Notre corps : Éternueur photique
Éternueur photique
J’ai remarqué que beaucoup de gens ont tendance à éternuer quand ils passent d’un endroit sombre à un endroit situé en pleine lumière.
Pourquoi ?
Ce sont les photons qui vous chatouillent les narines !
Je crois que la réponse est très simple: quand le soleil tape sur un objet, surtout protégé par du verre, il en augmente notablement la température. L’air autour de lui s’échauffe aussi, s’élève et entraîne avec lui des millions de particules de poussière. Pénétrant dans les narines, elles provoquent l’éternuement.
Je suis sujet à ce phénomène, comme ma mère et une de mes sœurs. Cela est peut-être génétique, et confère un avantage du point de vue de l’évolution. J’ai fait ma petite enquête et il semble que nous autres, éternueurs «photiques», soyons en minorité. A mesure que la couche d’ozone s’amincit, cependant, laissant passer de plus en plus d’ultraviolets, nos yeux subissent des agressions croissantes. Ceux d’entre nous qui éternuent à la lumière seront mieux protégés que les autres, puisque l’on a tendance à fermer les yeux quand on éternue ! Le reste de la population va graduellement devenir aveugle, et ne sera certes pas favorisé par la sélection naturelle.
La tendance à éternuer à la lumière est appelée éternuement «photique», ou «lié à la lumière». C’est un trait génétique transmis d’une génération à la suivante et qui affecte entre 18 et 35% de la population. L’éternuement se déclenche car les réflexes protecteurs des yeux et du nez sont étroitement liés. D’ailleurs, quand nous éternuons, nos’yeux se ferment. L’éternuement photique est un danger bien connu des pilotes de chasse, spécialement quand ils volent face au soleil ou sont exposés, de nuit, aux projecteurs de défense antiaérienne.
Voici quelques réflexions anciennes sur la question de l’éternuement à la lumière, tirées du Sylva sylvarum (1635) de Francis Bacon, pionnier de la recherche scientifique: «Avoir le soleil en face fait éternuer. La cause n’en est pas réchauffement des narines; s’il en était ainsi nous éternuerions chaque fois que nous faisons face au soleil; c’est la descente de l’humidité du cerveau. Car elle rend les yeux humides; et par imitation les narines s’humidifient aussi; et l’on éternue. De même, gratter l’intérieur du nez l’humidifie, et provoque aussi l’humidification des yeux par imitation. Pourtant on a observé que, pour s’empêcher d’éternuer, il faut se frotter les yeux jusqu’à ce qu’ils s’humidifient. La cause en est que l’humeur qui s’apprêtait à descendre du cerveau vers les narines a été détournée vers les yeux.»
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