Capteurs labyrinthiques
Capteurs labyrinthiques
Anatomie du labyrinthe osseux au coeur du rocher
Le rocher, véritable bloc osseux dans lequel l’oreille est incluse, peut être décrit comme une pyramide enfoncée tel un coin dans la base du crâne entre le sphénoïde et l’occipital dont elle reste cependant séparée par les trous déchirés antérieur et postérieur. L’axe de la pyramide pétreuse fait avec l’axe sagittal du crâne un angle de 53° ouvert en arrière.
Au cœur du rocher sont creusées de complexes cavités que limite un os particulier, compact, très dur, le labyrinthe osseux. Placé en travers de la pyramide pétreuse, presque perpendiculairement à son grand axe, accolé en dehors à l’oreille moyenne, le labyrinthe osseux occupe le tiers moyen de la pyramide.
D’un point de vue descriptif, ce labyrinthe osseux peut être facilement séparé en trois parties, chacune d’elles ayant une nette individualité anatomique. Au centre, le vestibule, une cavité ovoïde sur laquelle en haut et en arrière sont branchés trois tubes arciformes, les canaux semi-circulaires. En bas et en avant, elle communique avec un autre tube enroulé en hélice, le limaçon ou cochelée.
À cette division anatomique correspond une division fonctionnelle : le labyrinthe postérieur englobe le vestibule et les canaux semicirculaires. L’ensemble appartient au système de l’équilibra¬tion. Le labyrinthe antérieur est constitué uniquement par la cochlée et appartient au système de l’audition.
Ce labyrinthe osseux est l’écrin dans lequel est logé le labyrinthe membraneux. Celui-ci est aussi constitué de complexes cavités, de géométrie semblable aux précédentes, mais aux parois molles, conjonctivo-épithéliales qui communiquent entre elles et forment un système clos rempli d’un liquide, l’endolymphe.
Le labyrinthe membraneux, étant de section moindre que celle du labyrinthe osseux, n’occupe qu’une partie de son écrin osseux dont il reste séparé par des espaces contenant un autre liquide, Ja périlymphe.
Le labyrinthe membraneux contient les organes sensoriels proprement dits. Ils sont au nombre de cinq :
- trois capteurs dits « ampullaires », sensibles aux accélérations angulaires et situés au niveau des ampoules des trois canaux semi-circulaires ;
- deux capteurs dits « maculaires », sensibles aux accélérations linéaires et situés au niveau du vestibule.
Anatomie macroscopique du labyrinthe membraneux et de ses cinq capteurs
Les trois canaux semi-circulaires
Ce sont trois tubes membraneux, creux, remplis d’endolymphe et arciformes. Ils sont orientés dans les trois plans de l’espace et sont de ce fait appelés canal latéral ou horizontal, canal antérieur ou supérieur, et canal postérieur. Perpendiculaires entre eux, ils sont implantés par leurs deux extrémités sur le vestibule qui ne présente cependant que cinq ouvertures car les canaux supérieur et postérieur ont une branche qui leur est commune. Chaque canal présente à l’une de ses extrémités une dilatation, l’ampoule où se situe le réel capteur. À ce niveau, existe une sorte de bourrelet perpendiculaire à Taxe de l’ampoule, la crête ampullaire. Celle-ci est constituée par l’épithélium vestibulaire hautement différencié en cellules ciliées sensorielles et en cellules de soutien. Cette crête baigne clans l’endolymphe et occupe environ un tiers du diamètre des ampoules. Elle est surmontée d’une structure gélatineuse ou cupule qui, comblant les deux tiers restants, atteint le toit de l’ampoule et en obstrue totalement la lumière.
Le canal ayant une longueur de 13 mm pour un diamètre interne de 0,14 mm, la masse inertielle du liquide endolymphatique contenu dans le canal correspond à celle d’un volume d’eau de 0,2 mm³.
Les macules utriculaire et sacculaire
Le vestibule membraneux comprend deux vésicules contiguës, l’une postéro-supérieure ou utricule, l’autre antéro-inférieure ou saccule. L’utricule et le saccule disposent chacun d’un canal de drainage de l’endolymphe, et ces deux canaux, l’utriculaire et le sacculaire, confluent rapidement pour former le canal endolymphatique.
L’utricule et le saccule sont solidement amarrés à l’endoste de la paroi interne du vestibule osseux. Ces surfaces d’amarrage, grossièrement planes, se repèrent comme des taches, ce qui leur a valu le nom de macules (du latin macula qui signifie tache). La macule utriculaire ou lapillus (petite pierre) est disposée horizontalement à la partie antéro-inférieure de l’utricule. La macule sacculaire, ou sagitta, est disposée verticalement à la partie antéro-interne du saccule.
Ces deux macules baignent dans l’endolymphe. Là encore, l’épithélium vestibulaire qui constitue leur assise est hautement différencié en cellules sensorielles dont on distinguera deux types et en cellules de soutien. Leurs cellules sensorielles, ciliées, sont recouvertes d’une membrane gélatineuse de nature protidique, appelée membrane otoconiale ou otolithique parce qu’elle contient à sa surface des cristaux de carbonate de calcium, les otoconies ou otolithes. La masse otoconiale de l’utricule ou du saccule est du même ordre de grandeur que la masse du liquide endolympatique contenu dans un canal semi-circulaire : de l’ordre d’une fraction de milligramme.