Pourquoi une peur soudaine supprime-t-elle le hoquet ?
Le hoquet est une manifestation involontaire du système nerveux végétatif qui exprime ainsi son irritation. Ce phénomène étant d’origine nerveuse, une peur soudaine détourne en quelque sorte l’attention des nerfs.
Le plancher de la cage thoracique contenant les poumons est constitué par le diaphragme. Celui-ci est relié au système nerveux végétatif par le nerf phrénique, qui part de la moelle épinière. Lors de l’inspiration, ce nerf commande au diaphragme de se contracter. Cela provoque son abaissement. Le volume de la cage thoracique augmente. Comme dans un soufflet de forge, une dépression apparaît. Elle est maintenue et accentuée par la contraction des muscles intercostaux.
L’inspiration est un acte volontaire: il faut une action nerveuse pour la provoquer. À l’inverse, l’expiration intervient mécaniquement par le relâchement inéluctable des muscles qui se sont contractés. Le hoquet se déclenche parce que le nerf phrénique envoie des informations répétées au diaphragme, qui dès lors se contracte spasmodiquement. Ce ne serait pas foncièrement désagréable si la glotte ne se fermait à chaque contraction. Bloquée à ce niveau, l’arrivée d’air se signale avec ce bruit si caractéristique du hoquet.
Ce sont ces deux étapes simultanées qui rendent le hoquet embêtant. Pourquoi le nerf phrénique s’irrite-t-il de la sorte ? Parce que le nerf vague , reliant également le diaphragme au système nerveux végétatif, a informé celui-ci d’un mauvais fonctionnement ou, par exemple, d’une pression trop forte de l’estomac. Et avoir le ventre rond n’aide pas à contrecarrer le hoquet!
Comment y mettre fin? Il faut se faire peur! Le seul fait de détourner l’attention suffit parfois à remettre, pour ainsi dire, le système neurovégétatif à zéro : le nerf phrénique oublie son irritation parce qu’il a été mobilisé pour la mise en alerte de l’organisme. On peut aussi le solliciter directement en appuyant fortement entre les troisième et cinquième vertèbres cervicales, zone d’où part le hoquet. Ce point névralgique se situe entre les clavicules. Tout aussi efficace est de retenir sa respiration ou de haleter. Cela a pour effet d’augmenter artificiellement le taux de C02 dans le sang. Le système nerveux reprend alors le cours normal des contractions du diaphragme afin d’améliorer l’alimentation en oxygène. Sinon, se résoudre à boire d’un trait un grand verre d’eau, tirer la langue, avaler du pain sec ou un morceau de sucre imbibé de vinaigre… Si le hoquet persiste plus de deux jours, il faut consulter: le nerf phrénique est peut-être comprimé par un hématome, une cervicale déplacée, un kyste, une tumeur, ou simplement abîmé par une légère lésion. Aussi bien, le diaphragme peut être gêné dans ses mouvements par un gros ventre (les femmes enceintes hoquettent beaucoup!) ou une affection respiratoire (pleurésie, pneumonie). Le hoquet permanent peut aussi être le signe d’une infection virale du cerveau (encéphalopathie), du péricarde (la membrane qui emballe le cœur) ou d’une lésion superficielle de la moelle épinière. Le hoquet, en définitive, est un excellent outil de diagnostic.
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