Les fibres et la digestion
Mastication et déglutition
La mastication a pour but de broyer tout aliment (y compris les I dires) se trouvant dans la cavité buccale, et de le convertir en ce que l’on dénomme « bol alimentaire », correspondant à la masse des aliments mastiqués et imprégnés de salive.
La sécrétion de la salive est fondamentale et est de l’ordre de 1 à 2 1 par 24 h chez le sujet sain. Elle a également pour rôle de maintenir la cavité buccale dans un climat d’humidité permanente. Lors de chaque repas – et parfois même avant grâce aux vertus des fumets des bons petits plats – la sécrétion réflexe intervient pour rendre plus aisée la déglutition et faire commencer la digestion, notamment de l’amidon, par une enzyme que renferme la salive.
Cette masse imprégnée de salive subit alors le phénomène spontané de déglutition, la menant de cette cavité buccale à l’estomac.
Action au niveau de l’estomac
Le bol alimentaire, ainsi mastiqué et insalivé, parvient dans l’estomac à l’état liquide ou semi-solide. C’est pourquoi la salive joue un rôle essentiel. Lors de son passage dans l’estomac, le bol alimentaire, sous l’influence du suc gastrique, est transformé en chyme, espèce de bouillie formée par la masse des aliments, qui transite ensuite dans le duodénum (partie initiale de l’intestin grêle) par le pylore. Il s’agit déjà là d’une digestion partielle.
Le suc gastrique, comme la salive, joue un rôle essentiel : il s’agit d’un liquide clair, incolore, inodore, contenant de l’acide chlorhydrique, des substances d’origine minérale, une substance organique et des enzymes.
Le suc pancréatique comprend des substances enzymatiques capables d’exercer une action sur n’importe quelle catégorie d’aliment. Il s’agit d’un liquide clair, incolore et visqueux. L’organisme en sécrète environ 1 1 par 24 h.
En résumé, nous pouvons affirmer que l’estomac remplit trois fonctions fondamentales dans la digestion de l’homme :
- il fait office de réservoir : à jeun, l’homme sain possède une cavité gastrique d’environ 50 ml, pour atteindre 1 à 1,5 1 à l’état de réplétion ;
- il transforme son contenu en chyme ;
- il amène le chyme au duodénum : le chyme passe alors par le pylore à intervalles réguliers, laissant chaque fois passer une petite partie du contenu gastrique dans le duodénum. La fermeture « automatique » du pylore fait office de rempart face au contenu gastrique se présentant et faisant l’objet d’un type de reflux dans l’estomac. Ainsi, le malaxage de ces substances avec les sucs gastriques se fait dans de bonnes conditions.
Phénomènes moteurs de l’intestin grêle
L’intestin grêle brasse et fait progresser son contenu du duodénum jusqu’à la valvule iléo-cæcale, soit sur une distance de 6 à 8 m. Prenant en compte que la durée d’un transit est d’environ 5 à 6 h, les restes du repas précédent sortent de l’iléon au moment où un nouveau repas pénètre dans la cavité gastrique.
Les procédés qui permettent à l’intestin grêle de faire progresser son contenu sont au nombre de trois :
- les mouvements de segmentation sont des mouvements rythmiques de resserrement et de relâchement. Ils ont pour objectif de brasser et morceler le chyme ;
- les mouvements de propulsion résident en de faibles mouvements ondulatoires qui font progresser le chyme à un rythme tel qu’il puisse effectuer son travail d’absorption des nutriments et de digestion ;
- le péristaltisme intestinal : il s’agit d’un phénomène réflexe d’ondes propulsant le contenu de l’intestin (chyme) du cardia (orifice de communication estomac/œsophage) en passant par le pylore, l’intestin grêle, jusqu’à la valvule iléo-cæcale.
Absorption dans l’intestin grêle
La majeure partie de l’absorption lors de la digestion s’effectue dans l’intestin grêle, notamment dans sa première moitié. La cavité intestinale est recouverte d’une muqueuse spéciale dont les nombreux plis, animés par des valvules, offrent une surface d’absorption d’environ 250 m2.
Cette absorption permet aux nutriments ayant franchi le rempart intestinal de pénétrer dans le sang et dans la lymphe.
Phénomènes moteurs du gros intestin
Ils ont pour objectif de propulser son contenu de là où nous l’avions laissé, la valvule iléo-cæcale, jusqu’au rectum (portion terminale du gros intestin) qui s’étend jusqu’à l’anus et qui est le siège de l’excrétion. Le chyme que reçoit quotidiennement le gros intestin est de l ‘ordre de 0,5 1 environ, mais il est évident que cette quantité peut cire modifiée grâce à l’absorption de fibres alimentaires ; en effet, ces substances n’ont été digérées ni dans l’estomac, ni dans l’intestin grêle.
Absorption dans le gros intestin
L’absorption au niveau du gros intestin a lieu en majeure partie dans sa moitié proximale, c’est-à-dire celle qui se trouve la plus proche du centre du corps. On l’appelle alors « zone absorbante », opposée à sa moitié distale dénommée « zone de stockage ».
Élimination des déchets
Tout ce qui n’a pu être digéré arrive donc dans l’anse sigmoïde où il est stocké jusqu’à ce que la distension de l’anse provoque des contrac- l ions poussant les matières fécales dans le rectum qui, en se détendant, provoque la contraction spontanée de sa paroi musculaire ainsi que le relâchement du sphincter de l’anus. Il s’agit d’un acte réflexe, toutefois contrôlable. Nombre d’enfants font chaque jour l’expérience de la ten- lative de maîtrise de cet acte réflexe appelé « apprentissage de la propreté ».
Les selles sont constituées de chyme desséché, transformé en matières fécales, constituées chez le sujet sain ne suivant aucun régime spécifique de trois quarts d’eau et d’un quart de déchets. Grâce aux fibres alimentaires, le volume de ces fèces peut être augmenté. Mieux, il tran- sile plus aisément au sein de l’organisme.
Vidéo : Les fibres et la digestion
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