Les nouvelles technologies en chirurgie esthétique
La chirurgie esthétique a fait récemment des bonds prodigieux au niveau technologique.
La simulation des résultats
Nombre de sociétés d’ordinateurs présentent actuellement des logiciels qui permettent, en prenant un enregistrement photo-numérique ou vidéo, de faire les opérations par ordinateur interposé et donc de proposer à la patiente une visualisation directe des résultats que l’on peut obtenir : gommer les rides, changer la forme du nez, du visage, des pommettes, des yeux, tout cela devient maintenant une réalité virtuelle.
Ces opérations sans bistouri ont un grand intérêt, car elles permettent littéralement d’imager un résultat potentiel possible.
Il s’agit donc d’un puissant facteur attractif et de promotion des interventions.
L’inconvénient est que ces appareillages ne prévoient absolument pas l’incertitude de la cicatrisation, ni les aléas, ni les changements, non plus que l’évolution dans le temps. Le résultat apparaît immédiatement fini, mais la période d’évolution qui peut durer d’une semaine à deux mois en fonction des différentes opérations ne peut pas être prise en compte par ces logiciels, ce qui fait que la patiente a l’impression immédiate d’un bon résultat à obtenir, alors qu’elle ne l’aura pas aussitôt, ce qui sera source de désillusion, d’angoisse voire de procès.
Cette simulation des résultats, par exemple pour les profils plasties, n’est pas très interactive quand on passe par des logiciels aussi sophistiqués.
Dans un certain nombre de cas, il vaut mieux passer par les anciennes photographies en noir et blanc qui permettent au patient, par le jeu de photocopies, de travailler lui-même, de faire ses dessins et ses propres recherches pour aboutir à un résultat par lui-même dessiné, et non pas par le biais d’une machine qui corrige via un logiciel d’informatique.
Ce côté ludique interactif de la vieille photo en noir et blanc est assez intéressant et dans certains cas, présente d’énormes avantages.
Le désir d’opérations multiples simultanées
Nous entendons sous ce terme l’idée que des patientes souhaitent, en une seule opération, associer plusieurs gestes chirurgicaux en une seule séance chirurgicale.
Il n’est pas rare de voir arriver une patiente nous demandant par exemple d’opérer dans le même temps un lifting, le nez, les seins et si possible, dégraisser le ventre ou la culotte de cheval.
En fait, ce sont des demandes parfaitement légitimes.
Un certain nombre de chirurgiens ont essayé de faire ces interventions en prenant de multiples assistants, qui chacun opérait un étage pour que la durée opératoire finale ne soit pas trop longue.
Si l’on compte qu’un lifting dure deux heures, une plastie mammaire une heure et demi, une liposuccion une heure, une rhinoplastie une heure et demi, on peut, en une dizaine d’heures opératoire en faisant intervenir un seul chirurgien, transformer complètement un individu.
Mais la durée de cet acte opératoire, le choc traumatique et opératoire que représenterait une telle durée d’intervention seraient particulièrement dangereux ; cela serait donc inconséquent de vouloir céder à la demande de la patiente.
En revanche, le fait d’opérer à plusieurs équipes pour diviser par deux ou par trois le temps opératoire rend plus légitime ce genre d’intervention.
Mais là encore, comment répondre de la responsabilité totale d’un opérateur vis-à-vis de ses multiples assistants qui, chacun, doit opérer à son étage ?
Aussi paraît-il beaucoup plus sain d’envisager un seul étage opératoire à la fois, éventuellement avec un petit geste complémentaire. Le risque du « Pendant que vous y êtes Docteur », c’est-à-dire quand la patiente demande au dernier moment sur la table d’opération un rajout opératoire auquel le chirurgien n’avait pas pensé ou qui n’était pas prévu, ni dans le plan opératoire ni dans la tarification, doit rester présent à l’esprit.
Cette espèce de cadeau ultime que demande la patiente présente un risque important ; en général, il vaut mieux le refuser ; quand on est un patient, il vaut mieux ne pas le demander, parce que ces petits gestes à la gravité sous-estimée sont en général de gros soucis opératoires, les patients ayant mal mesuré l’implication qu’ils demandent. L’information qu’ils reçoivent sur la table d’opération est tronquée par un désir irrépressible. Finalement, le patient n’en sera ni satisfait ni prêt à en assumer les risques financiers et vitaux.
