Les thérapies efficaces
Les thérapies efficaces
Voici un petit résumé des trois types de thérapies étudiées par l’Inserm.
L’approche psychanalytique (psychanalyse classique ou approche psychodynamique) a été largement décrite et elle s’inspire des ouvrages de Sigmund Freud. Les thérapies sont longues ou brèves selon le cas. Leur objectif est d’aider le patient à prendre conscience des troubles psychiques dont il souffre et à renforcer son moi.
L’approche comportementale et cognitive est plus récente et propose, en de courtes thérapies de 10 à 25 séances, de travailler sur nos pensées (le cognitif) et nos actions (les comportements) pour nous apprendre à nous débarrasser des symptômes qui nous gênent. Ces thérapies comportementales et cognitives (TCC) proposent par exemple à ceux qui souffrent de troubles paniques ou de phobies d’apprendre à se relaxer dans les situations qui les angoissent, de manière à progressivement voir les symptômes s’évanouir. Des personnes gravement perturbées par ces troubles peuvent ainsi retrouver le plaisir d’une vie normale en une douzaine de séances.
L’approche familiale et de couple s’appuie sur la dynamique des groupes pour faire bouger une situation pathologique.
Les résultats de cette étude Inserm sont époustouflants : les thérapies comportementales et cognitives ont démontré leur efficacité dans 15 des 16 maladies étudiées, les approches familiales et de couple dans 5 et les approches psychanalytiques dans une seule !
Concrètement, les thérapies comportementales et cognitives ont démontré leur efficacité dans les situations suivantes :
— anxiété généralisée;
— phobies sociales;
— agoraphobie;
— attaques de panique;
— stress post-traumatique ;
— trouble obsessionnel compulsif;
— états dépressifs de faible intensité;
— états dépressifs d’intensité moyenne;
— états dépressifs aigus;
— prévention des rechutes et des récidives des dépressions ambulatoires ;
— dépression où la personne est hospitalisée;
— réhabilitation sociale de la schizophrénie;
— personnalité borderline chez les femmes;
— personnes alcoolo-dépendantes ;
— boulimie.
Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont montré qu’elles étaient aussi efficaces que les antidépresseurs dans les dépressions modérées ou sévères et qu’elles évitaient tout autant les rechutes que le maintien sous antidépresseurs … Autrement dit on peut se soigner efficacement sans les nombreux inconvénients des antidépresseurs et de manière durable !
Les approches psychanalytiques ont démontré leur efficacité dans une situation : trouble de la personnalité en particulier de la personnalité borderline.
L’approche familiale et de couple a démontré son efficacité dans cinq situations :
— Alcoolodépendance : une thérapie comportementale de couple est bénéfique ;
— Autisme d’un enfant : un programme éducatif et comportemental intensif administré précocement est utile;
— Prévention des rechutes et des réhospitalisations chez les schizophrènes : la thérapie familiale par psychoéducation est indiquée;
— Hyperactivité de l’enfant : on peut proposer un traitement multimodal intensif incluant la formation comportementale des parents ;
— Troubles des conduites chez l’enfant : un traitement par apprentissage parental est conseillé.
Que retenir en pratique ? Dans la plupart des troubles les plus courants, ce sont les thérapies comportementales et cognitives qui sont efficaces. Autrement dit, si vous souffrez de troubles dépressifs, d’anxiété, d’attaques de panique, de phobies, il est préférable de vous orienter vers ces thérapeutes. Cela ne sera pas toujours facile car ils sont encore très minoritaires en France (au contraire de tous les autres pays occidentaux où ils sont devenus largement majoritaires). Outre les conseils d’orientation de votre médecin généraliste, il ne faut pas hésiter à demander aux psychothérapeutes s’ils sont formés aux thérapies comportementales et cognitives.
Si vous souffrez d’une maladie psychique, informez-vous sur la méthode la plus adaptée et la plus efficace pour vous traiter.
Est-ce à dire que la psychanalyse n’a plus sa place ? Pas du tout, mais elle doit être réservée aux problèmes sur lesquels elle est efficace : d’après l’Inserm, aux traitements des troubles de la personnalité et typiquement dans deux cas : ceux qui sont borderline (ils présentent quelques signes pouvant évoquer une schizophrénie) et ceux qui sont sous-jacents à des toxicomanies (toutes les drogues). L’efficacité des approches psychanalytiques est alors importante car elle permet de rendre, à 30 % des patients, une vie normale bien connectée à la réalité, amélioration qui est toujours présente après un suivi de un à cinq ans. C’est la seule indication démontrée de la psychanalyse dans l’étude de l’Inserm. Il n’est pas impossible que d’autres études puissent élargir les indications de la psychanalyse…
(Notons que la psychanalyse n’est pas forcément une thérapie, mais un chemin de connaissance de soi et que de nombreux adeptes la choisissent pour cette raison et pas spécialement pour guérir un trouble particulier. Elle garde bien évidemment son intérêt dans ce cadre.)
Il est donc essentiel de bien choisir son approche thérapeutique en fonction des troubles dont on souffre, et de se soigner. Le jeu en vaut la chandelle pour une vie plus longue et de bien meilleure qualité!
Vidéo: Les thérapies efficaces
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