Les maladies neurodégénératives sont-elles transmises par les gènes ?
Aucun gène ne peut déclencher la forme non héréditaire d’une maladie neurodégénérative, qu’il s’agisse des plus courantes (Alzheimer, Parkinson), mais aussi de l’amyotrophie spinale infantile, la chorée de Huntington, la sclérose latérale amyotrophique, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot… Toutefois, un ou plusieurs gènes sont responsables du déclenchement de ces maladies dans leurs formes « familiales », quand on les constate. D’autres gènes sont susceptibles de diriger le déclenchement de ces maladies. Des facteurs environnementaux peuvent également être impliqués, lesquels sont de plus en plus pris en compte, en particulier les métaux lourds (l’aluminium est le plus cité) et les pesticides.
Dégénératives : comme leur nom l’indique, ces maladies n’apparaissent pas du jour au lendemain. Il faut compter des années avant qu’elles commencent leur compte à rebours mortel. Voilà pourquoi ce ne sont pas véritablement les maladies elles-mêmes qui se transmettent d’une génération à l’autre, mais le terrain génétique qui leur est favorable. Le type de transmission dépend de la forme de la maladie.
Dans les cas de transmission monogénique, un seul gène est responsable – ou plutôt, une seule de ses « versions »: l’« allèle ». Tout gène dispose d’une forme dominante et d’une forme récessive. La maladie peut se « trouver » sur l’une ou l’autre. Pour que le terrain génétique favorable au développement d’une maladie neurodégénérative monogénique dominante apparaisse, il faut
que l’un ou les deux allèles dominants du gène soient réunis lors du brassage chromosomique de la fécondation. Dans le cas d’une maladie récessive, c’est obligatoirement les deux allèles récessifs qui doivent être hérités. Mais, pour les maladies plurigéniques, ce modèle ne s’applique plus, tant les combinaisons possibles sont nombreuses entre allèles.
En ce qui concerne la maladie d’Alzheimer, sa forme la plus courante est dite « sporadique »: de 90 % à 95 % des malades en sont atteints. Dans les quelques formes familiales de la maladie, l’hérédité est portée par un ou trois gènes. La forme héréditaire monogénique n’affecterait fort heureusement que 1 % des malades en France. La maladie de Parkinson, elle aussi, est essentiellement sporadique. De multiples facteurs interviennent dans son apparition. Comme Alzheimer, elle présente des formes familiales qui concernent de 5 à 15 % des malades. Une quinzaine de gènes ont été identifiés jusqu’à présent, mais il semble qu’un nombre bien supérieur expliquerait l’hétérogénéité de la maladie.
La chorée de Huntington est en revanche une maladie strictement héréditaire. Un seul gène en est responsable, sous sa forme dominante. Dans les cas familiaux de la sclérose latérale amyotrophique, c’est la mutation d’un gène qui est en cause. Bien que d’origine en partie génétique, la sclérose en plaques, elle, ne semble pouvoir s’hériter puisque aucune forme familiale n’en est connue. L’amyotrophie spinale infantile est, à l’inverse, purement génétique: c’est une maladie due à fallèle récessif d’un gène, mais qui ne s’hérite pas, les victimes n’ayant le plus souvent pas le temps d’enfanter…
Enfin, en conclusion de ce triste registre, la maladie de Charcot (plus précisément, de Charcot-Marie-Tooth) est quant à elle héréditaire, sous forme dominante ou récessive selon ses versions.
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