Doit-on se tourner vers une source sonore pour la capter ?
On ne se tourne pas véritablement, mais on bouge tout de même un peu la tête, juste un peu. Les oreilles sont situées de chaque côté du corps. Comme la stéréo, elles offrent donc deux canaux d’écoute qui permettent d’identifier une source sonore.
Le cerveau analyse d’abord la localisation latérale, gauche/droite. Nous entendons les sons à 180° grâce à nos deux oreilles. Positionnées de chaque côté de la tête, leur distance crée un décalage dans la réception d’un même son. L’une reçoit les vibrations sonores un peu avant l’autre, ou (mais c’est souvent lié) un peu plus « fortes » (en décibels), la différence de perception étant de l’ordre de 7 dB ou de 0,7 ms. Le cerveau sait ainsi que cette oreille se trouve plus près de la source que l’autre.
L’identification latérale se base également sur le timbre du son. Cette notion subjective de qualité, qui n’a rien à voir avec la hauteur ou l’intensité du son, dépend des rebonds des vibrations sur les os du crâne. Le front, les arêtes du nez, les pommettes, la nuque, mais aussi les pavillons des oreilles, diffractent, réfléchissent et absorbent le son, lui donnant une « coloration » légèrement différente d’une oreille à l’autre, que le cerveau sait analyser.
Une source sonore peut se situer à gauche ou à droite, mais aussi en avant ou en arrière. Les différences en temps de réception ou en intensité sont infimes: que le son vienne de devant ou de derrière, il sera recueilli presque de la même façon par les deux oreilles. C’est parce qu’on tourne la tête après avoir identifié la position latérale d’une source sonore que nous savons, in fine, si elle se trouve devant ou derrière nous. La localisation en hauteur, en revanche, est plus difficile. Le cerveau se trompe souvent car la distinction entre le haut et le bas n’est pas le fait des oreilles, mais des os de notre squelette qui conduisent le son. Les épaules jouent également un rôle en amplifiant et en déformant légèrement les vibrations de l’air. Toutefois, comme pour la localisation avant/arrière, on doit vérifier d’où provient le son en tournant la tête.
Paradoxalement, la reconnaissance de l’éloignement d’une source est plus simple. Le cerveau sait l’évaluer en analysant l’intensité et la hauteur du son émis. Il sait aussi discriminer le son provenant directement de la source, une fois celle-ci localisée, de sa réverbération sur les reliefs, d’autant plus forte que la source est proche. Cela ne permet pas de mesurer précisément la distance qui nous sépare d’une source sonore, mais de savoir si elle est loin, et comment elle se positionne dans l’espace. Cela dit, nos performances sont très loin d’égaler celles des autres mammifères, en particulier le chien ou la chauve-souris, capables d’orienter délibérément leurs oreilles vers la source identifiée. Ces animaux ne tournent, eux, jamais la tête.
Vidéo : Doit-on se tourner vers une source sonore pour la capter ?
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