Les maladies de l'oreille : Y a-t-il des tactiques particulières ?
Peut-on définir une tactique générale ?
Elle découle de la distinction que nous avons faite entre oreille mécanique et oreille hydroélectrique. Les infections de l’oreille mécanique justifient selon les cas un traitement médical, le plus souvent de désinfection, et/ou un geste local de consultation ou une opération chirurgicale.
Les infections de l’oreille hydroélectrique justifient majoritairement un traitement médical adapté au cas et au mécanisme, complété éventuellement par une aide par prothèse ou une rééducation. La chirurgie est exceptionnelle à ce niveau.
Que faire en cas d’infection ou d’inflammation ?
La première phase est celle du traitement médical : antiseptique avec ou sans anti-inflammatoire en cas d’infection ou d’inflammation légère. Antibiotique associé ou non à la cortisone en cas d’infection sévère. Si l’infection récidive ou continue malgré le traitement, on pratique un geste local : aérateur transtympanique avec chirurgie d’accompagnement ou chirurgie plus large de nettoyage de l’oreille moyenne conservant autant que faire se peut l’architecture de l’oreille moyenne, le tympan et la chaîne des osselets, afin de préserver l’audition.
Que faire en cas de baisse de l’audition mécanique sur oreille sèche ?
Le mal étant mécanique, le soin le sera aussi, mais à des niveaux variables.
Ce pourra être :
– l’ablation à la pince, au crochet ou par lavage d’un corps étranger ou d’un bouchon du conduit auditif externe ;
– la pose d’un aérateur transtympanique en cas d’otite séreuse ;
– l’opération d’une otospongiose ou d’une tympanoplastie sur une séquelle de suppuration de l’oreille au niveau du tympan et/ou des osselets.
Dans ces deux derniers cas, si la personne est trop âgée pour être opérée, on peut proposer l’appareillage auditif, qui donnera de très bons résultats mais n’empêchera pas l’otospongiose de continuer à évoluer ou le risque infectieux lié à une perforation tympanique.
Pourquoi et comment faut-il pratiquer un lavage d’oreille ?
Un lavage d’oreille peut être indiqué dans certains cas de bouchon de cire ou de corps étranger, morceau de plastique, par exemple, chez l’enfant. En effet, des manœuvres intempestives peuvent au contraire enfoncer plus profondément l’un ou l’autre.
Ce lavage peut être pratiqué dans un premier temps chez vous avec de l’eau tiède et quelques gouttes de shampooing pour qu’elle devienne détergente et une poire spéciale achetée en pharmacie. La poire ne doit pas être enfoncée trop loin dans l’oreille et le jet doit être dirigé contre la paroi supérieure du conduit, de manière que l’eau fasse un circuit, passe derrière le bouchon ou le corps étranger pour le chasser vers l’extérieur. On peut ensuite rincer avec une poire d’eau claire. Si cette manœuvre est insuffisante, il faut alors ailer voir le médecin pour faire un lavage plus complet ou pratiquer une extraction au crochet.
Que faire en cas d’affection neurocirculatoire ?
Dans ce cas, le traitement médical est de toute première importance. Il associera souvent des médicaments circulatoires, vasodilatateur, oxygénateur, fluidifiant du sang, stimulant métabolique, etc., des vitamines, B1 et B6 essentiellement, des médicaments antivertigineux d’accès aigu ou de fond, des médicaments anti-épileptiques à faible dose en cas d’acouphènes. Les médecines douces ont aussi leur place : médicamenteuses (homéopathie, oligo-éléments, phytothérapie), manipulations vertébrales ou mésothérapie, par exemple. On pourra adjoindre à ces traitements des aides par appareillage auditif en cas de baisse d’audition, marqueur d’acouphènes par bruit blanc, rééducation vestibulaire en cas de vertiges ou de troubles de l’équilibre.
La chirurgie, exceptionnelle, est indiquée dans trois cas : l’ablation d’un neurinome de l’acoustique révélé par des vertiges et/ou une baisse d’audition ; l’implantation d’électrodes cochléaires dans certains cas de surdités très profondes ; la section du nerf vestibulaire dans certains vertiges tenaces et invalidants.
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