Problèmes ligamentaires
Expérience préliminaire
Elle est effectuée chez l’homme au niveau du ligament interépineux. Ce ligament unit entre elles et sur toute la hauteur de la colonne les apophyses épineuses.
L’expérience consiste à infiltrer les espaces inter-épineux les uns après les autres avec une solution légèrement irritante (hypersalée).
Les zones hachurées sur le schéma ci-contre correspondent aux zones douloureuses ressenties par le sujet testé. Les chiffres indiquent l’espace intervertébral correspondant. correspond à l’espace situé entre la 5e vertèbre lombaire et le sacrum : lorsqu’on infiltre le ligament inter-épineux à ce niveau, on déclenche une douleur de type sciatique.
Intérêt de cette expérience
Il est double :
- Montrer qu’il suffit d’une très légère irritation pour qu’un ligament soit responsable de douleur et donc d’impotence ;
- Montrer la distribution segmentaire des douleurs causées.
Dans la réalité
En général, ce qui amène l’inflammation d’un ligament, c’est sa trop grande sollicitation du point de vue mécanique — citons 4 types d’exemples :
- Des efforts musculaires trop nombreux (ou mal adaptés) : ils entraînent des tractions trop fréquentes sur les ligaments.
- Des modifications anatomiques : les déviations de la colonne par exemple entraînent des tiraillements constants des ligaments de la colonne (or certains de ces ligaments sont peu extensibles).
- Les accidents : ils peuvent entraîner des étirements brutaux des structures ligamentaires (coup du lapin, entorses du pied, torsion du genou, etc).
- Les « faux » mouvements (les lumbagos, les torticolis, toute une série de douleurs dorsales, etc.)
Il ne faut pas perdre de vue que les ligaments sont des structures extrêmement nombreuses : toutes les articulations, comme celles des doigts, des poignets, des coudes et des épaules ; les articulations des pieds, des genoux, des hanches ; les articulations des vertèbres entre elles, toutes sont entourées de nombreux ligaments.
Ces considérations sont importantes, car beaucoup de douleurs chroniques du dos, de la tête, des diverses articulations, sont attribuées à tort au « psychisme ».
Postulat : l’acupuncture exerce au niveau des ligaments une action anti-inflammatoire.
Cette affirmation repose sur les résultats obtenus et le bon sens. Si on se donne la peine de suivre une consultation, il apparaît rapidement que toute une série de problèmes ligamentaires sont guéris par l’acupuncture.
La guérison d’une épicondylite par exemple, n’est pas le résultat d’une simple action anti-douleur. Comme on le lira au chapitre consacré à l’anesthésie, l’action analgésiante ne se prolonge que peu après la stimulation par acupuncture. Or nos patients sont soulagés pour des mois, des années ou pour toujours. Le bon sens indique que si l’inflammation avait persisté, elle aurait entraîné immédiatement une rechute.
Exemple n° 1 : !,épicondylite (ou tennis elbow)
Définition : c’est une inflammation des attaches ligamentaires au niveau de l’épicondyle, des muscles pronateurs et supina- teurs de la main. Ce sont ces muscles qui permettent la rotation de la main. Les épicondylites se rencontrent fréquemment chez les joueurs de tennis et surtout chez ceux dont la technique n’est pas parfaite. Ceux-ci, au lieu de manier la raquette en utilisant tout le bras, font un effort trop grand avec le coude et l’avant-bras, en particulier au niveau des muscles pronateurs et supinateurs.
Remarque : lorsqu’un ligament est enflammé, il est douloureux à la pression. Dans le cas de l’épicondylite, on évoque une douleur en palpant Pépicondyle, c’est-à-dire en fait les tendons qui s’y insèrent.
Traitement
1. Quelques aiguilles sont placées à 1 ou 2 mm de profondeur au niveau de l’épicondyle — on ne touche donc pas les ligaments. On place ainsi les aiguilles dans les zones de la peau innervées par la même racine nerveuse que les ligaments à traiter.
- On palpe les muscles correspondants. Les points trouvés sensibles à la palpation sont piqués à environ 1 à 2 cm de profondeur (indolore). On décontracte ainsi les muscles qui se trouvent souvent dans un état de tension trop élevé dû aux sollicitations excessives auxquelles ils ont généralement été soumis et qui ont finalement causé l’épicondylite.
- On suit les conseils des traités d’acupuncture en piquant par exemple le GI. 1 (d’après la règle des méridiens tendino- musculaires).
Les points situés au niveau des doigts et des orteils sont considérés par les traités d’acupuncture classiques comme spécialement actifs. Or la peau des extrémités est plus riche en récepteurs nerveux que la peau des autres parties du corps. L’aiguille placée aux extrémités stimule donc plus de récepteurs que si elle était placée ailleurs.
Exemple n° 2 : les hallux valgus
L’hallux valgus est une déviation du gros orteil qui a tendance à se placer au-dessus des autres orteils.
Une bourse séreuse peut se développer au niveau de l’articulation entre le métatarse et la phalange du gros orteil, s’enflammer et devenir ainsi très douloureuse, gonflée, rouge.
Dans un grand nombre de cas, quelques séances suppriment et la douleur et les autres signes inflammatoires que sont le gonflement et la rougeur.