Cancer: Une prévention spécifique des hommes?
Une prévention spécifique des hommes?
Une grande étude française (SU.VI.MAX) montre l’existence d’un traitement préventif des cancers chez les hommes (mais sans effet chez les femmes). Quand, en plus de leur alimentation, ils prennent des vitamines et des sels minéraux antioxydants, cela diminue de 31 % leur mortalité par cancer . Ces apports supplémentaires en vitamines et sels minéraux ne diminuent pas seulement la mortalité due aux cancers, mais aussi la mortalité générale ! Cette mortalité globale, toutes causes confondues, baisse alors de 37 % . Ces chiffres sont impressionnants !
En quoi consiste ce traitement? Il s’agit de prendre chaque jour des vitamines et des sels minéraux dans la proportion suivante :
— vitamine C : 120 milligrammes,
— vitamine E : 30 milligrammes,
— bêta-carotène : 6 milligrammes,
— sélénium : 100 microgrammes,
— zinc : 20 milligrammes.
A partir de ces données, les auteurs de l’enquête ont conclu que les hommes mangent sans doute moins de fruits et légumes que les femmes, ce qui expliquerait leur carence en vitamines et l’effet positif de la supplémentation. De ce fait ils préconisent de conseiller à tous de manger 5 fruits et légumes par jour.
Cette conclusion nous semble extrêmement contestable ! Car l’étude SU.VI.MAX n’a jamais étudié l’effet d’un changement alimentaire en faveur des fruits et légumes. Et puis, pour obtenir les doses d’antioxydants préconisées il faudrait manger bien plus que 5 fruits et légumes par jour ! Ce serait imaginable pour la vitamine C et le bêta-carotène, mais pour arriver à 30 milligrammes de vitamine E, il faudrait consommer plus de 3 kilos de fruits et légumes par jour ! Ne parlons pas des 20 milligrammes de zinc ou des 100 microgrammes de sélénium qui nécessiteraient l’ingestion de plus 14 kilos de fruits et légumes par jour.
De plus, sait-on vraiment si les hommes mangent moins de fruits et légumes que les femmes? Au début de l’étude, grâce à une prise de sang, on a dosé les concentrations dans le sang de vitamines et d’antioxydants. On ne trouve aucune différence entre les hommes et les femmes, ni pour la vitamine C, la vitamine E, le sélénium et le zinc. La seule différence concerne le bêta- carotène.
Selon nous, les auteurs n’ont pas suffisamment creusé la question de la différence homme-femme pour expliquer leurs résultats. Ils n’ont notamment pas pris en compte les différences de consommation alcoolique dans leur publication ni dans leurs conclusions.
Pourtant, on constate que les hommes inclus dans l’étude SU.VI.MAX buvaient 2,3 fois plus que les femmes en moyenne,soit 353,1 millilitres de boisson alcoolisée par jour .Or l’alcool diminue la capacité d’absorption des vitamines. La seule prise de toxique relevée dans l’étude SU.VI.MAX est celle du tabac, les hommes étant davantage fumeurs ou anciens fumeurs que les ;mmes (66 % contre 45 %).
Pourtant, nous venons de le voir, les différences homme-femme sont très importantes en matière de cancer. Outre le tabac, la surconsommation d’alcool joue un très grand rôle. C’est la raison pour laquelle nous proposons une autre interprétation des résultats de SU.VI.MAX qui tient en deux points :
— L’étude SU.VI.MAX a montré qu’une prise en vitamines et minéraux antioxydants diminuait de 31 % la survenue des cancers :hez les hommes. C’est un fait brut.
— Cette supplémentation est bénéfique chez les hommes car elle contrebalance l’effet toxique de l’alcool et du tabac. D’une ~.anière plus générale, elle devrait donc être bénéfique à toute personne consommant trop d’alcool ou fumant des cigarettes.
Sans remettre en cause l’intérêt de manger plus de fruits et légumes, notre conclusion est donc qu’il est très utile pour ceux qui consomment trop d’alcool (plus de 2 verres par jour) ou qui fument, de prendre des vitamines et des sels minéraux à des doses nutritionnelles.
Si vous êtes un homme ou si vous êtes une femme et que vous fumiez, ou si vous buvez plus de 6 verres d’alcool par semaine, prenez un supplément en vitamines et antioxydants (à la dose de l’étude SU.VI.MAX) pour prévenir les cancers.
Un homme que l’un d’entre nous a suivi comme patient a participé à cette étude SU.VI.MAX. Il est maintenant retraité, et très fier d’avoir aidé la science.
« Et, ajoute-t-il, depuis que l’étude est finie, je continue à prendre les mêmes vitamines. Car nous avons très bien été informés dès le début de l’étude, ainsi qu’au fur et à mesure, des résultats obtenus. C’est pourquoi j’y crois vraiment à fond. En plus, toutes les personnes qui ont participé comme moi sont d’accord pour dire qu’on sentait vraiment une motivation de la part des médecins pour faire œuvre utile et bénéfique pour tous. Ce n’est pas toujours l’impression que donne la médecine ! Mais là, franchement, ce fut pour moi une expérience très positive pendant plusieurs années ! »