Les toxicomanes n'ont pas une personnalité particulière
Il n’a jamais été possible de décrire de manière convaincante une personnalité spécifique aux toxicomanes. Plusieurs auteurs s y sont essayés, les décrivant comme pervers, psychopathes, souffrant de pathologies du narcissisme, voire décrivant une structuration psychique spécifique dès la prime enfance, mais aucune de ces tentatives d’élaboration ne s’est imposée au sein de la communauté scientifique. En fait, on peut rencontrer des usages de drogues et des toxicomanies parmi toutes les grandes entités cliniques, tant les usages de drogues et les pharmacodépendances peuvent accompagner tous types de souffrances : on rencontre des toxicomanes névrosés, qui traitent ainsi leur anxiété ou leur sentiment de culpabilité pathologique, des toxicomanes souffrant de psychose, recherchant dans les drogues un soulagement à leur angoisse profonde et une cause à leurs manifestations délirantes, ou encore des toxicomanes pervers, surtout lorsque leur perversion ne fonctionne plus et qu’ils se retrouvent « malheureux ».
Cela implique la notion de « double diagnostic » : il ne suffit pas d’identifier une toxicomanie, il faut aussi rechercher si celle-ci ne masque pas un autre trouble psychique.
Par ailleurs, un bon nombre de toxicomanes se recrute chez des personnes qui traitent par les substances psychoactives quelques difficultés de la vie courante et qui perdent progressivement le contrôle de leur consommation. Cette évolution est d’autant plus fréquente que la consommation de drogues rencontre une fragilité personnelle, que par ailleurs elle exacerbe.
Il serait faux cependant de distinguer des faibles, qui ne pourraient pas consommer de drogues, et des forts qui pourraient les gérer : tout le monde a ses fragilités, plus ou moins compensées en situation normale, ce qui permet de vivre, d’aimer et de travailler comme tout un chacun. L’usage de drogues, en particulier les stimulants et les hallucinogènes, peut venir rompre cet équilibre et déstabiliser durablement leur utilisateur, et ce, quelle que soit sa personnalité. Alors méfiance I Bien des personnes qui se croyaient à l’abri des difficultés des drogues, ne s’imaginant pas en toxicomanes, se sont néanmoins retrouvées en grande difficulté…
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