Tabac et affections psychiatriques graves
La schizophrénie
La schizophrenic est une affection psychiatrique grave, fréquente, qui atteint 1 % de l’ensemble de la population; elle débute chez l’adolescent et Padulte jeune, le plus souvent entre dix-huit et vingt-cinq ans. Elle est caractérisée par des troubles de la pensée, qui n’est plus reliée par des liens logiques, aboutissant a des idées délirantes; il s’y associe des hallucinations visuelles, auditives, une perte de la faculté d’emotions, une ambivalence des sentiments et surtout une tendance au repli sur soi, le sujet s’isolant et semblant vivre dans un monde a part, le plus souvent inquiétant et angoissant.
On commence a mieux connaître l’origine de cette affection : contrairement a ce que l’on a cru longtemps, la maladie n’est pas d’origine psychologique et les malheureux parents ne sont pas coupables! Les nouvelles techniques d’imagerie medicale, la résonance magnétique nucléaire fonctionnelle (RMN) et la camera a positons ont permis
d’etudier in vivo le fonctionnement cérébral et de déceler ainsi des anomalies jusque-la meconnues. Il y aurait une vulnérabilité génétique, puisque chez les vrais jumeaux la maladie est présente simultanément dans 50% des cas. L’hypothese actuellement retenue est celle d’une modification du développement de certaines zones cérébrales, avec apparition des troubles lors de l’ adolescence.
Le tabagisme est très fréquent chez ces sujets; 80% d’entre eux sont des fumeurs a forte consommation et la dépendance est toujours très forte. Les motivations au sevrage du tabac existent mais sont faibles et, en fait, rares sont ceux qui y arrivent. Dans notre expérience, les tentatives d’arret brutal avec traitement de substitution nicotinique ont toujours ete un échec; dans les cas exceptionnels ou il y a eu succès, cela a toujours ete transitoire et la reprise des cigarettes est survenue rapidement. Les causes de ce tabagisme et de ces difficultés a l’arret sont multiples: de nombreux arguments permettent de penser que ces malheureux trouvent dans la cigarette, c’est-a-dire dans la nicotine, un soulagement partiel a certains de leurs troubles, la diminution de l’angoisse, une stimulation intellectuelle, un effet antidépresseur… Ce que nous savons actuellement des propriétés psychotropes de la nicotine, de sa fixation et de son action sur plusieurs zones du système nerveux central pourrait expliquer ce comportement: la cigarette serait pour ces sujets une véritable automédication compensatrice, permettant de comprendre l’intensite de la consommation et les difficultés d’arret.
Il faut également tenir compte de deux autres aspects de l’action de la nicotine:
— Elle modifie les taux sanguins des médications utilisées dans le traitement, en particulier les neuroleptiques et a l’ arrêt du tabac, il y a un risque de surdosage relatif.
— Elle semble préserver le fumeur de certaines complications liées au traitement neuroleptique, en particulier le syndrome extrapyramidal, fait de rigidité musculaire et de tremblements, ces signes étant comparables a ceux de la maladie de Parkinson.
Les nombreuses interactions psychologiques et neurobiologiques existant entre schizophrenic et tabagisme en font un sujet de recherche actuellement en plein developpement et eventuellement susceptible de déboucher sur de nouvelles perspectives therapeutiques a la fois pour le tabagisme et pour la schizophrenic.
Les dépressions
Les dépressions graves posent des problèmes voisins. Nous avons précédemment vu les relations très étroites existant entre tabagisme et états dépressifs et 1’importance pratique de ces notions, a la fois pour l’arret du tabac et peut-etre pour le traitement de la dépression. Chez les patients hospitalises pour dépression grave, le tabagisme est très fréquent, présent dans 70 % a 80 % des cas: la encore la dépendance est forte et les difficultés sont très grandes lors des tentatives de sevrage. La nicotine a des effets psychoactifs, telles la stimulation et la régulation émotionnelle qui constituent pour les sujets déprimes un élément compensateur; ils le recher- cheraient inconsciemment et c’est pourquoi ils ont le plus grand mal a abandonner leur tabagisme.
