Capteurs visuels
Capteurs visuels
L’œil dans son ensemble est une pièce maîtresse au cœur du système de l’équilibre, et ce pour deux raisons :
- il est au travers de la rétine «capteur de l’environnement » du fait du caractère sensoriel de la vision
- du fait de sa complexe musculature extrinsèque qui le dote d’une extrême mobilité tant en précision qu’en vitesse, il est aussi un effecteur original et hypersensible du système de l’équilibre.
Il est donc nécessaire de l’étudier sous ces deux aspects.
Les deux type de visions : vision périphérique et vision centrale
Voir et regarder sont deux verbes qui traduisent bien la dualité du système visuel chez l’homme : on voit un ensemble, et on regarde un élément de cet ensemble. On voit bouger une main qui se trouve à 45° de la direction du regard, mais pour compter le nombre de doigts il est obligatoire de réorienter l’axe de la vision de sorte à regarder cette main. Voir, ce que réalise la « vision périphérique », implique la totalité du champ visuel ; regarder, ce que réalise la « vision centrale », ne concerne qu’une faible portion de la rétine, la fovéa.
Si l’on suppose la tête immobile et le regard fixe en direction centrale, le champ visuel est la surface formée par l’ensemble des points visibles, ces points étant supposés répartis sur une sphère dont l’œil serait le centre. Les limites du champ visuel forment, par rapport à l’axe de vision centrale, des angles de 110° dans le champ temporal, 60° dans le champ nasal, 70° vers le haut et 80° vers le bas.
Du fait de la structure de la surface rétinienne, le maximum de netteté de l’image n’existe que dans Line zone centrale très étroite de la rétine, dite fovéa.
Jusqu’à 20° d’excentration par rapport à la fovéa l’image reste correcte, puis sa qualité diminue progressivement pour devenir très médiocre à partir de 45° d’excentration.
L’action de voir a pour finalité essentielle la localisation plus ou moins grossière de formes qui apparaissent ou se déplacent dans le champ visuel, alors que l’identification définitive de ces formes se fera ensuite grâce à une rotation de l’œil et/ou de la tête, dans la direction estimée intéressante afin d’aligner le contour en question sur la fovéa.
Les fibres issues du nerf optique se dirigent vers le coitex occipital. Celui-ci est en relation avec le flocculus cérébelleux et la substance réticulée pontique, tous deux reliés aux noyaux vestibulaires. La boucle « visio-vestibulaire » est ainsi constituée.
La moitié oculaire
Le champ visuel vient d’être décrit en considérant une direction du regard fixe et centrale. Si l’on fait intervenir les mouvements dynamiques d’excentration oculaire, alors on peut définir un « champ du regard » qui est l’ensemble des points de fixation possibles, à nouveau supposés répartis sur une sphère dont l’œil serait le centre.
Les limites de ce champ du regard forment, par rapport à l’axe du regard central, des angles d’environ 45°. Les mouvements oculaires qui déterminent le champ du regard sont rendus possibles grâces à l’action de six muscles extra-oculaires, agencés en trois couples agoniste/antagoniste. Ces couples autorisent trois axes de rotation, qui sont horizontal, vertical, et sagittal. Pour ces trois axes il n’existe qu’un seul centre de rotation, qui correspond au centre géométrique de l’œil.
Mouvements volontaires
Ils obéissent à Line consigne d’orientation élaborée par les centres corticaux sous l’influence des informations sensorielles ou tout simplement du fait des évolutions permanentes de la pensée abstraite.
Si l’information sensorielle est d’origine visuelle, les mouvements volontaires se décomposent en deux catégories qui sont les saccades d’une part, et la poursuite lenle d’autre part.
Si l’on suppose l’axe du regard orienté vers les coordonnées d’une cible visuelle, la saccade est un mouvement oculaire volontaire permettant de réorienter, aussi rapidement et précisément que possible, l’axe du regard vers les nouvelles coordonnées d’une autre cible visuelle. C’est grâce à une série de saccades que l’on peut identifier sans bouger la tête l’ensemble des objets simultanément présents dans le champ du regard.
Par opposition aux saccades, la poursuite oculaire est un mouvement volontaire qui vise à conserver le plus près possible de la fovéa l’image d’un seul et même objet mobile dans le champ visuel.
Mouvements réflexes ou automatiques
Si l’ensemble d’un panorama se déplace dans un champ visuel, ce qui est par exemple le cas quand on regarde par la fenêtre d’un train en mouvement ou quand on tourne la tête dans l’espace, alors l’œil, grâce à la poursuite « automatique », suit de façon réflexe le mouvement réel ou apparent du panorama. Si l’amplitude de ce dernier est telle qu’elle approche ou atteint les limites du champ du regard, c’est-à-dire le maximum d’excentration oculaire dans l’orbite, alors l’œil est brutalement recentré : le mouvement oculaire automatique dirigé dans le sens du panorama se voit donc entrecoupé d’une succession de saccades de recentremeut oculaires également automatiques. L’ensemble, c’est-à-dire la série des cycles élémentaires de poursuite/saccade, forme le « nystagmus réflexe optocinétique ».
Pour ne pas confondre la poursuite volontaire avec les phases de poursuite automatique propres au nystagmus, on a donné à ces dernières le nom de « phases lentes ». Et pour distinguer les saccades volontaires des saccades de recentrement involontaires du nystagmus, on a donné à ces dernières le nom de « phases rapides ».
En clinique, la vision volontaire et la vision réflexe sont testées selon des protocoles bien codifiés.
Etude des saccades
Le patient, assis tête droite immobile, est instruit de fixer le plus vite et le plus précisément possible des cibles ponctuelles qui apparaissent successivement dans son champ visuel, à des coordonnées imprévisibles et limitées à ± 30° par rapport à la direction du regard central.
Les mesures concernent les latences, la vitesse de la saccade en fonction de l’angle de rotation, et la précision.
Etude de la poursuite
La consigne est de poursuivre une cible ponctuelle animée d’un mouvement qui petit être soit unidirectionnel, horizontal ou vertical, soit au besoin totalement aléatoire si la cible se déplace au hasard sur une surface de projection.
Les mesures concernent principalement les rapports entrp la vitesse de l’œil et la vitesse de la cible.
Etude du réflexe optocinétique
Grâce à la projection d’un panorama défilant, il est possible de stimuler le réflexe optocinétique et de mesurer, pour différentes vitesses de défilement, les rapports entre la vitesse de rotation de l’œil et la vitesse de défilement du panorama.