Deux drogues : l'alcool et le tabac
Depuis les années I960, la proportion de personnes atteintes de cirrhose hépatique a augmenté dans les pays développés. La consommation d’alcool reste stable, elle a même tendance à diminuer depuis quinze ans en France, mais en raison de la disparition d’autres causes de mortalité, la cirrhose occupe une place croissante dans les statistiques.
Que l’on boive du vin (France, Portugal, Italie, Espagne, Hongrie ou Roumanie, etc.), de la bière (Luxembourg, Belgique, Autriche, Royaume-Uni, Danemark, Allemagne, etc.) ou des spiritueux (Suède, Pologne, Yougoslavie, Finlande, Bulgarie, etc.), le résultat est le même. La cirrhose alcoolique est la première cause de lésion du foie en Grande- Bretagne et dans de nombreux autres pays européens. La probabilité d’apparition d’une cirrhose est proportionnelle à la quantité d’alcool ingérée et à la durée de la prise d’alcool : le rationnement de l’alcool en France pendant la Seconde Guerre mondiale a eu pour conséquence une chute spectaculaire de la mortalité par cirrhose.
Le tabac, quant à lui, est le facteur numéro un de mortalité par cancer et par maladie cardio-vasculaire, les deux principales causes de décès en France et dans les pays industrialisés. Les cancers du poumon, des voies aériennes, de la vessie et du sein sont plus fréquents chez les personnes qui fument et dans leur entourage. Les maladies respiratoires, également. Les patients artéritiques (dont les artères des membres inférieurs sont bouchées et nécessitent un pontage) voient leur maladie – arrêter net lorsqu’ils cessent fumer. Ces quelques données, qui ne sont que des rappels, visent simplement à souligner l’influence de facteurs simples, connus, culturels, légaux, en matière de santé. La santé de la population repose à la fois sur des comportements individuels et sur des éléments collectifs. Elle dépend étroitement des choix politiques nationaux et internationaux.