Dans ces conditions, le contrôle parfait de plusieurs interventions reste aléatoire si toutes ces opérations doivent être pratiquées en une seule séance.
Il vaut alors mieux aborder avec franchise le problème avec les patientes et envisager plusieurs séances opératoires, bien planifiées au départ, en diminuant leur durée au maximum ; par exemple, en deux séances opératoires, faire le plus de gestes possible, mais en évitant que l’ensemble des interventions dépasse deux heures d’anesthésie : celle-ci est, en effet, le facteur dangereux et limitant des interventions à cause du risque vital.
La recherche de bio-implants
La technologie évolue constamment ; aussi bien en matière de remplacement des os, des articulations, du cœur, que des implants utilisés en chirurgie esthétique pour essayer de combler les rides, de créer des volumes, de reconstituer des surfaces.
Ces bio-implants sont surtout très utiles pour corriger les malformations majeures au niveau des seins.
Tout le monde sait qu’actuellement en France, les prothèses en gel de silicone sont interdites, bien que leur paroi extérieure est toujours en matériau siliconé.
Cette interdiction est à la fois une très bonne chose dans la mesure où les prothèses en sérum physiologique qui nous sont actuellement imposées par la législation sont totalement inoffensives ; mais c’est en même temps bien dommage, car quand ces prothèses ne donnent pas satisfaction (et c’est souvent le cas !), il serait très important de pouvoir recourir à des prothèses en gel de silicone en remplacement chez des patientes bien informées, et sans qu’elles se mettent hors la loi.
Or, ceci n’est pas le cas pour le moment, car les législateurs, plus technocrates que médecins, s’enferment dans une logique du refus qui n’aboutit qu’à la fuite des patients à l’étranger et à l’incompréhension profonde entre les patients et leur chirurgien qui n’en peut mais.
Tôt ou tard, il faudra bien que les politiques soient responsables de l’insatisfaction esthétique au même titre qu’ils ont été responsables du problème du Sida lorsque celui-ci s’est propagé en France d’une façon non contrôlée par les technocrates.
Un certain nombre de bio-implants ont vu leur heure de gloire monter puis rapidement descendre : il s’agit par exemple de matériaux de type Goretex, billes de polyéthylène, polyuréthanne, etc.
Bien qu’aucun de ces bio-implants ne soit particulièrement nocif ou dangereux, ils ont suscité chez de nombreux chirurgiens de très forts engouements
surtout quand un procédé très nouveau voire exclusif pouvait assurer l’auto- promotion du praticien ! !
Cet engouement, ces chirurgiens ont essayé de le faire partager à des patientes qui, bien entendu, ne peuvent appréhender toutes les implications.
Mais comme il y a de bons résultats, de moyens et de mauvais résultats avec toutes les techniques, il suffit globalement d’être un très bon partisan d’une technique pour en faire son affaire personnelle, son habitude, et pour affirmer brusquement que telle ou telle technique révolutionnaire est la meilleure sur le marché à un moment donné.
Cela n’a pas été sans créer un certain nombre de problèmes, car la sur-utilisa- tion de ces bio-implants risque de générer des malentendus. Cela en a été le cas du Goretex, mis à tort et à travers dans tous les endroits du corps sous forme de filaments, de plaques, de tissus.
Cela en a été le cas au niveau du corail, qui depuis le granulé jusqu’au bloc massif, fait toujours rêver un grand nombre d’amateurs pris entre les poissons du Pacifique et les poisons de la civilisation.
Quant aux billes de polyéthylène noyé dans du collagène, pour lequel le risque de la maladie de la vache folle est totalement écarté mais pas totalement repoussé, ses utilisateurs les plus fanatiques pensent qu’en les enrobant de plus avec du fil d’or, des prières et un effet gourou, ils s’en tireront à bon compte.
Et finalement, l’expérience de nos maîtres revient toujours au galop : il n’est ton pour le corps que ce qu’il y a à l’intérieur du corps. Si l’on peut être soi- même son propre donneur pour corriger les avatars du vieillissement, des malformations de la maladie ou du traumatisme, c’est d’autant mieux et d’autant mieux toléré.
Le corps est sa propre banque ; il faut que les chirurgiens apprennent à utiliser cette banque en gérant mieux les avoirs que nous avons tous en nous.
Nous sommes nous-mêmes très chaudement partisan de ne pas recourir ou le lions possible aux matériaux étrangers quand nous pouvons utiliser les matériaux pris sur le corps lui-même.
