Détresses pulmonaires aigues
Dans le cas de l’asthme, le passage de l’air au travers des bronches est rétréci. Trois phénomènes y contribuent : une contraction des petits muscles des bronches, un épaississement de leur paroi dû à une inflammation, et des sécrétions abondantes et épaisses. Les asthmatiques sont rarement gênés en permanence. Le plus souvent, l’affection se manifeste par des crises brutales, dont une petite minorité peut correspondre à une véritable détresse respiratoire caractérisée. Ces crises de dyspnée sont déclenchées par des facteurs variables : la crise typique est due à une réaction anormalement importante à une agression ou un stress, ou à une réaction allergique, ou encore à une infection pulmonaire parfois minime. Les mouvements du thorax entraînent une ouverture des bronches à l’inspiration et une légère fermeture à l’expiration (lorsqu’on souffle pour rejeter l’air du poumon). En temps normal, cela n’a aucune conséquence. Mais lors d’une crise d’asthme, quand le passage au milieu des bronches est déjà bien rétréci, l’air entre plus facilement qu’il ‘ne sort des poumons. Les poumons se remplissent donc toujours plus, et finissent par ne plus contenir que de l’air vicié ! Conséquence : le malade éprouve des difficultés à respirer en raison de l’air qui reste piégé dans ses poumons. C’est pourquoi on le voit souvent, assis ou debout, s’accrocher des deux mains à quelque chose et tenter d’utiliser les muscles de ses épaules et de son cou pour mieux vider ses poumons. On entend d’ailleurs un sifflement, parfois à plusieurs mètres de distance, lorsque le malade en crise expire (souffle pour vider ses poumons). Il tousse aussi, souvent sans cracher. Il a l’impression bien réelle d’étouffer, ce qui le rend très anxieux, et aggrave encore sa réactivité bronchique. Si le malade, son entourage ou un médecin n’interviennent pas en ayant recours à des médicaments et des paroles rassurantes, la crise va s’intensifier. Si tout se passe bien, la crise se termine par des crachats qui soulagent le malade.Les crises d’asthme doivent être traitées immédiatement La crise d’asthme se reconnaît facilement au sifflement que produitle malade en respirant.D’ailleure, lui-même sait très bien établir le diagnostic de crise. Le plus souvent heureusement, elles sont sans gravité. Le médecin de l’asthmatique lui a donné des consignes précises : dès le début de la crise (ou même avant, lorsquele déclenchement est prévisible, comme dans l’asthme provoqué par les efforts physiques), le malade doit prendre certains médicaments. Ce sont en général des aérosols qu’il se pulvérise dans la bouche au moment où il inspire, de manière à ce que le médicament soit entraîné loin dans les poumons par le courant d’air. La crise doit alors s’améliorer et passer rapidement.
Parfois les crises ne passent pas aussi facilement et il faut impérativement consulter un médecin pour réagir avant la survenue d’une crise d’asthme véritablement grave. En pareil cas, le malade est fortement angoissé : il a l’impression de ne plus pouvoir respirer et, de plus, que ses médicaments habituels ne lui servent à rien. Il est parfois bleu (cyanosé) par manque d’oxygène. Sa respiration est rapide (plus de 30 respirations par minute au lieu de 16 en temps normal), sifflante, mais superficielle et inefficace. Il reste assis ou debout, transpire parfois à grosses gouttes (signe d’un excès de gaz carbonique dans le sang), ne parvient plus à parler. Son cœur s’accélère. Le malade en crise s’épuise donc rapidement et en arrive à consommer d’autant plus d’oxygène. L’intervention médicale doit être très rapide. Généralement, le médecin prescrira au moins un double traitement : des médicaments qui «ouvrent» les vaisseaux (vasodilatateurs), pour qu’ils «aspirent» le sang qui stagne dans les poumons, et d’autres qui permettent d’éliminer dans les urines le surplus de liquide (diurétiques). Ces médicaments sont le plus souvent administrés par voie injectable (intraveineuse). Dans les cas favorables (les plus fréquents, heureusement), l’amélioration intervient dans les quelques minutes qui suivent le traitement, et, au bout d’un quart d’heure à une demi-heure, le médecin peut cesser sa surveillance.Dans d’autres cas, ce traitement à domicile est insuffisant, ou bien il s’avère nécessaire de faire des examens complémentaires pour découvrir la cause de l’œdème du poumon. Une hospitalisation s’impose alors. Elle permettra notamment de faire respirer de l’oxygène au malade.