Santé et vieillissement: sur-poids et obésité
Chez l’enfant, le surpoids et l’obésité représentent une pandémie qui n’épargne plus la France, avec un taux de croissance annuel de 5,7 % par an, de 2 millions d’enfants touchés (18 % des enfants), une augmentation de 50 % de la fréquence du diabète, liée pour partie au surpoids, une diminution de 10 ans de l’espérance de vie. Il s’agit d’une augmentation comparable à celle des Etats-Unis il y a trente ans….
Chez l’adulte, l’obésité peut entraîner un risque accru d’hypertension, de diabète, d’insulino-résistance, d’arthrose, d’apnées du sommeil, de troubles cardiovasculaires, de troubles respiratoires, d’insuffisance rénale, de cancers : de la vessie, du sein et du colon. Elle provoque aussi une dyslipidémie et des calculs de la vésicule.
Il y aurait 11000 personnes en France qui décéderaient chaque année des conséquences de l’obésité. Ainsi, cela peut expliquer que l’espérance de vie soit moins élevée en France (de 76 ans chez l’homme et 84 ans chez la femme) comparativement à celle du Japon (78 ans chez l’homme, et 85 ans chez la femme).
L’insulino-résistance
Est aussi liée de près au surpoids, surtout à l’obésité abdominale, puisque les cellules adipeuses en excès li-béreraient un signal chimique qui rendrait inopérants les récepteurs d’insuline des autres cellules, réduisant par le fait même leur capacité d’absorber le sucre.
Si le taux de sucre dans le sang est trop élevé, cela augmente le risque de maladie cardiovasculaire, car cela peut faire augmenter les taux de lipides sanguins et ainsi endommager les parois artérielles. Trop de sucre dans le sang peut aussi causer de l’hypertension. On dit qu’il y a intolérance au glucose si le taux de sucre deux heures après ingestion de 75 g de sucre est supérieur à 1,4 g/l et inférieur à 2 g/l. Au-dessus de 2 g/l. on parle de diabète de type II, lorsque le pancréas s’essouffle avec les années et à la longue, en sécrétant des concentrations d’insuline anorma-lement élevées.
L’insulino-résistance se retrouve aussi bien dans l’obésité abdominale que dans le diabète et du fait d’une augmentation de l’obésité et de la sédentarité, responsables de l’insulino-résistance, on comprend mieux l’expansion du diabète et du syndrome métabolique.
De plus, il existe une relation entre le vieillissement et l’insulino-résis- tance, car lorsque l’on vieillit la masse musculaire corporelle diminue et le tissu graisseux tend à augmenter. De plus, on observe une diminution de la DHEA et du facteur de croissance « insulin-like » IGF 1 dans le sang et une augmentation des concentrations de TNF alpha sanguin et du stress oxydatif.
Ainsi, on pense aujourd’hui que de faibles concentrations sanguines d’IGF 1 prédisent un déclin de toute la consommation de sucre dans le corps. Les centenaires, eux, n’ont pas d’insulino-résistance, et cela pour-rait s’expliquer par le fait que leur organisme s’adapte en permanence aux changements survenant au fil des ans.
Comme la masse musculaire diminue avec l’âge et du fait de l’insulino- résistance, il y a une diminution du métabolisme corporel et de la com-bustion des graisses, une moindre résistance aux infections et inflamma-tions, et une tendance à l’apparition de maladies inflammatoires comme l’arthrose.
Les complications de cette augmentation de la masse graisseuse avec l’âge sont celles du syndrome métabolique : le diabète de type 2, les ma-ladies cardio-vasculaires, voire peut-être aussi d’autres maladies graves comme le cancer du sein, de l’utérus, de la prostate et du colon, ou la maladie d’Alzheimer. Ainsi, en étudiant une population âgée de 427 per-sonnes, le Dr Poehlmann découvrit que l’augmentation du tissu graisseux et du tour de taille liés à l’âge étaient plus grandes chez les femmes que chez les hommes. Ils concluaient de plus que, si l’on augmentait l’activité physique de ces personnes âgées, on pourrait ralentir l’augmentation de tissu graisseux liée à l’âge. De plus, le syndrome métabolique entraîne une diminution de plus de moitié de la DHEA, l’hormone précurseur de nombreuses autres hormones essentielles : la testostérone, les œstrogènes et l’hormone de croissance.