Constipation
Définition :
La constipation est définie par un nombre de défécations inférieur ou égal à trois par semaine, due assez souvent à un ralentissement du transit du bol alimentaire dans le tube digestif et en particulier au niveau du côlon et du rectum.
Les malades entendent souvent par constipation des selles dures ou difficiles à émettre ou d’exonération incomplète, même s’ils ont une selle quotidienne.
Il faut séparer les deux grands mécanismes de constipation : constipation de progression et difficultés d’exonération (dyschésie).
On peut donc définir la constipation comme un retard ou une difficulté d’évacuation de selles moins fréquentes, (moins de 3 selles par semaine) moins abondantes, plus dures que normalement.
Qui est concerné? :
C’est une affection très fréquente parmi la population, environ 20% à 30% des gens seraient constipés avec une incidence plus élevée chez :
- Les femmes (causes hormonales : les prostaglandines et la progestérone ont un rôle sur la diminution de l’activité du muscle lisse, entrainant une moins bonne mobilité du tube digestif)
- Les personnes âgées (du fait de la fréquente déshydratation, d’un régime déséquilibré et pauvre en fibres, et le manque d’activité)
- Les malades graves, les convalescents et les accidentés qui doivent garder le lit
Les facteurs de risque :
- Une alimentation pauvre en fibres alimentaires et en liquides.
- La sédentarité, l’inactivité physique.
- Certains médicaments.
- Les changements hormonaux (grossesse, ménopause).
Principales causes de la constipation :
Constipation primitive (ou fonctionnelle) :
- Une mauvaise alimentation (trop grasse ou trop sucrée) et une consommation trop faible en fibres (manque de légumes, salade et fruits) ce qui entraine une anomalie du contenu des selles (selles pauvres en eau et en fibres)
- L’absence d’exercice ou de sport (sédentarité) entraine une diminution de la motricité digestive :
- Anomalie de l’évacuation : liée à un excès du tonus sphinctérien, dont la décontraction n’est pas obtenue au cours de la défécation.
- Causes psychogènes : stress lié à la défécation, stress de la vie quotidienne etc.
Constipation organique :
- Cancer du côlon ou du rectum
- Sigmoïdite
- Fissure anale (constipation « reflexe » à la douleur)
- Paraplégie
- Maladie de Hirschsprung
- Hypothyroïdie
- Mégacôlon
- Diabète
- Ménopause
- Grossesse
Constipation iatrogènes (prise de certains médicaments) :
Certains médicaments peuvent être la cause d’une constipation :
- Les opiacés (médicaments utilisés contre la douleur ou la toux),
- Les anti cholinergiques
- Les antidépresseurs (tricycliques),
- les neuroleptiques
Les symptômes :
- des douleurs abdominales,
- des maux de ventre, des spasmes
- des ballonnements, des flatulences,
- des hémorroïdes
- des selles dures
- une sensation d’évacuation incomplète.
Les complications :
- Des fissures anales
- Les hémorroïdes aggravent la constipation en créant un obstacle mécanique à la défécation
- Les fécalomes (les selles s’accumulent à l’intérieur du rectum)
- une occlusion intestinale peut également survenir (traitement qui nécessite parfois une opération).
Dans de rares cas une constipation peut cacher des maladies graves (cancer,…), c’est pourquoi une consultation est toujours conseillée lors de suspicion de constipation.
Le traitement :
Seul le médecin détermine s’il s’agit d’une constipation secondaire (consécutive à une autre maladie) ou primitive (fonctionnelle)
- En cas de constipation organique il faut traiter la pathologie en cause
- En cas de constipation fonctionnelle :
Le premier traitement sera un changement dans le style de vie
- ne jamais se retenir,
- Alimentation riche en fibres
- Une bonne hydratation (2 litres d’eau par jour),
- Exercice physique,
- Relaxation.
Si la constipation persiste on utilise des médicaments laxatifs
Les plus utilisés sont :
Médicaments en prise orale :
Les laxatifs de lest :
(Colosan, Mite, Normacol, Metamucil, Prodiem)
A base de fibres alimentaires ou mucilages, ils permettent d’augmenter le volume des selles (avec un petit risque d’obstruction à éviter si on boit beaucoup d’eau)
Les laxatifs lubrifiants :
(huile de paraffine)
Ce sont des laxatifs à base de paraffine ou de vaseline. Ils retardent l’absorption d’eau et favorise ainsi le passage du bol alimentaire. Leur inconvénient est la diminution de l’absorption des vitamines (A, D, E, K) : il est donc déconseillé de les utiliser à long terme
Les laxatifs stimulants :
- Il s’agit de laxatifs qui stimulent rapidement le transit en augmentant la sécrétion d’eau et d’électrolytes,
- Utilisés en dernier recours
- souvent indiqué avant une intervention chirurgicale.
- Contre-indiqué chez la femme enceinte ainsi que chez les personnes présentant une occlusion intestinale
Les laxatifs irritants :
Il s’agit souvent des médicaments à base de plantes riche en anthraquinones.
ils agissent en diminuant le péristaltisme. il est déconseillé de les utiliser à long terme.
Les laxatifs osmotiques :
Duphalac, lactulose, Cololyt
- Les laxatifs les plus utilisés.
- Ils attirent l’eau par osmose et facilitent le transit.
- L’effet peut être rapide, le délai d’action est de 1 à 2 heures (Cololyt®) ou plus long avec un délai d’action de 1 à 2 jours (lactulose),
Médicaments par voie rectale :
Il s’agit souvent de suppositoires ou des liquides en lavement à introduire dans l’anus à base de glycérine ou de laxatifs osmotiques.
En cas de constipation terminale, le médecin pourra les recommander des afin de rétablir le réflexe d’évacuation.
Prévention :
Des mesures simples permettent de prévenir la constipation :
- une alimentation riche en fibres : Les fruits, les légumes, les céréales complètes, les noix, les graines et les algues sont riches en fibres végétales bonnes pour le transit intestinal.
- Boire beaucoup d’eau, (1 à 2 l par jour) permettra de ramollir les selles.
- Il faut Manger à heure régulière, se détendre, prendre le temps à table en bien mâchant.
- Eviter Le stress et l’anxiété
- Faire du sport : pour stimuler les muscles abdominaux et favoriser le transit.