Les rechutes ou comment ne pas reprendre
Quelles sont les causes de rechutes ?
Dans l’arret du tabac, il y a donc deux phases successives: la première, celle du syndrome de sevrage aigu se terminant par la disparition de la dépendance physique, la deuxième, celle de la prévention des récidives.
Dans un délai de un a trois mois la sensation de manque, soit a disparu spontanément, soit a été jugulée grâce au traitement nicotinique. Mais les mécanismes comportementaux et psychologiques de la dépendance sont toujours présents; ils peuvent a tout moment être a l’origine de la reprise du tabagisme. Dans l’annee suivant l’arret du tabac, en l’absence d’aide et d’actions specifiques, ces rechutes se pro- duisent dans 80 a 90% des cas .
L ’arrêt est un apprentissage
L’arrêt n’est que le premier objectif, même si pour nombre de fumeurs e’est le défi essentiel, car parfois il présente beaucoup de difficultés. En réalité, arrêter de fumer est un travail de longue haleine, d’apprentissage et d’entrainement; au bout de quelques semaines, quand le syndrome de sevrage aigu, c’est-a-dire le besoin physique, a disparu, rien n’est fini ou plutôt tout commence. Toute tentative doit bien entendu être entreprise avec l’espoir d’un succes définitif. Toutefois, une reprise de la cigarette ne doit jamais être considérée comme un échec: il faut bannir ce mot du vocabulaire des dépendances.
On peut comparer l’arret du tabac a l’apprentissage d’un sport: dans le tennis ou le golf, un coup rate n’est qu’un incident; il faut analyser ce qui marche, acquérir de l’experience et faire l’apprentissage progressif de la vie quotidienne sans cigarettes.
Une vigilance attentive, un soutien global et prolonge sont donc indispensables, afin que l’ex-fumeur puisse trouver en lui-meme et dans son entourage toute l’aide necessaire; il doit apprendre a agir, des le début et simultanément sur tous les autres éléments de la dépendance tabagique, c’est-a-dire le comportement et les différents facteurs psychologiques.
L’envie de fumer résulte toujours de la conjonction des trois facteurs principaux intervenant en proportions variables:
- le besoin physique lie au manque de nicotine, qui s’ atenuée progressivement en quelques semaines ou quelques mois, mais peut réapparaître en particulier après un nouveau contact, même très bref avec le tabac;
- la dépendance psychologique avec ses multiples composantes;
- l’environnement, toujours essentiel et évidemment le plus difficile a modifier: une situation fortuite, occasionnelle rappelant la cigarette peut reveiller le besoin de fumer .