La stratégie générale de l'hypertension artérielle
L’objectif du traitement
Le but du traitement est de prévenir les complications de l’hypertension (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, etc.).
Plusieurs classes d’antihypertenseurs sont efficaces à cet égard, mais il faut savoir qu’aucun traitement n’est à même de supprimer totalement le risque d’infarctus ou d’accident vasculaire. La prévention des complications repose en grande partie sur la capacité des antihypertenseurs à faire baisser la pression artérielle.
Ces médicaments font diminuer la pression maximale (systolique) d’environ 1 cmHg par rapport à un placebo (faux médicament dépourvu d’activité). En d’autres termes, si la pression maximale stable est de 1 7 cmHg, la prise du médicament fera chuter la pression à 16 cmHg.
Il est donc souvent nécessaire d’associer plusieurs types de médicaments pour normaliser la pression artérielle.
Dans la plupart des cas, le traitement fait diminuer la pression artérielle, mais sans guérir l’hypertension. Il doit donc être administré tant que dure l’hypertension, c’est-à-dire souvent à vie.
Les valeurs cibles
La pression artérielle sous traitement doit idéalement être inférieure à 14/9 cmHg. Cependant, chez les personnes qui souffrent d’insuffisirtce rénale ou de diabète, la valeur cible (l’objeitif à atteindre) est plus stricte : la pression ne doi pas dépasser 13/8 cmHg.
Chez les sujets âgés et les personnes qui ne présentent pas de forts risques de complications cardiovasculaires (absence de diabète, d’imuffisance rénale, d’antécédents d’infarctus 0u décident vasculaire cérébral), une valeur de pression artérielle inférieure à 16/9 cmHg est accepté.
- Les indications d’une intervention chirurgicale
Une intervention chirurgicale peut guérir ou du moins améliorer l’hypertension lorsque cette dernière est provoquée par certaines causes précises. Les indications sont rares, puisqu’on estime que moins de 2 % des personnes hypertendues seraient concernées.
– En cas de tumeur de la glande surrénale (syndrome de Conn, phéochromocytome), une ablation chirurgicale de la tumeur est habituellement pratiquée.
– En cas de rétrécissement d’une artère rénale, le chirurgien peut pratiquer une dilatation au ballonnet au moyen d’une sonde introduite ptf voie artérielle au pli de l’aine ou, pWS rarement, procéder à un remplacement de l’artère rénale.
Le résultat de la chirurgie est d’autant plus efficace que l’hypertension est récente. En effet, après plusieurs années d’évolution, apparaissent des lésions des reins qui entretiennent l’hypertension.
Un traitement globale
Un traitement Le traitement doit être global, c’est-à-dire corriger global au mieux l’ensemble des facteurs de risque cardiovasculaire.
Ainsi, tous les hypertendus doivent :
– suivre un régime pauvre en sel ;
– diminuer ou supprimer l’alcool ;
– perdre du poids si nécessaire ;
– éviter le tabac ;
– traiter leur hypercholestérolémie (excès de cholestérol), le cas échéant.
Quand l’hypertension doit-elle être traitée ?
Un traitement antihypertenseur doit être prescrit dans les cas suivants.
– Si la pression artérielle dépasse 16/9,5 cmHg de manière répétée.
– Si la pression artérielle dépasse 14/9 cmHg de manière répétée chez des patients qui présentent d’autres risques de maladies cardiovasculaires :
tabagisme, diabète, insuffisance rénale, angine de poitrine (angor), hypercholestérolémie, antécédent d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral, notamment.
Les études montrent que plus le patient a de facteurs de risque associés et plus son hypertension est importante, plus le traitement est bénéfique et donc recommandé.
Le traitement après 65 ans
La pression artérielle s’élève normalement avec l’âge, en particulier à cause du durcissement de la paroi des artères.
Cette hypertension liée au vieillissement doit être prise en charge : entre 65 et 80 ans, le bénéfice d’un traitement antihypertenseur est clairement démontré pour des pressions supérieures à 16/9 cmHg (au-delà de cet âge, l’intérêt est probable, mais les effets sont encore mal étudiés).
Les effets secondaires
Avec l’âge, la sensibilité aux médicaments augmente et le risque d’effets indésirables devient plus important : chute de pression artérielle lors du passage à la position debout (hypotension orthostatique, ), fuite de potassium, insuffisance rénale en cas de déshydratation l’été ou à l’occasion d’une diarrhée…
L’objectif du traitement
C’est à cause des effets secondaires que, chez les traitement personnes de plus de 65 ans, on fixe généralement un objectif de pression artérielle à moins de 16/9 cmHg et non à 14/9 cmHg.
La surveillance doit par ailleurs être renforcée :
– mesures de la pression artérielle fréquentes en position couchée puis debout ;
— analyses de sang régulières pour contrôler les dosages de créatinine, de potassium et de sodium.
Que faire en cas de poussée d’hypertension ?
On parle de poussée d’hypertension lorsque la pression maximale est supérieure à 20 cmHg.
• Si la poussée d’hypertension est associée à un g essoufflement aigu, à des troubles de la parole, à une paralysie du visage ou d’un membre, à une
douleur dans la poitrine, il faut appeler le médecin de famille, le SAMU ou les pompiers.
• Si la poussée d’hypertension est associée à un vertige aigu, il faut appeler et consulter très rapidement le médecin traitant ou, à défaut, le SAMU ou les pompiers.
• Si la poussée d’hypertension est associée à un saignement de nez, il faut prendre l’avis de son médecin traitant. Pour un saignement très abondant, un méchage doit être fait chez un otorhin laryngologiste ou dans un service d’urgences. Le repos est indispensable. Si la pression artérielle ne baisse pas suffisamment, le médecin prescrira sans doute un nouvel antihypertenseur.
• Si la pression minimale est supérieure ou égale à 13 cmHg, il faut consulter un médecin ou se rendre directement aux urgences.
• Si la pression maximale est supérieure à 20 cmHg sans autre signe, et si la pression minimale est inférieure à 13 cmHg, il faut se reposer 15 minutes et refaire une mesure. Si la pression demeure supérieure à 20 cmHg, il faut appeler le médecin traitant.
les médicaments
Lorsque l’on mesure sa pression artérielle soi- même et que l’on constate une poussée d’hypertension, la première chose à faire est de se reposer. Si au bout de quelques heures la pression reste élevée, on peut prendre un médicament à condition qu’il ait été prescrit ou autorisé par le médecin (à titre préventif ou après un appel téléphonique).
Il est dangereux de faire chuter trop vite la pression artérielle. Il ne faut donc pas prendre plus d’un comprimé supplémentaire d’antihypertenseur en cas de poussée hypertensive.
Quand l’hospitalisation est-elle nécessaire ?
Dans la plupart des cas, le bilan et le traitement de l’hypertension artérielle ne nécessitent pas d’hospitahsation. Cette dernière n’est utile que si l’hypertension est très sévère ou si un bilan complet doit être effectué. Elle est indispensable lorsque l’hypertension est compliquée, c’est-à-dire lorsqu’elle est associée à un œdème pulmonaire, à des douleurs thoraciques et à d’autres signes de gravité.