Ainsi affections psychiatriques et dépendance tabagique sont étroitement liées, comme cela est également le cas pour toutes les autres drogues.
En Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, dans les pays scandinaves, les centres de tabacologie font le plus souvent partie de centres de traitement des addictions, eux-mêmes dépendants de services de psychiatrie ou de psychologie comportementale. En France, très curieusement, peu de psychiatres se sont jusqu’alors interesses a ce problème.
d’etudier in vivo le fonctionnement cérébral et de déceler ainsi des anomalies jusque-la meconnues. Il y aurait une vulnérabilité génétique, puisque chez les vrais jumeaux la maladie est présente simultanément dans 50% des cas. L’hypothese actuellement retenue est celle d’une modification du développement de certaines zones cerebrates, avec apparition des troubles lors de l’ adolescence.
Le tabagisme est très fréquent chez ces sujets; 80% d’entre eux sont des fumeurs a forte consommation et la dépendance est toujours très forte. Les motivations au sevrage du tabac existent mais sont faibles et, en fait, rares sont ceux qui y arrivent. Dans notre expérience, les tentatives d’arret brutal avec traitement de substitution nicotinique ont toujours ete un échec; dans les cas exceptionnels ou il y a eu succès, cela a toujours ete transitoire et la reprise des cigarettes est survenue rapidement. Les causes de ce tabagisme et de ces difficultés a l’arret sont multiples: de nombreux arguments permettent de penser que ces malheureux trouvent dans la cigarette, c’est-a-dire dans la nicotine, un soulagement partiel a certains de leurs troubles, la diminution de l’angoisse, une stimulation intellectuelle, un effet antidepresseur… Ce que nous savons actuellement des propriétés psychotropes de la nicotine, de sa fixation et de son action sur plusieurs zones du système nerveux central pourrait expliquer ce comportement: la cigarette serait pour ces sujets une véritable automédication compensatrice, permettant de comprendre l’intensite de la consommation et les difficultés d’arret.
Il faut également tenir compte de deux autres aspects de l’action de la nicotine:
— Elle modifie les taux sanguins des medications utilisées dans le traitement, en particulier les neuroleptiques et a l’ arrêt du tabac, il y a un risque de surdosage relatif.
— Elle semble préserver le fumeur de certaines complications liées au traitement neuroleptique, en particulier le syndrome extrapyramidal, fait de rigidité musculaire et de trem- blements, ces signes étant comparables a ceux de la maladie
de Parkinson.
Les nombreuses interactions psychologiques et neuro-biologiques existant entre schizophrenic et tabagisme en font un sujet de recherche actuellement en plein développement et éventuellement susceptible de déboucher sur de nouvelles perspectives thérapeutiques a la fois pour le tabagisme et pour la schizophrenic.
Les dépressions
Les dépressions graves posent des problèmes voisins. Nous avons précédemment vu les relations très étroites existant entre tabagisme et états dépressifs et l’importance pratique de ces notions, a la fois pour l’ arrêt du tabac et peut-être pour le traitement de la dépression. Chez les patients hospitalisés pour dépression grave, le tabagisme est très fréquent, présent dans 70 % a 80 % des cas: la encore la dépendance est forte et les difficultés sont très grandes lors des tentatives de sevrage. La nicotine a des effets psychoactifs, telles la stimulation et la régulation émotionnelle qui constituent pour les sujets déprimes un élément compensateur; ils le rechercheraient inconsciemment et c’est pourquoi ils ont le plus grand mal a abandonner leur tabagisme.
Ainsi affections psychiatriques et dépendance tabagique sont étroitement liées, comme cela est également le cas pour toutes les autres drogues. En Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, dans les pays scandinaves, les centres de tabacologie font le plus souvent partie de centres de traitement des additions, eux-mêmes dépendants de services de psychiatrie ou de psychologie comportementale. En France, très curieusement, peu de psychiatres se sont jusqu’alors interesses a ce problème.