Les techniques ostéopathiques : la consultation
La douleur:
Qui consulte un ostéopathe ? Comment définir le champ d’activité de la médecine ostéopathique dans l’univers de la médecine ? Le devant de la scène est occupé par les disciplines médicales et chirurgicales, qui prennent en charge des patients dont le pronostic vital est enjeu. Il est légitime qu’il en soit ainsi car il faut hiérarchiser les degrés de priorité. Par ailleurs, les patients qui souffrent de maux affectant l’appareil locomoteur, de troubles fonctionnels, de troubles psychiatriques, doivent pouvoir bénéficier des progrès techniques qui permettent dans de nombreuses situations d’affirmer le caractère bénin de la maladie.
La médecine ostéopathique trouve ses meilleures indications lorsque le caractère bénin d’une maladie a été confirmé, ce qui n’exclut pas qu’on puisse lui trouver un intérêt dans le traitement de certaines pathologies qui sont hors de son champ d’activité traditionnel. Tout traitement bien conduit doit être efficace à condition que celui qui le met en œuvre dispose de sa propre échelle « qualité », de signes objectifs d’évolution de la pathologie, de la maîtrise d’une stratégie dont le patient sera informé. De fait, puisque son raisonnement axé sur la recherche des causes de la maladie, son approche clinique, lui offrent cette possibilité, l’espace privilégié de l’ostéopathie est plutôt celui de la prévention. Cependant, la douleur reste la plainte la plus répandue lors d’une consultation.
Les « consommateurs d’ostéopathie » sont nettement divisés en quatre catégories :
- Les initiés : le recours à l’ostéopathe fait partie de leur mode de vie, de leur philosophie existentielle. Ils utilisent d’autres médecines alternatives (homéopathie, acupuncture, phytothérapie). Ils sont patients, acceptent les effets secondaires des ajustements ostéo-articulaires, connaissent l’effet retard des traitements. Ce sont des inconditionnels, ce qui conduit parfois certains d’entre eux là où ils ne devraient pas aller. Curative ou préventive, l’ostéopathie les satisfait. C’est en totale confiance qu’ils confient leur nouveau-né, leurs enfants, leurs parents.
- Les avertis « non initiés » : venus à la médecine ostéopa- thique par « accident de parcours », déçus de l’approche que leur propose la médecine orthodoxe pour soigner leurs maux, inquiets des récidives et des échecs, ils peuvent devenir des inconditionnels en cas de succès, des détracteurs féroces en cas d’échec… et continuer leur nomadisme parfois très onéreux par la multiplication des examens complémentaires. On ne peut pas les blâmer de rechercher un soulagement ou une guérison. Sont-ils curables ?
- Les « douloureux de partout » souffrent quelque part de quelque chose. Classer, ordonner, objectiver leurs plaintes est un exercice difficile. La simplification en la matière est périlleuse, puisque tous les tableaux classés « fonctionnels » peuvent masquer des maladies organiques au pronostic sévère. À côté de personnalités pathologiques, il existe d’authentiques souffrances de patients désynchronisés et dérythmés pour qui la médecine ostéo- pathique peut être bénéfique. N’oublions pas ceux atteints de pathologie osseuse (ostéopathies) aux étiologies multiples, de rhumatismes inflammatoires en phase évolutive, de pathologies autoimmunes pour lesquels nous ne pouvons rien… d’ostéopathique. Quant à nos « seniors », quelle que soit l’usure de leurs articulations, qu’ils souffrent « de quelque part ou de partout », il y a toujours un geste ostéopathique sans risque capable de les soulager.
Les « consommateurs d’ostéopathie » sont nettement divisés en quatre catégories :
- Les initiés : le recours à l’ostéopathe fait partie de leur mode de vie, de leur philosophie existentielle. Ils utilisent d’autres médecines alternatives (homéopathie, acupuncture, phytothérapie). Ils sont patients, acceptent les effets secondaires des ajustements ostéo-articulaires, connaissent l’effet retard des traitements. Ce sont des inconditionnels, ce qui conduit parfois certains d’entre eux là où ils ne devraient pas aller. Curative ou préventive, l’ostéopathie les satisfait. C’est en totale confiance qu’ils confient leur nouveau-né, leurs enfants, leurs parents.
- Les avertis « non initiés » : venus à la médecine ostéopalliique par « accident de parcours », déçus de l’approche que leur propose la médecine orthodoxe pour soigner leurs maux, inquiets des récidives et des échecs, ils peuvent devenir des inconditionnels en cas de succès, des détracteurs féroces en cas d’échec… et continuer leur nomadisme parfois très onéreux par la multiplication des examens complémentaires. On ne peut pas les blâmer de rechercher un soulagement ou une guérison. Sont-ils curables ?
