Est ce qu'on peut toujours changer son sourire au cours de la vie ?
Depuis une vingtaine d’années – et surtout depuis la dernière décennie -, les progrès techniques de notre spécialité sont tellement importants qu’il est possible d’effectuer des modifications légères ou importantes tout au long de la vie.
On peut intervenir par le biais de la chirurgie maxillofaciale pour repositionner ce que l’on appelle les bases osseuses, à savoir la position du maxillaire supérieur par rapport à celle du maxillaire inférieur.
On peut traiter les gencives, blanchir les dents, remodeler les lèvres, améliorer l’esthétique « de 7 à 77 ans ».
Des progrès dans le domaine de l’orthodontie adulte permettent de traiter des chevauchements, de réaligner des dents presque à n’importe quel âge. Tout ceci paraît miraculeux mais attention, il existe des contre-indications techniques ainsi que des erreurs à ne pas commettre sur le plan psychologique.
Les indications sont celles de chaque technique et n’ont pas un rapport forcément direct avec l’âge du patient. Par exemple, il est contre-indiqué d’envisager des poses d’implants en cas d’os défectueux, de faire un blanchiment dentaire en période de gingivite aiguë, de faire un traitement orthodontique sur des dents présentant une certaine mobilité due à une parodontopathie non traitée, etc.
Seul un examen approfondi permettra au praticien de décider du bien-fondé de tel ou tel traitement.
En ce qui concerne les erreurs psychologiques, celles-ci dépendent évidemment de la personnalité de l’individu et peuvent avoir un rapport avec l’âge. Est-il toujours judicieux d’éclaircir considérablement un sourire (que ce soit par blanchiment ou utilisation de céramique) chez un patient ayant des disgrâces relativement importantes au niveau de son visage, extrêmement ridé ? Il est évident que rajeunir ce patient par son sourire peut s’avérer aussi bien une réussite psychologique importante qu’un échec total.
En effet, il apparaîtra obligatoirement une disparité paradoxale entre son visage et son sourire.
Dans un cas comme celui-ci, il faut avoir une discussion à bâtons rompus avec le patient pour décider avec lui d’un traitement en médecine ou en chirurgie plastique avant d’envisager une modification de son sourire. Il obtiendrait alors une harmonie et un parfait équilibre au niveau de son visage.
Au cours de cette discussion, un aspect totalement différent pourrait se dégager : ce patient pourrait faire une fixation sur son sourire et à ce moment-là, une modification et une amélioration esthétique lui redonneront espoir et amélioreront sa vie sociale. Par la suite, il pourra consulter de lui-même en prévision d’une intervention de médecine ou de chirurgie esthétique.
Il est capital que la communication soit parfaite entre le praticien et son patient.
Les principales disgrâces esthétiques qui poussent les patients à consulter sont les suivantes : dents manquantes, qui se chevauchent, se déchaussent, dents jaunies, grises, tachées, dents cassées ou ébréchées, dents mal alignées, écartées, traitées par des amalgames au mercure, dents qui apparaissent insuffisamment par rapport à la lèvre supérieure, anomalies de base osseuse, prognathie, rétromaxillie, béance, diminution de la hauteur verticale d’occlusion , sourire gingival, etc.
Si techniquement les interventions peuvent effectivement s’envisager à tous les âges, la motivation du patient peut être moins présente en vieillissant.