La fatigue et la dépression
Quelle est la différence entre l’anxiété et la dépression ?
Toutes deux ont trait au regard que porte l’individu sur son existence : sur lui-même, sur les autres, sur les événements. Cette image doit normalement être harmonieuse.
Dans le cas de l’anxiété, le trouble est dirigé vers l’extérieur de l’individu, qui voit les événements ou les autres plus importants qu’ils ne sont en réalité, et se croit donc incapable de vivre en harmonie avec ces personnes ou ces situations.
Dans le cas de la dépression, l’individu attribue aux situations ou aux personnes de son entourage une taille normale, mais il se voit, lui, inapte à assurer l’harmonisation avec ce milieu extérieur.
Si l’anxiété est un sentiment qui est dirigé contre l’extérieur, la dépression est un sentiment dirigé contre l’individu lui-même, véritable autodépréciation.
Dans le premier cas, la discordance vient de ce qu’il perçoit les événements extérieurs comme trop importants pour lui ; dans le second cas, il se perçoit lui-même trop petit par rapport aux événements extérieurs.
Bien sûr, il existe des états mixtes anxio-dépressifs, où la discordance est encore plus importante, puisqu’elle relève des deux mécanismes.
Quelle différence y a-t-il entre anxiété et angoisse ?
Tout d’abord, il y a anxiété et anxiété.
Une anxiété liée à l’attente d’un événement prévu (rencontre professionnelle, permis de conduire, etc.) est considérée comme normale, puisque de courte durée, justifiée par l’actualité et cessant une fois l’événement passé.
Elle devient par contre maladive lorsqu’elle se prolonge et prend l’aspect d’une « peur sans objet apparent légitime », peur de tout et de rien, de la vie, des événements qui pourraient survenir, etc. Elle retentit alors sur la vie physique, psychique et relationnelle.
Elle présente alors les caractères suivants : prédominance des troubles le soir, état d’inhibition levé par l’action, état d’esprit mis sur le compte des événements extérieurs, statut ancien et faisant partie du profil caractériel.
L’anxiété peut s’extérioriser sous forme aiguë, c’est l’attaque d’angoisse : sentiment de panique incontrôlable associé à des signes physiques tels que : yeux exorbités, tremblements, sueurs, pouls accéléré, vertiges, etc.
Quoi qu’il en soit, cet état permanent de « qui-vive » injustifié use les nerfs et entraîne une fatigue chronique.
comment distinguer dépression réactionnelle et dépression constitutionnelle ?
L’état de dépression présente des caractéristiques bien particulières qui le différencie de l’état d’anxiété :
- prédominance matinale des troubles
- tristesse, vision de la vie en noir
- dépréciation de soi-même
- inhibition physique et psychologique
- manifestations somatiques diverses : insomnie, amaigrissement, maux de tête… pouvant la masquer
Mais il faut bien distinguer :
- la dépression réactionnelle, communément appelée « déprime », qui apparaît après un événement bien particulier survenu à une date bien déterminée et qui cesse rapidement avec la prise en charge et l’éloignement ou la neutralisation de l’événement causal
- la dépression constitutionnelle, qui tient au caractère de l’individu, avec des antécédents familiaux, une inhibition psychique et motrice importante, des récidives fréquentes sans cause apparente, avec souvent un comportement suicidaire associé
Dans un cas comme dans l’autre, l’état dépressif entraîne une diminution du désir et de goût de vivre, qui est à l’origine d’une fatigue morale.