Les « douloureux de partout » souffrent quelque part de quelque chose. Classer, ordonner, objectiver leurs plaintes est un exercice difficile. La simplification en la matière est périlleuse, puisque tous les tableaux classés « fonctionnels » peuvent masquer des maladies organiques au pronostic sévère. À côté de per-sonnalités pathologiques, il existe d’authentiques souffrances de patients désynchronisés et dérythmés pour qui la médecine ostéo- pathique peut être bénéfique. N’oublions pas ceux atteints de pathologie osseuse (ostéopathies) aux étiologies multiples, de rhu-matismes inflammatoires en phase évolutive, de pathologies auto- immunes pour lesquels nous ne pouvons rien… d’ostéopathique. Quant à nos « seniors », quelle que soit l’usure de leurs articulalions, qu’ils souffrent « de quelque part ou de partout », il y a toujours un geste ostéopathique sans risque capable de les soulager.
Et puis, gardons une place à part pour tous ceux qui viennent chercher la « main », seulement la « main-thérapie » de leur mal-être, de leur solitude. Cette main qui écoute leur corps, qui l’anime est une source d’équilibre. Et pourquoi ne pas la leur donner ?
« Votre douleur m’intéresse. » Ainsi s’exprime le praticien face au patient qui se tortille sur son siège en espérant le geste qui sou-lagera sa souffrance. Pour le médecin, la douleur-symptôme res-semble à la locomotive d’un train sans wagons. Il s’agit de recons-truire une histoire autour de la douleur, qu’elle soit ou non la « motrice » qui entraîne les wagons. Les spécialistes du traitement de la douleur la définissent comme « une expérience subjective désagréable, sensorielle et émotionnelle, associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel, ou décrite en termes d’un tel dommage ». Douleur et souffrance sont donc inséparables.
D’un point de vue purement physiologique, les récepteurs qui captent les stimuli douloureux sont situés dans presque tout le corps, parfois isolés ou le plus souvent confondus avec d’autres récepteurs.
Les voies neurologiques qui conduisent les informations sont complexes, et atteignent des centres de la moelle épinière et du cerveau. Par exemple, la peau est sensible à la pression, au toucher, aux vibrations, à la température et à la douleur. Il en va de même des muqueuses.
Les tissus profonds comme les aponévroses (fascias) sont sensibles à la pression ; les muscles à la compression ; les artères sont plus sensibles que les veines aux piqûres et aux irritants chimiques ; le périoste est hypersensible ; les gros vaisseaux du cerveau et les sinus collecteurs de sang veineux sont très sensibles au pincement et à l’étirement ; les coronaires à la traction… quant au tube digestif, il est presque insensible, sauf en cas de spasmes ou d’inflammation, tout comme l’intestin et le côlon. La composante affective qui exprime la connotation pénible attachée à la perception douloureuse est bien réelle. L’ensemble, mécanisme neurophysiologique-composante affective, s’interpénétre avec la connaissance et la mémoire de la maladie (la signification vécue ou reconnue de ses signes). Celle-ci nlTecte l’anticipation sur le vécu de la douleur, les comportements sociaux et familiaux.
Les spécialistes distinguent la douleur aiguë, qui dure moins de six mois, de la douleur chronique. En effet, des arguments neuro- physiologiques, neuropsychologiques et comportementaux justifient ce clivage et les conduites thérapeutiques qui en découlent. Il est prouvé qu’une douleur chronique n’est pas toujours une douleur : ligue qui persiste. La composante affective-émotionnelle donne sa lonalité à la douleur, sous-tend les états d’anxiété et parfois de dépression. La douleur aiguë peut être traitée par de nombreuses thérapeutiques, dont les techniques ostéopathiques. Par contre, les douleurs chroniques, dont l’enquête étiologique n’affirme pas avec certitude l’origine rhumatologique ou orthopédique, demandent une prise en charge multidisciplinaire, soit dans le cadre de l’association avec d’autres médecines alternatives (homéopathie, acupuncture) ou avec des centres de traitement de la douleur.
La majorité des douleurs que prend en charge la médecine ostéopathique, qu’elles soient aiguës ou chroniques, ont une ou des causes rhumatologiques ou orthopédiques. Le mode de déclenchement, le siège, les irradiations, l’intensité, les circonstances déclenchantes (effort, stress, stations assises prolongées), sont des points à préciser dès l’entrée en matière. Le point repère est la période horaire dans la journée pendant laquelle la douleur se manifeste. Ainsi seront opposées douleur mécanique et douleur inflammatoire, même si, comme toujours dans ce type de systéma-tisation, un nombre non négligeable de patients présentent des tableaux douloureux inclassables.