L’amélioration des archives médicales
Ceci est un point très important et très souvent négligé.
On voit souvent les chirurgiens esthétiques faire des photographies, constituer ;s dossiers, et les patients pensent toujours que c’est pour garder les dossiers compromettants sur les VIP qui viendraient consulter ou les vedettes du showbiz
qui pourraient ainsi voir leurs photographies monnayées dans des Gala secrets ou des Voici circonstanciés.
En fait, tous ces dossiers servent essentiellement à former la mémoire du chirurgien et à l’aider à mieux prendre ses décisions.
Les archives médicales servent ainsi à présenter différentes conceptions nouvelles que chaque praticien peut avoir à l’occasion de congrès nationaux et internationaux, et à initier des techniques qui sont encore plus ou moins bien adoptées, ou encore discutées.
Ce lent processus de validation a lieu au cours de congrès scientifiques, de symposiums, où chaque chirurgien défend ses conceptions et ses innovations sous la critique parfois virulente, parfois humoristique de ses confrères.
Il ne faut pas voir là-dedans que les patientes servent de cobayes pour des épreuves inattendues et dangereuses : c’est surtout pour essayer de faire avancer les choses, les techniques ; chaque chirurgien ayant ses propres habitudes et réussissant le mieux dans une direction donnée, il est normal qu’il veuille avoir, par rapport à ses confrères, leur avis, leur impression : les discussions par rapport à ses techniques qui lui donnent satisfaction et qui peuvent être malencontreuses ou peu connues, ou peu utilisées par d’autres praticiens, servent au patient comme autant de pierres pour bâtir l’édifice d’une chirurgie de plus en plus fiable, mais toujours en mouvement.
Les nouvelles technologies
Les nouvelles technologies ont complètement bouleversé le paysage de la chirurgie esthétique actuelle.
Il en est ainsi du laser, des ultrasons et de l’endoscopie.
Le laser médical
Les lasers médicaux actuellement utilisés en chirurgie esthétique peuvent servir à couper, à brûler la surface de la peau pour en effacer les ridules ou, en fonction d’un certain nombre de longueurs d’ondes, à effacer des taches de couleur pigmentée ou des tatouages.
Les progrès de ces lasers ont été tels que les machines se sont multipliées : celles qui existent sur le marché permettent de répondre à différents impératifs.
Si l’on prend l’exemple du laser pour le traitement des rides, il a été introduit en France en 1997.
Certains chirurgiens ont très vite tablé sur l’effet laser pour faire une campagne médiatique destinée à leur attirer beaucoup de patients.
On a vu ainsi naître des lifts au laser dans la presse non spécialisée, ce qui omettait de faire croire à des patients qu’en passant un grand coup de pinceau laser sur toute la figure, on les rajeunissait de vingt ans.
Ceci n’est pas tout à fait vrai, mais pas tout à fait faux non plus.
En effet, l’effet du laser étant une brûlure, il est tout à fait possible de lisser, en enlevant les ridules superficielles du visage ; cela donne un effet rajeunissant très important, mais au prix parfois de séquelles inattendues voire franchement supportables.
Car une brûlure n’est pas un geste anodin.
La brûlure peut entraîner des ulcérations, des changements de couleur ou peut imposer un maquillage permanent.
De plus, la brûlure ne remet pas en place les structures plus profondes qui ont i s’effondrer avec le temps : bajoues, fanons ou double-menton.
Ainsi, on a fait croire au public que le laser pouvait remplacer le lifting chirurgical. Et c’est évidemment une grossière erreur et un mensonge.
Il n’en reste pas moins que sur les ridules autour de la bouche et du menton, le laser a eu un effet fantastique, donc positif.
Il est un peu supérieur à l’abrasion mécanique en cela qu’une seule séance peut suffire, mais il faut trouver une intensité satisfaisante pour chaque type de peau, le longue expérience du praticien est donc nécessaire.
Le laser autour des ridules des yeux ou de la patte d’oie est un peu moins intéressant dans la mesure où la peau est très fine ; on passe très vite de l’effet inutile ‘effet exagéré, avec un risque de brûlure et d’ectropion, complications enlaidi santes et difficiles à corriger.
Mais bien manié, le laser a un effet positif et renouvelle notre arsenal thérapeutique.
