Ronflement : du sifflet au bistouri
On a pu voir, au cours des dernières années, des épouses demander le divorce pour se séparer de leurs maris ronfleurs.
Il s’agit en effet d’une perturbation du sommeil très préjudiciable à l’harmonie des couples, dans la majorité des cas imputable à l’homme. Mais les femmes en sont aussi les actrices honteuses, ulcérées par le caractère peu élégant de cette fâcheuse habitude. Il s’agit en fait d’une anomalie physiologique qui peut avoir de sérieuses conséquences.
Les formes les plus bénignes du ronflement sont le plus souvent traitées par la bonne vieille méthode, héritée des chambrées militaires, du coup de sifflet énergique. Si cela ne suffit pas, on peut, avec plus ou moins de ménagement, retourner le ronfleur pour le mettre sur le côté. Il faut aussi savoir que le ronflement intempestif peut être provoqué par une absorption exagérée d’alcool ou par les somnifères. Mais il existe des formes plus pathologiques du ronflement, en particulier le ronflement de Pickwick, ainsi nommé par référence au héros de Charles Dickens, ce petit bonhomme obèse qui s’endormait en ronflant à n’importe quelle heure de la journée. Il s’agit en fait bel et bien d’une maladie se manifes tant par une insuffisance respiratoire chez les sujets un peu trop rondouillards. Dans ce cas, une petite cure d’amaigrissement est vivement recommandée.
Parfois, les ronflements sont dus à une respiration gênée par un nez bouché, par un rhume ou une réaction allergique. On parle alors d’apnée, c’est-à-dire que le dormeur ne respire plus du tout pendant quelques secondes, plusieurs fois par nuit, d’où un risque d’asphyxie qu’il vaut mieux traiter. Ces obstructions sont souvent liées à des malformations de la cloison nasale ou des fosses nasales. Un inventeur a mis au point un petit appareil en plastique, dilatateur nasal, qui élargit les narines et augmente par conséquent le flux d’air en diminuant la vibration du voile du palais. Une solution plus radicale pour les ronfleurs invétérés consiste à subir une petite intervention chirurgicale, très bénigne, à la base du palais. Elle assure une tranquillité définitive à l’ex-ronfleur… et à sa conjointe.