La douleur mécanique apparaît le matin, au lever, s’atténue en quelques minutes de mobilisation (dérouillage matinal rapide), reste sourde dans la journée, s’aggrave le soir avec la fatigue, est totalement calmée par le repos, ne se manifeste pas la nuit. La douleur inflammatoire, par contre, existe le matin lorsque le sujet se lève, persiste longtemps, parfois toute la journée, ne cède pas aux mobilisations (dérouillage matinal prolongé), n’est pas calmée par le repos, se manifeste la nuit, et empêche de dormir, surtout
dans la seconde moitié de la nuit. Les rythmes d’apparition de ces douleurs, saisonnières ou non, liées à l’effort ou non, la gêne fonc-tionnelle et le handicap social et professionnel associés sont déter-minants pour la prise en charge.
Retrouver la cause de la douleur et la traiter, c’est en assurer la guérison. Les ostéopathes parlent de « lésion primaire » que l’enquête étiologique doit mettre en lumière pour réactualiser la douleur, ses caractéristiques, son évolution, les différents traite-ments ou l’absence de traitement. Il reste ensuite à affirmer « le lien d’imputabilité » entre la plainte exprimée par le patient et l’étiologie, surtout si celle-ci se perd dans la nuit des temps. C’est pourquoi il faut une extrême patience, une minutie dans la restitution des détails, une précision dans l’interrogatoire qui doit presque restituer le climat de 1’« événement douleur ». il faut « décaper », pulvériser, puis reconstituer l’histoire d’une douleur de l’appareil locomoteur, et ainsi lui restituer sa place dans la décision thérapeutique finale.
L’évolution spontanée de la douleur a aussi son importance. En effet, de nombreuses douleurs disparaissent spontanément après un délai variable. Cette « histoire naturelle d’une maladie », comme on l’appelle en médecine, permet de situer l’intervention du praticien et son bénéfice supposé par rapport à l’abstention thérapeutique et à son bénéfice réel. Le médecin qui connaît bien la pathologie et son évolution doit en informer le patient et lui faire accepter cette démarche. Le pronostic de certaines névralgies ou tendinites est excellent, sans aucun traitement. Il faut simplement accepter une douleur tenace pendant quelque temps.
Comme nous l’avons vu, chacun souffre de sa douleur à sa façon. Certaines douleurs obligent à remonter des pistes cli¬niques ou paracliniques pour être classées dans la rubrique des troubles fonctionnels. En effet, toutes les douleurs qui concernent la balance neurovégétative, la synchronisation des rythmes, les dystonies hormonales, doivent être investiguées, reconnues ; tous les symptômes associés aux différents appareils concernés doivent être recherchés (cœur et vaisseaux, axe gastro-entérolog ¡que, axe gynécologique, axe endocrino-métabolique), et la plainte physique sera particulièrement étudiée pour éliminer toute implication organique.
Les troubles fonctionnels sont de véritables affections que la médecine reconnaît lorsque certains critères sont présents : une douleur physique, un retentissement socioprofessionnel, un facteur psychosocial déclenchant, un lien entre ce facteur et le trouble physique accepté comme démarche thérapeutique, le fait que le patient soit rassuré par le résultat négatif de tous les bilans entrepris, et la disparition des symptômes (en médecine, l’absence de certains signes est aussi importante que leur présence). Et puis, pour compliquer le tout, les douleurs chroniques psychogéniques se superposent parfois à ces tableaux fonctionnels. En fait, plus on s’éloigne de la douleur physique mécanique de l’appareil locomoteur, plus la prudence s’impose.
Dans certains troubles pathologiques, aigus ou chroniques, la médecine ostéopathique peut proposer, grâce à l’éventail technique à sa disposition, une approche indirecte, à distance du foyer responsable, afin d’éviter tout risque d’embrasement de la douleur, d’aggravation du handicap. L’ostéopathie ne guérit pas tout, même si elle revendique sa place dans le traitement de la douleur et des troubles fonctionnels. Elle sait qu’elle doit contrôler l’efficacité de ces techniques comme n’importe quelle thérapie ; elle sait qu’elle est soumise à la règle d’éthique médicale, celle de l’évaluation du ratio bénéfice-risque de l’intervention.
Vidéo : Les techniques ostéopathiques : la consultation
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