Pourquoi les oreilles sifflent-elles après avoir été soumises à un son puissant ?
Au-delà de 100 dB, le bruit est dangereux pour l’oreille. À titre de comparaison, une salle de classe agitée « émet » 70 dB, une piscine couverte vingt de plus, un concert rock 110 dB, et un avion de ligne au décollage atteint 130 dB. La durée d’exposition est déterminante: plus de quelques minutes, et une surdité temporaire, totale ou partielle, s’installe. Ensuite, des sifflements apparaissent. En termes oto-rhino-laryngologiques, ce sont des « acou- phènes subjectifs ». Certes bien nommés, leur origine n’en demeure pas moins inconnue.
Sans doute, l’intensité trop élevée d’un bruit, lequel est transmis et amplifié par les osselets, augmente-t-elle de façon trop importante la pression du liquide emprisonné dans la cochlée. Les cils des cellules sensorielles seraient
lésés, voire arrachés. Un bruit de fond apparaîtrait, gênant l’audition générale. Peut-être l’exposition à des pressions élevées sidère-t-elle, en quelque sorte, les cils, qui, pour s’en remettre, afin d’évacuer l’énergie acquise, battraient automatiquement durant quelques heures après l’arrêt de l’exposition au son. L’organe de Corti transmettrait alors un son – aigu en l’occurrence – au cerveau.
Selon une autre hypothèse, il se produirait une lésion au contact des cellules ciliées et des fibres nerveuses. Une autre encore estime que les cellules ciliées, surexcitées, libéreraient trop de glutamate – leur neurotransmetteur – qui, au-delà d’une certaine concentration, est toxique pour les cellules, qui en mourraient.
Si l’exposition n’est pas très souvent répétée, les sifflements disparaissent. Dans le cas contraire, les lésions, quelles qu’elles soient, s’additionnent et réduisent la qualité de l’audition. Le seuil minimal de perception des sons augmente, il faut demander aux autres de crier pour les entendre, ce qui n’arrange pas la situation. La surdité s’installe progressivement.
Toutefois, les acouphènes ont de multiples origines. Il est avéré que des problèmes circulatoires au sein de l’oreille, des lésions des osselets ou des muscles qui les « tiennent », des fractures des cavités osseuses où se situent l’oreille moyenne et interne, et même simplement un gros (très gros !) bouchon de cérumen, peuvent déclencher bourdonnements et sifflements. Le problème est qu’on peut les atténuer, mais rarement les stopper. Les 10 à 20 % de Français qui en sont affectés, surtout parmi les tranches d’âge au-delà de 40 ans, peuvent en témoigner. Ces personnes doivent s’habituer à leur sort, se découpler psychologiquement de ces bruits afin qu’ils ne génèrent pas un stress qui ne ferait qu’en accentuer la perception…
Vidéo : Pourquoi les oreilles sifflent-elles après avoir été soumises à un son puissant ?
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