La vertébrothérapie : ostéopathie, chiropractie, réflexologie vertébrale
La vertébropathie était déjà connue dans l’Antiquité (par les Chinois, les Indiens, les Égyptiens, les Grecs, les Romains). Il s’agissait de remettre en place les vertèbres déplacées à la suite d’un traumatisme ou d’un effort, grâce à une manipulation spinale, pour soulager la douleur. De nos jours, la vertébrothérapie se présente sous deux aspects, l’ostéopathie et la chiropractie, mais elle peut aussi intéresser la réflexologie.
L’ostéopathie
Elle est née au États-Unis en 1892, sur l’initiative de A. T. Still, lequel était fortement convaincu qu’il existait un rapport très étroit entre la structure sque- lettique et musculaire et la santé de l’organisme.
« La structure gouverne la fonction » est le principe de base de l’ostéopathie. Ainsi, si une personne présente un blocage structurel de la quatrième vertèbre lombaire (L4) à gauche, elle connaîtra des troubles locomoteurs et digestifs : elle ne pourra plus se pencher vers l’avant et souffrira de constipation. Autres exemples : un blocage vertébral en D4 se répercute sur la circulation générale ; en C1 et D9 sur le foie ; en D9 sur les glandes surrénales ; en L3 sur les ovaires ou les testicules. Aucune pathologie ne peut se développer si le sang circule normalement. En revanche, une anomalie vertébrale qui interfère avec le système circulatoire provoque des maladies.
D’où le second principe : « La règle de l’artère est suprême ».
Les manipulations ostéopathiques utilisent le principe du levier pour remettre une vertèbre à sa place afin que la circulation sanguine redevienne régulière. La médecine traditionnelle, la chiropractie et la kiné- siologie ont assimilé avec succès ces indications.
La chiropractie
Née également aux États-Unis, en 1895, grâce au docteur D. D. Palmer, la chiropractie s’est ensuite développée avec le fils de ce dernier, B. J. Palmer, qui a écrit le premier livre sur la chiropractie : The first book on chiropractie, 1905.
La cause des maladies est moins attribuée à la circulation du sang qu’aux troubles nerveux, liés à leur tour à des altérations structurelles du squelette et des muscles. La subluxation vertébrale, alignement incorrect d’une vertèbre par rapport à une autre, est le point de départ d’une irritation pathogène qui peut se répercuter ailleurs. Èn provoquant un dysfonctionnement mécanique, elle entraîne en effet des troubles neurologiques plus ou moins douloureux qui nécessitent une intervention réparatrice urgente, faute de quoi on assiste à des troubles fonctionnels respiratoires et viscéraux dus à une irritation de la moelle épinière. Les impulsions envoyées par le cerveau aux composantes de l’organisme sont perturbées. La correction de la subluxation s’impose.
Diagnostic
L’examen de la colonne vertébrale prolonge l’examen général. On utilise la palpation statique et dynamique, on effectue des contrôles musculaires et dynamiques. La radiologie diagnostique est obligatoire.
Ces précautions sont nécessaires parce que la douleur n’est pas toujours immédiate. Ce n’est que peu après la subluxation que l’inflammation s’étend et provoque une douleur et une détérioration des tissus. Cela se répercute sur le nerf spinal et sur les zones situées à proximité de la subluxation.
Thérapie
La douleur bloque la fonctionnalité motrice. La thérapie ne peut pas être pharmaco- logique, car elle ne servirait qu’à masquer la douleur : les médicaments permettent au malade de retrouver ses mouvements mais la situation empire parce que le défaut mécanique n’a pas été corrigé ; celui-ci risque de se transformer en détérioration osseuse et en arthrite. L’emploi d’analgésiques complique les choses en introduisant une phase de dégénérescence.
La véritable thérapie consiste à manipuler la colonne vertébrale. Le réajustement correctif doit se focaliser sur l’articulation par une pression rapide et profonde dont la ligne de force doit traverser le plan de l’articulation. Le but de cette manœuvre est de normaliser la position des segments de chaque structure articulaire et de soulager les troubles neurologiques, musculaires et vasculaires qui proviennent de leur subluxation.
La correction permet une distribution correcte de la charge pondérale, prévient l’apparition d’autres ennuis et garantit le maintien des tissus dans des conditions optimales grâce au rétablissement des voies nerveuses. Ensuite, pour renforcer les muscles affaiblis, il faut faire appel à la ré- flexothérapie neurovasculaire et neurolymphatique, à l’acupuncture et aux techniques similaires. Un régime intégré peut accompagner ces thérapies.
