Les hallucinogènes
Est-ce que le LSD rend fou
L’expérience du LSD ne laisse pas toujours indemne. Cette molécule a été synthétisée en 1943 par un chimiste, Albert Hofmann, qui travaillait sur les dérivés de l’ergot de seigle. Pendant quelques années, le LSD a été expérimenté en psychiatrie dans le but de faire vivre aux patients une expérience mystico-religieuse, point de départ d’une psychothérapie visant une possible restructuration. On l’utilisait pour provoquer des sortes de folies artificielles, version psychédélique des électrochocs, du fait de ses propriétés hallucinogènes bien plus puissantes que celles de tous les produits connus jusqu’alors.
En effet, le LSD modifie radicalement les perceptions, de soi-même et de l’environnement, produit une désinhibition de la communication, des troubles sensoriels en particulier visuels et auditifs, voire une fusion/confusion des sens, conduisant à « entendre les couleurs », « voir la musique », etc. Mais parfois, l’expérience est effrayante, peuplée de monstres et de cauchemars, c’est le « bad trip », dont tous les usagers ne se remettent pas bien.
On peut assister sous LSD à des états psychotiques aigus, qui cèdent parfois en quelques heures, mais peuvent durer, et nécessiter alors une prise en charge au long cours : en effet, une telle expérience hallucinatoire et dissociative est très éprouvante pour le psychisme, et peut révéler des « lignes de fracture » contribuant à dévoiler une pathologie psychiatrique qui probablement était déjà là, mais compensée par les ressources du psychisme qui ne le soutiennent plus, trop bousculées par l’expérience du LSD.
Le LSD est réellement dangereux, car imprévisible dans ses effets, qui tiennent autant au produit lui-même qu’au contexte dans lequel il est consommé. Le LSD ne « rend pas toujours fou », mais la gravité des accidents psychiatriques possibles, sans parler des accidents liés aux états hallucinatoires (telle la certitude de pouvoir voler, ou arrêter une voiture qui fonce sur soi par la force de la volonté), engage à proscrire toute consommation de cette substance, qui revient de nos jours dans le sillage de l’ecstasy.
On risque à consommer des champignons hallucinogènes
Pendant longtemps, les champignons hallucinogènes ont été un objet d’intérêt, essentiellement pour les ethnologues et les anthropologues. Ils sont en effet, dans certaines cultures, au centre de rites de communication avec la nature et les ancêtres et sont les supports a un voyage ou à un autre regard, le plus souvent accompagné d’un chaman.
Dans les années I960, ils furent popularisés par le mouvement hippie en tant que moyen d’introspection. Leur consommation, devenue rare, connaît un regain de développement depuis quelques années.
Une enquête (ESCAPAD 2002) portant sur les adolescents et publiée en 2002 a montré que 9 % en avaient déjà expérimenté les effets. On en trouve séchés, en vente sur Internet, sous le nom de magic mushrooms, les « champignons magiques », mais certaines variétés tels les psilocybes poussent aussi sous nos contrées.
Ceux-ci sont essentiellement hallucinogènes et ils sont consommés crus, séchés ou fumés, en association avec d’autres substances ou en substitution, à domicile ou lors de « raves ». Lorsqu’ils sont ingérés, les effets se font sentir dans les vingt à trente minutes qui suivent et persistent de quatre à six heures.
De faibles doses produisent une modification de l’humeur, une sensation de détachement, et aussi souvent, des troubles visuels et des nausées. À plus forte dose peuvent survenir des troubles vasomoteurs, une hypotension, un ralentissement du rythme cardiaque, ainsi que des troubles neurologiques et psychiques.
Certains champignons de type amanite donnent lieu à de véritables signes d’intoxication qui doivent être traités en service spécialisé.
Indépendamment de l’éventualité d’un empoisonnement – toujours possible avec certaines variétés de champignons hallucinogènes mal dosés – l’expérience hallucinatoire induite n’est, comme pour le LSD, pas toujours positive, et peut laisser des séquelles durables. Comme pour tous les hallucinogènes, qui modifient radicalement nos perceptions et provoquent une déconnection puissante de la réalité, il apparaît préférable de ne pas même en tenter l’expérience.
Vidéo : Les hallucinogènes
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Les hallucinogènes
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