Pieds plats : Les pieds dans le plat
Autrefois motif d’exemption du service militaire, les pieds plats continuent, aujourd’hui, d’obséder les parents. Comme s’il s’agissait d’une infirmité estropiant à jamais leurs enfants. Il convient donc, si l’on peut dire, de « mettre les pieds dans le plat » pour relativiser cette inquiétude. Avant l’âge de 2 à 3 ans, il est normal que la voûte du pied n’apparaisse pas assez cambrée, puisque le pied du bébé n’est pas encore tout à fait formé. C’est seulement après 3 ans que l’on peut diagnostiquer une voûte plantaire relativement écrasée : autrement dit, un « pied plat ». Dans 95 % des cas, cette particularité disparaîtra avec la croissance, entre 4 et 5 ans.
Si l’anomalie persiste au-delà de cet âge, il faudra envisager un traitement, surtout si l’enfant se fatigue en marchant. Le signe le plus apparent du pied plat étant l’usure anormale des chaussures. Dans la plupart des cas, les exercices de musculation, par exemple la marche pieds nus dans le sable, suffisent à corriger ce petit défaut. Pour plus de sûreté, il peut être souhaitable de recourir à des semelles orthopédiques prescrites par un médecin.
Finalement, rares sont les pieds plats qui risquent de poser des problèmes après l’âge de 5-6 ans. Si l’enfant continue alors à se plaindre d’une certaine gêne, il faudra consulter un spécialiste qui conseillera un traitement plus adapté, voire même une intervention chirurgicale. En effet, plus le temps passe, plus il sera difficile de prévenir les troubles que le pied plat peut provoquer chez l’adolescent de 15-16 ans : marche souvent douloureuse, d’où une légère tendance à boiter. Autant d’inconvénients qui risquent de persister chez l’adulte. Les seules compensations possibles seront alors le recours au kinésithérapeute et aux semelles orthopédiques.
Conclusion : avant l’âge de 2 ans, inutile de s’affoler. À 4 ans, surveiller de près. Après 8 ans, il est trop tard pour espérer une correction définitive, à moins de faire appel au chirurgien.