La symptomatologie
Diagnostic clinique
La neuronite vestibulaire touche le plus souvent des patients âgés de 30 à 40 ans, hommes ou femmes indifféremment. Le mode de début est le plus souvent brutal. Dans un tiers des cas on peut retrouver un épisode infectieux rhinopharyngé dans les jours ou les semaines qui précèdent la crise.
Interrogatoire
Le malade décrit une grande crise vertigineuse survenue brutalement, très invalidante, l’obligeant à s’allonger, isolée, accompagnée de fortes nausées et vomissements, sans aucun signe d’atteinte cochléaire, et sans antécédent de crise analogue.
La symptomatologie s’exprime au niveau des quatre voies afférentées par le vestibule :
– la voie vestibulo-oculaire avec la perception d’une instabilité du décor, voire d’une rotation de ce dernier ;
– la voie vestibulo-spinale avec une ataxie labyrinthique, à la fois statique et dynamique, sans altération des mouvements isolés des membres ;
– la voie vestibulo-végétative avec son cortège de bouffées de chaleur, de nausées, voire de vomissements ;
– la voie vestibulo-corticale avec la prise de conscience d’une sensation de giration, y compris en position allongée les yeux fermés. Cette voie corticale donne lieu à des tentatives d’interprétation de la situation, tentatives d’autant moins fructueuses que cette dernière n’a pas de précédent. L’incompréhension des événements, combinée avec la charge affective, génère à son tour des sensations d’anxiété, d’oppression, d’angoisse, ou même de panique susceptibles, en altérant plus ou moins la lucidité, de compliquer singulièrement le recueil des données de l’interrogatoire.
Examen clinique
L’examen clinique en phase aiguë va retrouver des signes correspondant aux symptômes déjà évoqués et relatifs à trois des quatre voies afférentées par le vestibule :
– la voie vestibulo-oculaire : présence d’un nystagmus de fixation horizonto-rotatoire, qui ne change pas de sens avec la direction du regard, et dont l’intensité obéit à la loi d’Alexander :
– degré I : nystagmus présent uniquement quand le regard est dirigé dans le sens de la phase rapide,
– degré II : nystagmus présent également, bien que moins intense, dans le regard central,
– degré III : nystagmus présent également, mais encore moins intense, quand le regard est dirigé dans le sens opposé à la phase rapide.
L’intensité de ce nystagmus est nettement augmentée en l’absence de repères visuels sous lunettes de Frenzel ou sous lunettes de vidéonystagmoscopie ;
– la voie vestibulo-spinale, dans laquelle on trouve des déviations statiques et dynamiques :
- épreuve de Romberg : chute du corps dans le sens inverse de la saccade du nystagmus de fixation,
- épreuve des index : pratiquée en position assise, elle permet de constater que la déviation s’opère bien dans le même sens que celui indiqué par le test de Romberg, afin de réfuter l’objection selon laquelle la responsabilité de la déviation au Romberg pourrait n’impliquer que les seuls membres inférieurs,
- test de Fukuda : test de piétinement aveugle quantifié particulièrement sensible quand il s’agit de mettre en évidence une déviation. Au stade aigu de la neuronite, le risque de chute est important. Plus tard le « Fukuda » pourra rester perturbé alors que le « Romberg » et les « Index » seront déjà normalisés ;
– la voie vestibulo-végétative, dans laquelle on pourra observer différents signes :
- pâleur,
- sueurs,
- modification des rythmes cardiaques et respiratoires,
- instabilité tensionnelle.
– L’examen clinique s’attachera également à vérifier :
- l’absence de signes neurologiques, et en particulier l’absence de signes d’atteinte des autres paires crâniennes ;
- la normalité otoscopique ;
- d’éventuels signes infectieux rhino-pharyngés ;
- la symétrie de l’audition.
Vidéo : Principaux syndromes (vertige) : Neuronite vestibulaire
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Principaux syndromes (vertige) : Neuronite vestibulaire