Cet effet rajeunissant du laser CO2, ainsi que d’autres lasers actuellement à l’étude, est très intéressant ; il permet d’effacer et de traiter la surface de la peau i, après ou avant un lifting, n’est pas totalement lisse mais irrégulière, avec des anomalies de surface.
C’est un peu comme un rabotage d’un parquet avant que le lustrage ne soit pratiqué.
Les ultrasons
Les ultrasons ont été extrêmement utilisés dans le traitement de la cellulite et comme aide à la liposuccion.
Ces ultrasons font éclater les cellules graisseuses et permettent, par liposuccion, de ne plus retirer la graisse pure, mais de l’huile.
Les ultrasons, dans un premier temps, ont été vantés exagérément. Certaines machines ultra-puissantes ont vu le jour — avec évidemment des complications sinistres mais prévisibles : car l’inconvénient de ces ultrasons est qu’ils agissent comme un véritable bistouri, comme l’épée de Darthvador dans Star Wars. Ils peuvent trancher, faire des trous et des brûlures.
Mal maniés, ils ont donc entraîné des complications gravissimes : brûlures, nécroses, irrégularités de cicatrisation interne.
Ils ont alors été interdits en France et en Europe.
Petit à petit, de nouveaux appareils à ultrasons, avec lesquels on peut mieux maîtriser l’intensité des ondes d’émission et leur puissance, commencent à voir le jour.
Mais l’inconvénient des ultrasons, c’est qu’ils enlèvent presque trop de graisse. Ce n’est plus un travail fait à la main, on ne peut plus doser valablement la quantité de graisse sous-cutanée que l’on va laisser en place.
Un maniement très spécial est donc nécessaire afin de conserver une couche graisseuse minimale permettant le glissement cutané.
Par contre, l’effet de redrapage cutané par concentration n’est plus actuellement accepté par tous.
Il s’agit plutôt d’un effet de brûlure interne thermique, ce qui ne veut pas dire que cet effet n’existe pas. Tout le monde a vu un steak rétrécir dans la poêle : c’est l’effet espéré — mais pas certains des ultrasons sous la peau, qui auraient un effet « lifting».
Cet effet est très difficile à doser : pour le moment, il n’existe pas de système à ultrasons où l’on peut contrôler la température en profondeur susceptible d’entraîner une rétraction cutanée qui pourrait traiter par exemple des vergetures, une grande laxité cutanée ou une cellulite.
Mais il n’y pas de doute que cette technologie des ultrasons est un apport important en chirurgie esthétique dans le mesure même où elle facilite l’acte de la liposuccion, où elle la rend moins fatigante et moins difficile pour le chirurgien puisqu’il s’agit d’aspirer de la graisse déjà fondue et non de la graisse dure, qu’il faut pénétrer à la force du poignet pour l’enlever.
L’endoscopie
L’endoscopie est une technique tout à fait extraordinaire qui permet de regarder à l’intérieur du corps humain par l’intermédiaire d’un tout petit orifice.
Cette technique avait été inventée en France par des gynécologues pour voir l’intérieur du bas-ventre, puis elle a été appliquée progressivement de la gynécologie à la chirurgie générale et à l’exploration de l’ensemble du ventre puis de tout le corps humain.
Ces procédés endoscopiques ont donc abouti à toute une nouvelle technologie révolutionnaire, permettant l’ablation de la vésicule, de l’appendice ou certaines opérations même sophistiquées au niveau du thorax ou de l’abdomen par le biais de toutes petites cicatrices.
Même la chirurgie cardiaque semble actuellement profiter de l’endoscopie.
En chirurgie esthétique, l’endoscopie a été développée au niveau du front et du tiers moyen du visage pour des liftings dits sous endoscopie.
Nous-mêmes utilisons l’endoscopie dans les rhinoplasties.
Enfin, dans le traitement de certaines complications des prothèses mammaires, il est également possible d’appliquer des techniques endoscopiques.
Mais le principe essentiel de l’endoscopie dans les liftings est d’essayer, chez la femme jeune, de faire des incisions limitées au niveau des tempes et du front, et de profiter de l’endoscopie pour retendre les structures profondes et superficielles sans faire de dégâts.
Ces liftings endoscopiques de la femme jeune sont beaucoup vantés dans les magazines féminins ; mais il ne faut pas non plus leur demander davantage qu’ils ne peuvent donner.
Ce n’est pas en allant chercher dans une poche en passant par la manche que l’on aura l’effet d’un repassage complet d’une robe.