Il n’est pas très sage d’attendre l’apparition de la douleur pour se soumettre à une visite ou à une intervention. Il y a des situations d’apparente bonne santé sous lesquelles couve la maladie. En dehors de la subluxation, les dysfonctionnements peuvent aussi naître d’un alignement irrégulier des vertèbres – sans qu’il y ait subluxation – dû à des problèmes liés au positionnement statique et dynamique et à la fonction d’une vertèbre par rapport à une autre.
La douleur vertébrale peut être absente ou bien des douleurs apparemment inexplicables peuvent apparaître dans l’épaule ou sur un membre. Le rendement musculaire peut aussi être déficitaire sans que le sujet en ait conscience. Les athlètes professionnels, les cyclistes, les tennismen, les joueurs de football, de volley-ball, etc., en savent quelque chose.
Il faut également, et surtout dans ce type de cas, effectuer des examens radiologiques, orthopédiques et neurologiques pour mettre en évidence avec certitude des facteurs latents et potentiels qui peuvent justifier des douleurs inexplicables.
En se basant sur les résultats de ces enquêtes, le chiropracteur intervient sur la vertèbre décalée. Les effets de sa manipulation sont extraordinaires : amélioration générale de la statique et de la dynamique, de la façon de marcher et de déplacer les membres, du tonus musculaire. Douleurs, torpeurs et paresthésies disparaissent, tandis que l’épaule, le bras, les doigts ou les côtes, la jambe ou le pied retrouvent leur tonus musculaire.
Réactions postmanipulatoires indésirables : tremblements, transpiration et sensation de froid (traitement du rachis cervical) ; météorisme abdominal avec ou sans crise diarrhéique (traitement du rachis lombaire). Ces symptômes peuvent se traduire par des palpitations, des lipothymies ou des vomissements chez ceux qui souffrent habituellement d’altérations du système neurovégétatif.
Contre-indications : structure osseuse altérée, par exemple dans le cas d’ostéopo- rose et de défauts congénitaux ; infections, affections métaboliques et endocriniennes avec atrophies osseuses ; tumeurs, graves fractures ou lésions ligamentaires.
Problèmes possibles : ils proviennent de manipulations brutales ou d’un manque de précision de la part de l’opérateur. L’intervention doit stimuler les structures pour qu’elles corrigent elles-mêmes le défaut grâce à l’action des muscles. En relâchant la pression sur les nerfs, la musculature se détend sur toute la zone : cela permet de réaligner correctement et naturellement les segments décalés.
La réflexologie vertébrale
On considère que les manipulations vertébrales ont une action mécanique, une action réflexe et également un effet psychothérapeutique.
Les ostéopathes et les chiropracteurs recherchent un effet mécanique quand ils traitent des pathologies comme les cervicalgies, les cervico-brachialgies, les dorsalgies, les lombalgies et les sciatalgies. L’intervention d’une action réflexe au niveau organique est toutefois également nécessaire. Le rapport logique et réel entre traitement vertébral et effet thérapeutique sur les organes n’est cependant pas très clair.
Ce rapport devient plus facile à comprendre quand on entre dans le domaine multiforme de la réflexologie vertébrale, qui fait à son tour partie du domaine encore plus vaste de la réflexologie : cette dernière recouvre de nombreuses thérapies naturelles dont nous parlons dans ce livre. Le point de départ est toujours le réflexe (réaction de retour), réaction automatique des structures vivantes : la stimulation d’un appareil sensoriel déterminé précède une activité motrice typique, due à l’existence de voies nerveuses préétablies (arc réflexe). Ce mécanisme est le point de départ de la réflexothérapie, qui exploite les voies de conduction nerveuse pour ramener l’équilibre structurel chez le malade. Le fonctionnement de l’organisme est interprété selon le principe de la métamérie, qui le gouverne sur le plan structurel et fonctionnel.
La technique est simple : elle consiste à susciter des réactions d’origine réflexe grâce à des percussions appliquées sur les apophyses épineuses (Spondylothérapie, Abrahms, 1818). On peut agir sur les points rachidiens, épineux, transversaux, costaux, sternaux, costo-sternaux. On effectue le massage par des pressions (rotation, pression-dépression, percussion manuelle ou avec un petit marteau, palpation), la technique électrique (électrodes), la der- moréflexothérapie (calorimétrie, cryothé- rapie), l’acupuncture chinoise. Le choix d’une de ces techniques s’effectue en fonction des caractéristiques du cas examiné et selon les modalités typiques codifiées par chaque traitement (Réflexothérapie manuelle et électrique du rachis, Ch. Regim- beau, 1980).
Vidéo : La vertébrothérapie : ostéopathie, chiropractie, réflexologie vertébrale
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