Les maladies de l'oreille : Les appareillages auditifs
Les appareillages auditifs actuels sont-ils efficaces ?
La qualité des services rendus par les aides auditives n’a été qu’en s’améliorant dans le temps depuis les premiers cornets acoustiques qui amplifiaient tout, tout le temps.
Sur le plan des fréquences, les appareils dits à compression n’amplifient que les fréquences qui ont besoin de l’être, en fonction de la courbe auditive ; il s’agit le plus souvent des fréquences aiguës, les fréquences graves restant telles quelles.
Sur le plan de l’ intensité des sons perçus, la précision du réglage de puissance permet de positionner l’action de l’appareil entre le « pas assez » et le « trop », même en cas de recrutement, c’est-à-dire si l’espace entre les deux est très restreint et la marge de manœuvre étroite.
Sur le plan de la sélectivité de l’appareil, les dernières générations d’appareils amplifient électivement les sons émis dans l’axe de l’oreille et « gomment » les bruits de fond extérieurs à cet axe : c’est l’effet zoom qui évite une désagréable saturation auditive en cas d’atmosphère bruyante.
Sur le plan du réglage, finies les molettes difficiles à manipuler ou les télécommandes qu’on peut perdre ou oublier : les appareils numériques adaptent automatiquement leur puissance en fonction du niveau sonore ambiant.
Quand faut-il s’appareiller ?
Quand on se sent prêt à le faire.
Sur le plan de la gêne auditive : pas trop tôt, sinon, le jeu n’en vaut pas la chandelle, on a les inconvénients potentiels de l’appareillage sans réel avantage.
Pas trop tard non plus, car, le temps passant et la baisse d’audition augmentant, on a plus de difficulté à se faire à l’appareil.
Sur le plan psychologique : il faut avoir vaincu certains barrages esthétiques ou liés au sentiment de diminution vis-à-vis de soi-même.
Il faut se sentir concerné par une amélioration de son audition aussi bien pour soi que pour les autres.
Etre prêt enfin à assumer une phase d’adaptation avec l’appareil comme avec toute prothèse : s’habituer à le porter, assurer des réglages répétés, etc.
Concernant l’enfant, nous avons vu que le dépistage d’une malaudition doit être très précoce. L’appareillage, s’il est indiqué, doit l’être aussi de manière à éviter le retard d’apprentissage du langage et le handicap de communication qui en est la conséquence.
Quelles sont les précautions/conditions ?
En dehors du fait de se sentir impliqué dans son appareillage, un certain nombre de conditions pratiques doivent être réunies.
Il faut pouvoir avoir l’appareil à l’essai pendant dix à quinze jours. C’est fondamental. Cela vous permettra d’apprécier les avantages que vous apporte l’appareillage. En la matière, l’expérience des uns ne fait pas celle des autres. Un appareil coûte cher et est peu remboursé, cela justifie donc un essai préalable.
Procurez-vous un appareil chez un prothésiste qui a pignon sur rue, pas par correspondance, vous aurez ainsi un suivi et des recours. Choisissez ce prothésiste près de chez vous et n’oubliez pas la maintenance : nettoyage, réglage, piles, etc. Les appareils sont les mêmes partout, il n’y a pas d’exclusivité de distribution.
Enfin, visez le pratique et le solide. Un appareil auditif n’est pas un bijou. Plus un appareil est miniaturisé, plus il est fragile et de durée de vie limitée ; ne sacrifiez pas la fonction à l’esthétisme.
Sachez aussi que la Sécurité sociale alloue un appareil nouveau tous les cinq ans.
Faut-il appareiller un côté ou les deux ?
S’il existe une grosse différence de baisse d’audition entre les deux oreilles, on peut appareiller en premier la plus touchée, afin de rééquilibrer l’audition. La question se pose surtout si la baisse d’audition touche également les deux oreilles.
Une oreille appareillée fait sortir la personne de la prison du silence, mais ne redonne pas la sensation de relief sonore : on a des difficultés à savoir dans ces conditions d’où vient le son.
Le double appareillage élimine cet inconvénient mais demande un effort d’adaptation plus important. Tout est donc affaire de malaudition… et de finances, car le deuxième appareil n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale pour qui, apparemment, nous n’avons qu’une oreille !
Chez les personnes portant des lunettes en permanence, un double appareillage peut être inclus dans les branches d’une monture spéciale.
Faut-il porter l’appareil en permanence ?
Là encore, c’est une question délicate : en cas de déficience auditive peu accentuée, le patient peut choisir de ne porter l’appareil que lorsqu’il pense qu’il sera en situation délicate : réunion, TV en famille, etc. Cette présentation des choses peut aussi faciliter psychologiquement la décision du port d’appareil, en faisant ressortir le rôle d’« aide auditive » et en gommant le côté « prothèse à vie ».
Des personnes d’un certain âge se sentent sécurisées en gardant leur appareil la nuit. Cependant, le fait de le déposer avant le coucher peut permettre à la peau du conduit de se reposer du contact de l’embout et éviter certaines réactions d’intolérance cutanée.
Vidéo : Les maladies de l’oreille : Les appareillages auditifs
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Les maladies de l’oreille : Les appareillages auditifs
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