Les cancers du sein chez la femme âgée : Des traitement qui doivent être adaptés
Selon les résultats de ces bilans, quelles anomalies risquent d’empêcher le recours à la chirurgie ?
Les contre-indications à la chirurgie sont exceptionnelles. Ce sont une insuffisance cardiaque et une insuffisance respiratoire patente. En ce qui concerne l’anesthésie, il n’y a pas de raison de la craindre plus pour une opération du sein que pour une pose de prothèse de hanche…
Quelles peuvent être les contre-indications à la radiothérapie ?
La cuirethérapie
Les contre-indications de la radiothérapie posent davantage de problèmes. Tout d’abord, sur un plan local, l’effet des radiations au niveau de la peau n’est pas toujours bien supporté mais c’est toujours gérable. Il suffit de modifier des séquences du traitement en l’interrompant, par exemple, un court laps de temps. D’autre part, il existe des crèmes spécifiques qui diminuent beaucoup les réactions cutanées. Un tout autre problème est celui du déplacement car le traitement oblige à se rendre chez le radiothérapeute quatre ou cinq fois par semaine. Dans certaines régions, il faut parcourir des kilomètres pour aller au centre !
Aujourd’hui, plusieurs études sont en cours dans le but d’évaluer les résultats d’un traitement d’irradiation par curiethérapie, où quelques séances seulement seraient nécessaires au lieu de trente. Ce protocole consiste à implanter dans le sein, au niveau de la zone cicatricielle, des aiguilles chargées de radioactivité (provenant d’accélérateurs linéaires) qui vont irradier en permanence la glande mammaire à bas débit durant vingt-quatre ou quarante-huit heures. Ce traitement nécessite donc une hospitalisation dans une chambre blindée, à cause de la radioactivité. Un essai sur des femmes âgées opérées d’un cancer du sein est actuellement en cours, à l’institut Gustave-Roussy de Villejuif, dont l’objectif est de comparer les résultats obtenus avec cette dernière technique à ceux des modalités habituelles. Une autre étude est parallèlement menée en Italie avec ce même procédé de curiethérapie. En cas de résultats positifs, cette nouvelle application de radiothérapie en quarante-huit heures changerait la vie des patientes !
Pour les femmes âgées, existe-t-il des contre-indications à la chimiothérapie ?
Oui. On ne peut administrer à ces patientes certaines drogues particulièrement toxiques pour le cœur lorsque celui-ci est fragilisé. Dans ces cas-là, on cherche à combiner d’autres produits, plus tolérables, mais avec une efficacité préservée. Les médicaments les plus difficiles à utiliser sont ceux particulièrement toxiques pour la moelle osseuse, les nerfs et le cœur, c’est-à-dire les produits de la famille des anthracyclines et des taxanes. Dans les cas exceptionnels où la patiente présente des défaillances de plusieurs organes (par exemple : déficit rénal plus déficit cardiaque plus difficultés respiratoires), il est quasiment impossible de prescrire une chimiothérapie. Mais une femme âgée en bonne santé, avec un cœur, des poumons et des reins qui fonctionnent bien, peut toujours être traitée par chimiothérapie.
Chez ces patientes âgées, existe-t-il des contre-indications à une hormonothérapie ?
Oui, ce sont des risques de thrombophlébite importants quand il s’agit d’administrer certains anti-œstrogènes, tel le tamoxifène. D’autres médicaments, les antiaromatases, comportent beaucoup moins de ces risques. Chez les patientes ayant des antécédents de problèmes vasculaires, il faut donc administrer, en plus de l’hormonothérapie, des produits qui vont prévenir la survenue d’une thrombophlébite (aspirine à faible
dose ou certains anticoagulants). Il n’y a quasiment aucune patiente âgée qu’on ne puisse traiter efficacement. Il existe toujours un moyen de contourner les obstacles.
Ces femmes âgées en traitement anticancéreux nécessitent-elles une surveillance particulière ?
Eviter les complication à tout prix
Chez une patiente de 80 ans ou plus, une thérapie anticancéreuse impose de surveiller de très près toutes les fonctions de l’organisme et de corriger rapidement n’importe quelle anomalie, ce, afin que le traitement soit mieux toléré et que la malade n’ait pas à subir des complications en cas d’aggravation de cette anomalie. Ainsi, par exemple, on constate des déficits vitaminiques chez plus de 50 % des personnes âgées, baisse qui accroît, chez les malades en traitement, la toxicité d’une chimiothérapie, d’une radiothérapie et parfois aussi d’une hormonothérapie. Or, ce type de déficit est très facile à corriger avec, tout simplement, une supplémentation vitaminique (qui devrait d’ailleurs être systématique même sans maladie cancéreuse).
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