Peut-on réellement mourir de rire ?
Dans le monde médical, le cas est connu. Il fait même beaucoup rire: en 1989, un certain Ole Bentzen, audioprothésiste de son état, sujet de Sa Majesté la reine du Danemark, mourut véritablement de rire au cinéma. Il regardait Un poisson nommé Wanda (film de Charles Crichton, avec Jamie Lee Curtis et John Cleese, 1989) quand une scène particulière, que la petite histoire n’a pas enregistrée, lui emballa tant le cœur que celui-ci, sans doute parvenu au-delà de 250 battements par minute, s’arrêta. Des journalistes prétendirent même que l’organe cardiaque avait atteint 500 pulsations par minute ! Quand on sait que 20 secondes de rire franc sont physiologiquement équivalentes à environ 3 minutes de marche rapide, et que le bon docteur Bentzen mourut après plu¬sieurs minutes de rire, selon les témoins…
Un autre fit beaucoup mieux: Alex Mitchell, un quinquagénaire britannique, succomba devant sa télé, en 1975, après au moins 25 minutes de rire, comme s’il avait marché à vive allure pendant… 3 heures et 45 minutes! Un exploit que seuls les troupes d’élite et les concurrents du 50 kilomètres marche aux jeux Olympiques sont capables de réaliser sans finir aux urgences.
Si les cas de « mort de rire » sont très rares, on peut néanmoins en mesurer la vraisemblance quand, saisi d’un fou rire, on peine à retrouver sa respiration ou que l’on ressent une pression sur la poitrine.
Le rire est un véritable remue-ménage. Comme la peur, il bouleverse le rythme respiratoire en accélérant le cycle expiration/inspiration. Les muscles intercostaux et le diaphragme – muscle responsable de l’inspiration – se contractent. Voilà pourquoi on «se tient les côtes». Et, puisque la respiration saccadée réduit le taux d’oxygène dans le sang, l’organisme réagit en accélérant les pulsations cardiaques. Le mécanisme physiologique de la peur est fort semblable. Parfois, le rire est si prenant, le corps répond si vigoureusement qu’une douleur se fait sentir dans la poitrine. Lorsque le corps se détend, les muscles se relâchent. Les jambes viennent parfois à manquer, et le rieur se roule par terre, tout à son aise.
Le rire a des effets physiologiques positifs: le foie synthétise dans cette phase plus de bile, ce qui a pour effet de diminuer ponctuellement le taux de cholestérol sanguin; les sucs digestifs sont sécrétés plus intensément, facilitant la digestion; le cerveau ordonne la synthèse d’endorphines, hormones aux vertus antidouleur, et celle de certains composants du système immunitaire.
Vidéo : Peut-on réellement mourir de rire ?
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Peut-on réellement mourir de rire ?
https://www.youtube.com/embed/YJmsZgw54Uc