Anti-âge : la théorie des télomères
Avec l’âge, les chromosomes arrivent à ne plus pouvoir fabriquer des copies d’eux-mêmes.
Depuis les travaux du Pr Léonard Hayflick, nous savons que les cellules normales humaines ne peuvent se diviser qu’un nombre de fois limité, de l’ordre de 50 à 80 divisions de cellules, les cellules de souris ne se divi sant que 15 fois, alors que les tortues des Galapagos qui peuvent vivre jusqu’à 175 ans, peuvent se diviser 110 fois. Or, à chaque division cellulaire, les cellules se répliquent en deux cellules identiques, avec le même matériel génétique que la cellule mère. Cependant, après chaque réplication, les télomères, une petite portion de l’extrémité des chromosomes, séquence d’acides nucléiques, se raccourcissent et sont perdus. Ces télomères, essentiels pour éviter des divisions cellulaires anormales, :«permettent de maintenir l’intégrité des chromosomes. Lorsqu’ils ne peuvent plus se raccourcir, après un certain nombre de divisions, les chromosomes ne peuvent plus se dupliquer, et c’est le vieillissement, puis la mort cellulaire.
Lorsqu’on arrive à 50 ou 80 divisions, la longueur restante du télomère l’est pas suffisante pour permettre d’autres duplications des bâtonnets d’ADN, donc plus de reproduction cellulaire, menant à des dommage cellulaires, voire à une mort cellulaire liée à l’âge.
Les chercheurs ont fait la découverte d’une enzyme qui permettrait de reconstruire les télomères disparus, la télomérase, une enzyme que l’on retrouve que dans les cellules embryonnaires et cancéreuses. Cette enzyme semble permettre la réparation et le remplacement des bouts de télomères manquants, jouant ainsi un rôle sur la durée de vie des cellules. Si on l’utilisait sur les cellules souches embryonnaires, cela pourrait permettre de réparer les tissus endommagés du fait de l’âge, comme dans la maladie de Parkinson. Ainsi, grâce à cette enzyme, des cellules matures seraient peut-être un jour capables d’allonger leurs télomères, donc de se régénérer. Ceci a été réussi sur des fibroblastes humains, qui fabriquent les fibres élastiques et le collagène, pour produire des cellules graisseuses, cartilagineuses et musculaires. Mais il faudrait alors pouvoir activer l’enzyme lorsque c’est nécessaire et la désactiver quand on n’a plus besoir d’elle, car une activité trop importante des fibroblastes peut entraîner un épaississement des muscles lisses des parois artérielles. De plus, un accroissement incontrôlé du nombre de divisions de cellules pourrait prédisposer à la formation de tumeurs. En effet, c’est la même enzyme qui permet aux cellules cancéreuses de se dupliquer : il faudrait donc trouver un moyen de maintenir la longueur des télomères sans déclencher de cancer, et d’arriver ainsi à vivre plus longtemps. Ainsi si l’on découvrait un inhibiteur de cette télomérase, cela pourrait peut-être permettre d’empêcher les cellules cancéreuses de se diviser.
On comprend donc qu’une bataille permanente se joue entre les mécanis¬mes de lésion et de réparation de l’ADN, qui peuvent aboutir au vieillissement, puis à la mort cellulaire.