La psychosomatique
Le docteur Khi Pa était le médecin du légendaire empereur Hoang Ti. Cet empereur aurait vécu vers l’an 2800 avant J.-C. Les propos de l’honorable confrère sont repris dans le Su Wen qui, lui, date de ± —1000 400— ans avant J.-C.
Au chapitre 13 du Su Wen, l’Empereur interroge Khi Pa : « Il paraît qu’aux temps anciens, il suffisait de faire des prières aux dieux pour obtenir la guérison des maladies, et maintenant on prescrit des tisanes d’espèces médicinales, on pratique l’acupuncture et parfois, cependant, le malade ne guérit pas. Comment expliquez-vous cela ? »
Khi Pa répond : « Aux temps anciens, les hommes vivaient parmi leurs bêtes, le travail était rude, mais ils n’avaient ni soucis, ni désirs, ils menaient une vie extrêmement simple ; les maladies graves ne pouvaient les atteindre profondément. Tandis que maintenant, soucis et angoisses nous rongent intéricurement et le travail nous use. On attrape une maladie béni- Kiie et la voilà qui s’aggrave et devient incurable ».
La responsabilité du psychisme est ainsi clairement énoncée.
Les Chinois avaient systématisé à leur façon les rapports entre l’atteinte de certains organes et certains troubles psychiques.
Ainsi étaient par exemple considérés les rapports entre la vésicule biliaire et la colère :
Lorsque la vésicule biliaire fonctionne trop fort (« l’énergie de la vésicule biliaire est en excès »), le patient devient colérique.
Si par contre un patient se met trop souvent en colère, cet excès de sentiment retentira sur la vésicule biliaire et en perturbera le fonctionnement.
Chaque organe est ainsi couplé à un sentiment qui lui est propre.
Les rapports décrits entre les organes et les sentiments sont vraisemblablement approximatifs comme le sont certains rapports faits actuellement entre certaines maladies et certaines problématiques psychiques.
L’intuition de l’interaction constante entre le psychique et le physique est cependant bien là. Cette constatation est la base de toute la psychosomatique (dont on parle surtout depuis quelques décenniec seulement).