Notre corps
Notre corps
Lors d’une électrocution, est-ce le courant, ou la tension, qui tue ?
C’est le courant (ou intensité) traversant le cœur qui est responsable de la plupart des morts par électrocution. L’effet, très variable selon les individus, dépend surtout de la durée d’exposition. La fréquence du courant – 50 hertz – est dangereuse, et des intensités de quelques dizaines de milliampères suffisent à causer des fibrillations cardiaques. Le cœur se met en surrégime et n’envoie plus de sang vers le cerveau : la mort est l’affaire de quelques minutes.
Le corps ayant une certaine résistance électrique, l’intensité qui le traverse dépend de la tension, ainsi que de l’humidité de la peau et de l’endroit où elle pénètre. Il est donc très difficile de trouver une tension vraiment inoffensive. D’autres mécanismes peuvent mener à la mort par électrocution, en particulier la contraction musculaire. Si un courant traverse la poitrine, il peut interrompre la respiration et conduire à l’asphyxie. S’il traverse la tête, il peut aussi se traduire par une asphyxie en paralysant la région du cerveau consacrée à la respiration. Et l’intensité, là encore, est plus déterminante que la tension.
La plupart des victimes survivent à une électrocution, car le courant rencontre souvent des éléments qui réduisent son intensité – vêtements et chaussures présentent une résistance
non négligeable au courant, dont les effets dépendent aussi crucialement de la durée du choc.
Dans une électrocution, c’est l’intensité du courant qui tue, mais comme il n’y a pas d’intensité sans tension, la réponse n’est pas très pertinente. Si la résistance du corps humain était constante, la tension serait aussi déterminante que l’intensité. Il se trouve que cette résistance est très variable.
La peau bien sèche, par exemple, a une résistance électrique île l’ordre de 500000 ohms. Cette résistance tombe à 1 000 ohms pour une peau humide, soit à peu près celle de l’eau salée. I ‘humidité est donc un facteur aggravant.
Le chemin suivi par le courant est crucial. C’est pourquoi il est conseillé, quand on fait une manipulation dangereuse, de porter des chaussures isolantes et de garder une main dans le dos. de sorte qu’un éventuel courant aura moins de chances de traverser la poitrine – et le cœur, ce qui provoquerait un arrêt cardiaque – que les pieds.
Le courant alternatif est réputé être quatre à cinq fois plus dangereux que le courant continu car il entraîne des contractions musculaires plus violentes. Il favorise aussi la sécrétion tle sueur, ce qui diminue la résistance électrique du corps et augmente l’intensité du courant. Et il se trouve que la fréquence du courant alternatif, 50 hertz, est la plus dangereuse…
L’électricité tue en focalisant l’énergie là où elle est indésirable. L’énergie électrique est le produit de la tension, de l’intensité et du temps. Elle peut être létale dès une intensité de 100 microampères, sous une tension de quelques volts, si elle est dirigée droit vers le cœur, ou à environ 30 milliampères sous quelques centaines de volts si elle passe d une main a l’autre. Dans les deux cas, le résultat est une désorganisation du battement du cœur appelée fibrillation ventriculaire. Le remède est un autre choc électrique, au moyen d’un défibrillateur, à condition que vous en ayez un sous la main.
L’énergie électrique peut tuer autrement. La chaise électrique semble tuer par asphyxie, car elle entraîne la contraction involontaire des muscles impliqués dans la respiration. Elle «cuit» aussi ses victimes, mais ne semble provoquer ni fibrillation ventriculaire ni perte de conscience rapide due à la traversée du cerveau par le courant. En d’autres circonstances, de forts courants traversant le corps peuvent causer des brûlures intenses, lesquelles peuvent par la suite être la cause de la mort. Enfin, une décharge à haute tension peut enflammer les vêtements ou faire tomber une personne du pylône électrique sur lequel elle travaille.
Vidéo:Notre corps
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur: Notre corps