Pourquoi poursuivre ce processus de diversification : Accompagner la maturité digestive
Vers six mois, il est nécessaire de proposer à l’enfant une alimentation diversifiée. Le lait maternel ne répond plus à tous ses besoins. Il devra chercher d’autres éléments nutritifs dans de nouveaux aliments. Mais le lait maternel reste le meilleur lait qu’il puisse recevoir ; il est adapté à son organisme.
Accompagner la maturité digestive
La place du lait est encore prépondérante dans son alimentation. À six mois, l’enfant démarre donc un sevrage en douceur vers une alimentation diversifiée. Si vous n’avez pas encore commencé, il découvrira maintenant le rythme des repas ; familiarisé avec leur goût dans le lait maternel, il s’égayera de la variété des aliments, de leur texture, de leur couleur. L’enfant, attiré vers ce qui est autre que sa mère, prend son élan vers le monde. Sa mère ne subvient plus à la totalité de ses besoins. Son alimentation le met plus directement en contact avec la terre nourricière qui, désormais, prend le relais auprès de sa mère. La rencontre mère/enfant pendant l’allaitement reste un moment privilégié au cours duquel l’enfant se ressource et puise confiance en lui-même.
Respect du rythme et du choix de l’enfant, de la mère et du père
L ’allaitement prolongé vous a ouvert aux signes de votre enfant (voir « Quand l’enfant propose le sevrage », page 229). Vous vous êtes mise à son écoute… non sans difficultés sûrement ; vous avez, cahin-caha, franchi les différentes étapes qui vous mènent à ses six mois. Avec plaisir ou avec quelques réticences – les deux s’imbriquant sans doute -, vous avez amené dans son assiette une alimentation de plus en plus riche et variée. Votre enfant jouit de sa nourriture, avec parfois quelques grimaces de surprise ou de rejet. Mais, en gros, les tétées sont progressivement remplacées par une nourriture adaptée à ses nouveaux besoins. Vous connaissez son rythme, ou plutôt vous le découvrez et vous apprenez à glisser savamment du nouveau dans ses plats familiers.
Les nouveautés seront acceptées de diverses manières et à des rythmes différents selon chaque enfant. Il y a le glouton des nouveautés, le kamikaze de l’inattendu, celui qui mord la vie à pleines dents : la vie, les plats nouveaux… et les vers de terre. Il y a celui, inquiet, qui guette sur votre visage s’il doit apprécier ou non ; celui qui goûte du bout des lèvres, hésite puis s’y met avec un sourire conquérant, fier d’avoir accompli un premier exploit ; celui qui continue à refuser après maintes sollicitations et se décide à goûter quand vous avez baissé les bras ; celui qui ne mange qu’avec papa ou la grande sœur. Qu’ils appartiennent à un type ou à l’autre, tous vous indiqueront rapidement s’ils en mangeront ou non par une lippe déçue, une tête butée qui se détourne ou une assiette violemment rejetée.
Tous, ils s’adapteront, version rapide ou version omnibus. Les grands réguliers avancent, ne disent rien mais tracent leur route. Mais il y a aussi ceux qui font savoir bruyamment et sauvagement qu’ils avancent. Et les pas trop pressés, qui lancent encore de grands regards gourmands vers la poitrine maternelle. Et aussi ceux qu’il ne faut pas trop pousser en avant – ils hurlent ! – mais qui, bientôt, y vont d’eux-mêmes. Et encore ceux qui font un pas en avant, trois pas en arrière et quatre pas d’éléphant quand vous avez le dos tourné. Et tous les autres… Leur rythme propre exprime leur choix, leur besoin d’équi- librer tétées et nourriture solide.
La mère, elle aussi, s’exprime de diverses manières. On trouve celle qui, ravie de l’occasion, mijotera avec fantaisie minicompotes et minipurées avec les légumes du jardin, celle qui donne la première cuillerée en dégrafant son corsage (au cas où), celle qui préfère ouvrir un petit pot pour commencer et voir ensuite, celle qui attend que l’enfant goûte dans le plat des grands, grignote de-ci de-là et passe, de lui-même, de la tétée à la nourriture de tous…
Le rythme de la mère et celui de l’enfant s’accordent avec plus ou moins de bonheur, souvent non sans ronchonnements de part et d’autre.
Et que dire du rythme paternel ? Tel père fera le train ou la fusée pour décider (et ça marche !) le petit à s’intéresser à la cuillère, tel autre mettra son grain de sel dans les menus, ou même la main à la pâte avec un succès plus ou moins reconnu. L’un craque et revient du supermarché avec une variété de petits pots, l’autre prend la fuite et le dernier regarde tout cela de loin en attendant que sa femme lui revienne. C’est la valse à trois temps où l’on s’accorde plus ou moins, où l’on se marche parfois sur les pieds ; ce qui permet à l’enfant de prendre pied à terre et au couple de retrouver un pas de deux. Rythme et choix de chacun sont avant tout respectables, mais ont surtout besoin de s’accorder. Mieux vaut pour cela ne pas se donner de date-butoir – sur laquelle chacun va buter, précisément -, mais considérer chaque jour les progrès d’un œil neuf, en se disant que l’on n’est pas à un ou deux mois près… (de toute façon, d’ici les vingt ans du petit, tout cela sera réglé !)
Vidéo : Pourquoi poursuivre ce processus de diversification : Accompagner la maturité digestive
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