La vitaminothérapie
En 1911, le chimiste Funck isolait de l’enveloppe du riz une substance aminée cristallisée capable de guérir le béribéri et lui donne le nom de «vitamine». La molécule en cause, la thiamine, ne sera décrite avec précision qu’en 1933- Treize vitamines présentant un caractère indispensable et agissant à doses très faibles seront découvertes les années suivantes ; la dernière d’entre elles, la vitamine B12, a été isolée en 1948. Le béribéri, le rachitisme, ou la pellagre, qui ont toujours frappé des milliers d’individus de par le monde, ont en commun d’être provoqués par un déficit vitaminique. Les maladies liées à une carence vitaminique, qui persistent dans la plupart des pays en voie de développement ainsi que dans certains groupes «à risque» des pays développés (personnes âgées, nourrissons, femmes enceintes, alcooliques), peuvent donc être soignées par supplémentation (poly)- vitaminique à faibles doses.
La «vitaminothérapie» n’a pas pour cible le traitement des carences, mais consiste à administrer des vitamines à hautes doses dans le but d’améliorer la santé. Cette approche différente est considérée avec suspicion par la médecine officielle pour plusieurs raisons : preuves scientifiques faibles de son efficacité, gros intérêts commerciaux en jeu, risques liés à l’absorption de fortes doses.
Le célèbre biochimiste américain Linus Pauling a été l’un des premiers à promouvoir l’utilisation de fortes doses de vitamines pour améliorer la santé. Ses recherches le menèrent à conclure que des mégadoses de vitamine C pouvaient protéger contre le rhume et lutter contre le cancer. L’utilisation «ortho moléculaire» des vitamines s’appuie sur l’idée selon laquelle l’organisme ne peut atteindre un état d’équilibre physique et psychique que s’il reçoit un apport quantitatif et qualitatif approprié (ortho) en molécules présentes dans la nature. La vitamine C et la niacine (acide nicotinique ou vitamine B3) à hautes doses ont ainsi été proposées dans le traitement de la schizophrénie.