Il y a donc là encore un mensonge médiatique qui fait croire aux patientes que le lifting endoscopique peut remplacer le lifting traditionnel ou peut donner des résultats à peu près équivalents.
En fait, il s’agit de développements techniques qui rendent possibles des liftings partiels chez certaines femmes très jeunes pour lesquelles il aurait été stupide de faire un grand lifting. Mais dans cette mesure même, où l’endoscopie se développe en permanence, il est intéressant de considérer son potentiel de développement dans le domaine de la chirurgie esthétique et nul doute que de nouveaux procédés vont voir le jour.
La bataille de la silhouette
Faut-il maigrir par la seule force de sa volonté ou par l’aide de la chirurgie ?
Bien sûr maigrir par la seule force de la volonté paraît la solution la plus simple et la plus efficace ! C’est avoir une vraie détermination pour « la politique de la silhouette ».
Nous avons vu des patients perdre 60 à 70 kilos en un an environ avec une volonté farouche pour ne pas revenir à l’état d’obèse. Combat terrifiant au quotidien, gagné à force de courage et d’obstination en un an environ.
Dans ce cas, le visage est très peu abîmé.
Les séquelles se rencontrent au niveau des bras, du ventre et des cuisses ; les patientes sont très heureuses ; après les retouches chirurgicales, rares sont celles qui reprennent du poids.
Dans d’autres cas, la volonté n’y est pas. Les patientes font le yoyo, dépriment, rament, s’énervent et dépensent des fortunes en produits divers à gogo.
Il existe parfois un problème génétique qui fait que, malgré la volonté bien exprimée, l’amaigrissement reste très difficile voire impossible.
C’est dans ces cas que les opérations chirurgicales de diminution gastrique sont très intéressantes, essentiellement au-delà de 100 kilos.
Les principes opératoires des opérations visant à maigrir
Trois types d’interventions sont actuellement proposées aux personnes obèses :
- les gastroplasties,
- les dérivations biliopancréatiques ou opérations de SCOPINARO,
- les courts-circuits digestifs ou opération de MASON.
Les gastroplasties
Elles consistent à mettre en place par de petites incisions un anneau autour de la partie haute de l’estomac pour le rétrécir, on crée une impossibilité mécanique de l’ingestion des éléments.
Tout se passe comme s’il y avait un anneau qui empêchait le patient de se nourrir en ne laissant filtrer que des lipides ou d’infimes quantités de nourriture.
Cet anneau qui autrefois était placé au travers d’incisions du ventre est actuellement introduit par de petites incisions de type cœlioscopique.
Plusieurs types d’anneau existent : soit des anneaux suédois, soit des anneaux mis au point en Belgique.
Ceux-ci sont en silicone et comportent un bourrelet gonflant qui permet de gonfler plus ou moins l’anneau pour régler la capacité d’ingestion des aliments.
Un ou deux réglages suffisent.
Ces méthodes très efficaces et peu dangereuses ont été utilisées dans des milliers de cas ; elles ont fait la preuve de leur efficacité.
Il existe quelques complications à type de dilatation de l’estomac ou de déplacement de l’anneau, mais ces complications ne représentent même pas 10 % des patients.
Il s’agit donc d’une excellente méthode.
Les dérivations biliopancréatiques
Ce sont des opérations qui visent à ne pas modifier les habitudes alimentaires lu patient.
Mais à l’aide d’un changement de circuit intestinal, l’absorption des aliments ne se fait plus ; ceux-ci sont rapidement éliminés sans avoir à passer par le circuit traditionnel qui les transformait en masse grasse.
Mais ces opérations sont compliquées, extrêmement invalidantes et comportent des risques de mal absorption et d’anomalies vitaminiques.
Elles sont donc rarement recommandées.
Les courts-circuits digestifs ou opération de Mason
Ce sont des opérations qui permettent de rétrécir l’estomac par voie chirurgicale.
Elles sont plus définitives, plus efficaces à long terme que les opérations de type gastroplastie, mais elles sont également plus lourdes et entraînent une morbidité non négligeable.
C’est pourquoi la majorité des auteurs a tendance à s’orienter dans les cas où ne opération apparaît nécessaire par la technique de gastroplastie par anneaux.
Celles-ci sont indiquées dès que l’index de masse corporel graisseuse dépasse n certain seuil (BMI>40) BODY MASS INDEX.
