d’Alzheimer: Peut-on dépister le gène de l’apolipoprotéine E4?
Peut-on dépister le gène de l’apolipoprotéine E4?
Oui, un test existe, mais il n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale. C’est donc un choix qui a son prix, de l’ordre de 165 euros. Est-ce vraiment intéressant de faire ce test? Pas forcément car il n’existe pas de traitement spécifique si vous êtes porteur de ce gène. La prévention est la même, que vous soyez ou non porteur de ce gène. C’est pourquoi le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) n’est pas favorable à l’utilisation d’un tel test réalisé pour détecter un risque et non une maladie avérée.
La prévention est-elle vraiment la même pour les porteurs du gène de l’apo E4 et les autres ? Pas tout à fait. En ce qui concerne l’alcool, chez les porteurs de l’apo E4, consommer plus de six verres par semaine multiplie par trois le risque de faire la maladie.
Finalement, dépister le gène de l’apo E4 peut donc être utile pour renforcer une motivation à tout faire pour prévenir la maladie d’Alzheimer. Cela pourrait aussi intéresser des personnes quand un ou plusieurs cas sont survenus chez leurs proches âgés de moins de 75 ans… à condition d’être prêt à en assumer les résultats.
Il ne faut jamais pousser quelqu’un à faire ce dépistage ! Chacun ressent les choses à sa manière et il n’y a pas de bonne ou mauvaise solution. L’idéal est de réfléchir avant d’aller en parler à son médecin, car les conséquences psychologiques peuvent être très importantes. Cela dit, il est impossible de se mettre à la place des autres, surtout quand ils ont vécu des moments douloureux.
Claude, une femme de 46 ans :
« Ma mère est devenue bizarre à l’âge de 70 ans et c’est à 71 ans que le diagnostic de maladie d’Alzheimer est tombé. Je m’en suis occupée pendant cinq ans trois fois par semaine, car j’habitais relativement près. Ma mère prenait sa voiture tous les jours pour rendre visite à ses amis et leur apporter sa bonne humeur et son sourire. Une fois malade, elle a été très vite obligée d’abandonner sa chère voiture, c’est le cap qui a été le plus difficile pour elle, car cela l’a vraiment isolée et elle en souffrait beaucoup. Puis, quand elle n’a vraiment plus pu rester seule, je l’ai accueillie chez moi pendant deux ans, je me suis organisée pour pouvoir m’en occuper. Mais, c’est devenu tellement invivable que nous avons dû la placer en institution et ça a duré encore deux ans, suite à quoi elle est décédée. Ma famille, mon mari et mes enfants ont été très marqués par cette expérience. Je ne regrette rien, surtout pas d’avoir pris ma mère chez moi. Si c’était à refaire, je le referais. Mais une chose est sûre, c’est que je veux faire tout ce qui est possible pour éviter cette maladie. Rien que d’imaginer que je puisse infliger une pareille peine à mes proches, je me sens mal ! C’est pourquoi je viens de faire le test de dépistage de l’apolipoprotéine E4. Je préfère savoir plutôt que de rester dans l’inconnu. D’après moi, on se bat mieux contre un ennemi identifié plutôt qu’en restant dans le flou. Je savais qu’il fallait attendre plusieurs semaines les résultats,
mais ça ne m’ennuyait pas, puisque la prévention, ça se joue sur des années, pas juste sur quelques semaines. »
Une fois le test fait, trois cas sont possibles :
— vous ne portez aucun gène de l’apo E4;
— vous portez un gène de l’apo E4 : votre risque est alors doublé ;
— vous portez deux gènes de l’apo E4, soit un sur chaque chromosome (très rare) : votre risque est important et vous avez intérêt à prévoir une sérieuse attitude de prévention.
Claude a eu ses résultats : absence de l’apolipoprotéine E4.
« J’ai été contente des résultats, évidemment, mais je ne me sens pas pour autant totalement à l’abri. L’image de ma mère diminuée reste gravée dans ma mémoire, et ça, je ne suis pas près de l’oublier. Je vais donc m’employer, quand même, à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter la maladie. Et ce qui est bien pour moi, c’est que je suis sûre qu’en faisant le maximum je peux tellement reculer l’échéance que le risque ne viendra, j’espère, qu’après 110 ans ! J’aurai le temps de mourir d’autre chose entre temps ! »
Si l’un de vos parents a souffert avant 65 ans d’une maladie d’AIzheimer, la question de pratiquer un dépistage génétique peut être soulevée. Si vous êtes porteur d’un gène prédisposant à cette maladie, vous pouvez évoquer avec votre médecin la possibilité de prendre une statine en traitement régulier.
Vidéo: d’Alzheimer: Peut-on dépister le gène de l’apolipoprotéine E4?
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