Prévention et lutte contre les cancers par l’alimentation: Les Alliacés
Cette famille de légumes qui comporte l’ail (allium sativum), les oignons, l’échalote, les poireaux et la ciboulette, est connue depuis l’Antiquité pour ses propriétés médicinales. L’ail, notamment, contient des composés soufrés responsables de ses effets antibactériens et anti-fongiques (contre les champignons). Mais il agit également sur le métabolisme des cancers, par inhibition des enzymes facilitateurs des cancers, de la famille du cytochrome P450 et par la stimulation des enzymes anti-cancers, comme la glutathione S transférase et la quinone réductase.En effet, la consommation d’ail augmente l’activité de ces deux enzymes dans de nombreux tissus. Enfin, les composés soufrés de l’ail augmentent la concentration et la synthèse de glutathion, un important agent antioxydant.
Ils favorisent aussi le suicide cellulaire, l’apoptose, des cellules cancéreuses de nombreux cancers, tant in vitro, que chez l’animal.
Des études épidémiologiques ont permis de confirmer cette action an¬ti-cancéreuse, notamment contre les cancers de l’estomac et du colon. Ainsi, en Chine, 82 % des hommes et 74 % des femmes qui vivaient dans une région avec faible mortalité par cancer gastrique consommaient au moins 3 fois par semaine de l’ail, alors qu’il n’y avait que 1 % seulement des hommes et femmes qui en consommaient autant parmi une popula-tion à forte mortalité en cancer gastrique. Une méta-analyse montra que les patients qui consommaient le plus d’ail avaient 50 % moins de risque d’avoir un cancer gastrique que ceux qui en consommaient peu. La même étude trouva que le risque de cancer colorectal était inférieur de 30 % chez les personnes qui consommaient beaucoup d’ail, comparativement à ceux qui n’en consommaient pas ou peu.
D’une manière plus générale, l’ail a aussi des effets protecteurs contre les maladies cardio-vasculaires, inhibant la synthèse de cholestérol au niveau du foie, l’agrégation des plaquettes dans le sang, la prolifération et la migration des cellules musculaires lisses artérielles. Il a enfin une action anti-inflammatoire, en inhibant le facteur kappa, et anti-oxydante, par la stimulation de la synthèse de glutathion.
Il vaut mieux éviter de cuire l’ail si l’on veut ne pas inactiver ses enzymes, comme l’alliinase.
La dose recommandée de suppléments d’ail en comprimés ou gélules est de 600 à 900 mg par jour, en s’abstenant de surdosage qui pourrait entraîner des troubles digestifs, une mauvaise haleine, voire un allonge-ment du temps de saignement.