Les séquelles de l’amaigrissement massif
Maigrir n’est pas une mince entreprise : après un amaigrissement important, il existe de nombreuses séquelles du fait de la distension des fibres élastiques cutanées qui dans certains cas reviennent mal à leur situation de départ.
S’il est rare que le visage soit abîmé par un amaigrissement massif, ce n’est pas le cas de la face interne des bras, de la poitrine, du ventre, de la face interne des cuisses et des genoux.
Ces excédents cutanés qui apparaissent peuvent être extrêmement invalidants, surtout chez les patientes qui sont jeunes et qui ont maigri de 70 à 100 kilos en 6 mois environ.
Il est possible de faire une demande de prise en charge auprès de la Sécurité Sociale pour corriger ces séquelles liées à un amaigrissement massif.
Les opérations plastiques possibles
Cinq opérations peuvent être engendrées par des pertes de poids :
- les opérations au niveau du ventre à type de plastie abdominale ou de réfection de la paroi abdominale,
- les opérations au niveau des seins qui peuvent être ptosiques et parfois vidés, imposant non seulement de remonter la poitrine mais également de poser des prothèses pour revenir à un galbe acceptable dans le cadre d’une opération générale de la silhouette,
- la face interne des cuisses où il existe un excédent cutané graisseux qui devra être redrapé par un lifting de la face interne des cuisses,
- au niveau des bras où il existe un excédent cutané aussi bien dans le sens de la longueur que dans le sens de la largeur.
Plusieurs types d’opérations sont possibles soit des résections en forme de S avec une cicatrice cachée sur la face intérieure du bras, soit simplement des cicatrices dans l’aisselle qui permettent de remonter un peu les téguments distendus ; en associant à cette méthode une liposuccion du bourrelet postérieur gras, résiduel,
5.au niveau du visage, il est plus rare que le visage soit abîmé par un amaigrissement massif, mais si tel est le cas, des opérations de type lifting cervico-facial classique devront être envisagées, même chez les sujets jeunes.
Finalement, l’amaigrissement une fois constitué modifie complètement la vie du patient.
On sait qu’un patient qui a perdu 60 à 70 kilos, fuyant une obésité importante, va pratiquement perdre son diabète, gagner une dizaine d’années de vie, éviter l’hypertension artérielle et parfois la crise cardiaque.
Mais ces opérations génèrent un problème d’image et d’identité corporelle avec des anomalies importantes de la silhouette.
Des opérations importantes de chirurgie réparatrice sont nécessaires ; certaines pouvant être groupées deux par deux, voire par trois dans certains cas.
Ainsi, un patient qui a maigri sur une période d’environ un an, mettra encore à jeu près une année avant de retrouver une silhouette acceptable grâce à la chirurgie.
C’est dire que ces opérations devraient être prévenues par une hygiène de vie suggérée à tous les patients qui ont tendance d’une façon personnelle ou familiale i prendre du poids trop rapidement.
On ne saurait trop insister sur l’intérêt de la PRÉVENTION dans ce domaine.
En dehors de celle-ci, il faudrait que les patients soient clairement avertis qu’il l’y a pas d’opération miraculeuse pour perdre du poids ; les opérations actuellement les plus pratiquées et les plus efficaces à type de gastroplastie par anneaux restent des opérations où il existe un risque de complication vital du fait de ‘anesthésie générale que locale : les incidents qui peuvent se rencontrer, représentent finalement 10 % des cas.
Ce caractère sérieux des opérations favorisant l’amaigrissement ne doit surtout >as être oublié par des patientes qui espéreraient trop facilement que la chirurgie vienne à bout de leurs mauvaises habitudes alimentaires.
En tout cas, la liposuccion n’est en rien une méthode pour maigrir.
Elle permet d’enlever les graisses profondes bloquées génétiquement.
La course à la sveltesse est ainsi parsemée d’obstacles.
Que vaut-il mieux ? Le confort de la rondeur ou l’inconfort de la lutte pour la sveltesse ?
À chacun sa voie. Il n’y a pas de honte ni de culpabilité à être rond, même enrobé, même gros.
Mais pour une meilleure santé, la réponse est claire : les kilos superflus nous rangeront un jour ou l’autre, entre le diabète et l’hypertension.
Une attitude réaliste face au problème est donc nécessaire et les conseils du médecin de famille seront précieux comme première approche.
Vidéo : Les moyens nouveaux en chirurgie esthétique
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Les moyens nouveaux en chirurgie esthétique