On n'est pas toxicomane dès la première expérience de consommation de drogue
Fort heureusement! L’évolution de la société, son internationalisation, le développement des échanges font que les substances psychoactives, licites ou illicites, n’ont jamais été aussi nombreuses et accessibles. On peut le regretter, mais il est un fait qu’elles font souvent partie des expériences de l’adolescence, en particulier pour ce qui concerne l’alcool, le tabac et le cannabis. L’expérimentation peut aussi toucher des drogues moins répandues : ecstasy, LSD, cocaïne, voire héroïne. Ce n’est pas pour autant le premier pas vers une addiction ou une toxicomanie, même s’il faut être vigilant quant au devenir de cette expérience.
Un bon nombre d’expérimentateurs ne va pas plus loin que cette première étape. D’une part parce que cela ne se passe pas toujours bien : la première ivresse et la « gueule de bois » qui s’ensuit ne laissent pas toujours un souvenir agréable, le premier joint ne procure pas toujours les effets escomptés, la première cigarette fait tousser plus qu’elle ne procure de plaisir, etc.
On ne peut parler de toxicomanie que pour ceux qui renouvellent cette expérience de consommation, puis passent de l’usage à l’abus, et enfin à la centration de leur existence sur la consommation d’un produit.
Il faut rappeler que l’usage renvoie à une consommation épisodique, avec un risque faible pour la santé de la personne. Pour autant, il n’y a pas de risque zéro, et il faut ajouter au risque sanitaire le risque légal, lorsqu’on utilise des substances interdites par la loi ou détournées de leur usage.
L’usage abusif, ou usage nocif, désigne des consommations qui risquent d’avoir des conséquences dommageables sur la santé physique et/ou mentale de la personne. Pour l’alcool, par exemple, on considère que l’abus commence à partir de plus de trois verres par jour. Concernant d’autres drogues, ces seuils sont moins identifiés. Pour le cannabis, certains professionnels avancent que si toute consommation nécessite une information, une consommation supérieure à un joint par semaine est un abus qui nécessite une proposition d’intervention. Certaines consommations, comme celles d’héroïne, ou de cocaïne, sont d’emblée considérées comme du registre de l’abus, du fait de la dangerosité des substances et de la difficulté, voire de l’impossibilité, d’en maîtriser l’usage.
Il est donc indispensable de développer des efforts non seulement en direction des personnes dépendantes, mais aussi des personnes qui expérimentent des drogues (des lieux pour parler de cette expérience sont nécessaires), et des personnes qui en abusent, afin d’éviter chaque fois que possible l’évolution vers le stade suivant, et si possible, revenir au(x) stade(s) antérieur(s).
Vidéo : On n’est pas toxicomane dès la première expérience de consommation de drogue
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