère bien nourrie : utilisation des réserves endogènes maternelles procurant au lait humain les acides gras essentiels linoléique et linolénique ainsi que leurs métabolites (l’acide arachidonique (AA) et docosahéxaénoique (DHA)).
Le lait humain est un aliment complet, l’Association Américaine de Pédiatrie le recommande comme aliment exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois et associé aux aliments solides jusqu’à l’âge de 12 mois au moins. Une exception est constituée par le nouveau-né prématuré dont les besoins sont très élevés et ne sont pas couverts par le lait humain en exclusivité, ce dernier doit être systématiquement supplémenté en protides, en calcium, en phosphore et en fer.
Les bienfaits de l’allaitement maternel sur la santé de la mère et de l’enfant
Plusieurs études épidémiologiques ont montré que l’allaitement maternel protège le nourrisson contre les infections gastro-intestinales, respiratoires, les otites, les septicémies et les infections urinaires. Ces pathologies sont moins fréquentes chez le nourrisson allaité au sein et quand elles surviennent, elle sont moins graves. Cet effet protecteur est déterminé par l’immunité passive transmise par la mère à travers le lait mais également par de nombreux facteurs transmis par le lait qui vont moduler directement le développement immunologique et les défenses anti-microbiennes.
Aussi l’enfant qui a été nourri au sein va avoir plus tard moins de maladies allergiques et moins de maladies associées à un dysfonctionnement immunitaire tels que la maladie de Crohn, la recto-colite, le diabète insulino-dépendant et la maladie cœliaque. Les nourrissons allaités au sein vont produire pendant la première année des titres d’anticorps plus élevés lors des vaccinations contre l’Hémophilus Influenzae type B (HiB), contre le virus oral de la polio (OPV) et contre la toxine diphtérique.
L’effet bénéfique de l’allaitement maternel sur la santé de la mère a été plus récemment étudié et mérite d’être confirmé : protection vis à vis du cancer du sein, du cancer de l’ovaire et de l’ostéoporose.Quant à l’effet contraceptif de l’allaitement maternel, il est reconnu de très longue date.
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