Comment lutter contre les dépendances comportementales et psychologiques ?
Maîtrisez votre environnementL’envie de fumer est liée a des réflexes conditionne très nombreux, qui ont ete acquis progressivement tout au long de la vie du fumeur; elle survient au début du sevrage, pendant les premiers jours en l’absence de tabac, mais elle est renforcée en présence de la cigarette et de sa disponibilité. L’ impossibilité de fumer est matérielle, lorsqu’il n’y a pas de paquet présent a portée de la main, dans la voiture, a la maison ou au bureau et elle est psychologique lorsque des régies, par exemples administratives ou religieuses, interdisent de fumer.
L’environnement personnel
Il est constitue par tous les accessoires du tabac, les ciga-rettes, les briquets, les allumettes, les cendriers. Mais l’etat d’esprit des fumeurs est très variable: certains veulent s’en debarrasser comme un exorcisme, d’autres preferent garder a leur portée, dans le tiroir ou dans la voiture, un paquet de cigarettes, pour se rassurer disent-ils… cela peut être dangereux. Mais si l’on peut expliquer les risques et conseiller, il ne faut pas imposer: chacun a sa propre stratégie .
L’environnement extérieur
il est constitue par tous les autres fumeurs, dont la présence peut suffire a elle seule a faire resurgir l’envie de fumer;
c’est pourquoi dans un couple, dans une famille, il est toujours souhaitable que tous arrêtent simultanément. La situation la plus favorable est celle des conjoints qui font la démarche ensemble, car ils vont se soutenir l’un et l’autre. En cas de syndrome de sevrage important avec forte nervosité, irritabilité, des incidents peuvent survenir; très heureusement le traitement par la nicotine agit remarquablement et l’arrêt du tabac peut alors être obtenu dans la paix et l’harmonie. Par contre, la situa-tion est beaucoup plus difficile lorsque l’un des conjoints conti-nue a fumer; des négociations sont nécessaires et parfois un conflit conjugal peut s’exterioriser a cette occasion! Pendant un certain temps, quelques semaines, il est préférable d’eviter dans la mesure du possible les rencontres conviviales ou amicales avec d’autres fumeurs, ou mieux de leur demander de ne pas fumer, de faire un effort pendant quelques heures.
La présence d’autres fumeurs sur le lieu de travail est un élément préoccupant. Certes, la loi Evin aurait du permettre de résoudre le problème. La régie est l’interdiction de fumer, en réservant aux fumeurs une zone spéciale, un «fumoir»: cette mesure est très sage, car elle prévoit pour les fumeurs dépendants, qui ont les plus grandes difficultés a rester plusieurs heures sans cigarette, la possibilité d’aller « en griller une» lorsqu’ils ne peuvent plus tenir. Malheureusement, cette loi et ses décrets ne sont pas toujours rigoureusement appliques : cela constitue indiscutablement ime source de difficultés pour beaucoup d’ex-fumeurs, lors des premiers mois de tentative d’arret; l’envie peut alors réapparaître et conduire a la rechute, surtout s’il s’y ajoute, ce qui est toujours inévitable, un souci, une contrariété, un incident au long de la journées.
Comment puis-je me protéger des fumeurs qui m’entourent?
Pour vous aider a éviter, dans la mesure du possible cette source de difficultés, nous vous proposons de faire un logo, une affichette avec ces quelques mots: « Je suis en sevrage tabagique, aidez-moi, merci de ne pas fumer devant moi.» C’est une sorte de défi personnel et d’appel a l’aide que nous conseillons aux ex-fumeurs d’afficher dans leur salle de séjour ou leur bureau; quelques prosélytes en ont fait un badge qu’ils portent ostensiblement!
Deux réserves sont parfois faites a cette démarche pourtant indispensable: quelques fumeurs se sentent gènes de devoir demander aux autres, famille, amis ou collègues de ne pas fumer devant eux, car ils songent a leur position antérieure de fumeurs. il faut leur expliquer, ce qui est vrai, que cette attitude n’est qu’apparemment restrictive: les fumeurs acceptent fort bien cette requête, a condition qu’elle soit formulée sous forme d’une demande d’aide et non d’un inter-dit; pour ceux qui sont peu ou pas dépendants a la nicotine, cela sera accepte sans la moindre difficulté, par politesse et par respect de l’autre. il en est de même pour les fumeurs dépendants qui sont souvent intéressés par la démarche; ils posent des questions sur la « methode » utilisée, les troubles observes, les difficultés rencontrées… Si leur besoin devient insupportable, ils sortent pour aller fumer; en ayant cette atti-tude, ils tirent un bénéfice personnel ultérieur de cette expe-rience qui peut constituer un pas vers la motivation a l’arret.
Bien entendu, il n’est pas question de rompre les relations avec les amis ou les parents qui fument; mais l’ex-fumeur doit se préparer progressivement a affronter toutes les situations pour que le réflexe conditionne s’eteigne. Cet élément est surtout important après la deuxième phase, lorsque la dépendance physique a disparu et que le traitement nicotinique est termine .