Les facteurs de risque de l'hypertension artérielle
La plupart des hypertensions sont dites essentielles ou primitives car elles n’ont pas de cause connue, en dehors d’un terrain héréditaire et de quelques facteurs de risque.
Beaucoup plus rarement, l’hypertension artérielle est secondaire à un autre trouble identifiable : maladie des reins, cause toxique ou médicamenteuse, maladie hormonale ou problème vasculaire le plus souvent.
L’hypertension essentielle
Dans la majorité des cas, on ne retrouve pas de cause à l’hypertension artérielle, en dehors de l’existence éventuelle d’un facteur familial (hypertension chez les frères, soeurs, parents, oncles, tantes, grands-parents).
La maladie peut débuter à tout âge, mais plus souvent autour de la cinquantaine, à l’occasion d’une prise de poids et d’une diminution de l’activité physique. Habituellement, l’hypertension est assez discrète au début, avec des valeurs de 15- 16 cmHg environ. Les années passant, elle régresse dans certains cas, se stabilise ou s’aggrave, justifiant !
l’ajout d’un deuxième, puis d’un troisième, voire d’un quatrième médicament antihypertenseur. Il arrive, mais rarement, que l’hypertension soit d’emblée sévère. Dans ce cas, ou si le patient est jeune, le médecin recherchera une cause éventuelle à l’aide d’examens (échographie, scanner…) avant d’affirmer qu’il s’agit effectivement d’une hypertension essentielle, c’est-à-dire sans cause organique, et non du signe d’une autre maladie.
L’hypertension familliale :le risque
Dans la famille d’une personne hypertendue, surtout si elle est jeune, on trouve souvent d’autres cas le risque d’hypertension. Le risque est particulièrement élevé lorsque au moins deux parents proches ont souffert d’hypertension avant l’âge de 55 ans. Une étude américaine portant sur des sujets de moins de 39 ans a montré que :
– si le père et la mère sont hypertendus, le risque de le devenir est de 46 % ;
– si un des parents seulement est hypertendu, le risque est de 28 % ;
– si aucun des parents n’est hypertendu, le risque est de 3 %.
La responsabilité de l’hypertension familiale ne peut être attribuée à un gène unique : plusieurs gènes sont impliqués, dont certains ne sont pas encore identifiés.
Des facteurs favorisants l’hypertension
Le stress
Peut jouer un rôle favorisant. On sait par exemple qu’il existe un risque plus élevé au sein de certaines professions ou entreprises, notamment lorsque le personnel doit répondre à une forte exigence en ayant un pouvoir de décision et une marge de manœuvre limités.
La dépression nerveuse
Elle peut favoriser ou même provoquer une hypertension artérielle. Au cours de cette maladie, il arrive que les centres cérébraux stimulent le système nerveux sympathique, ce qui aboutit à un excès de sécrétion de noradrénaline et d’adrénaline responsable de l’hypertension. Dans ce cas, le traitement de l’hypertension repose avant tout sur la prise en charge de la dépression.
L’obésité
Elle favorise souvent l’hypertension par divers mécanismes : effet direct de la graisse abdominale qui sécrète des substances nocives, régime alimentaire trop riche en sel ou en alcool, diabète…
Les autres facteurs
D’autres facteurs peuvent être en cause : la prise facteurs d’une contraception hormonale (pilule) chez les femmes, une douleur physique intense prolongée (rhumatismes, par exemple), un conflit familial ou professionnel.
Le syndrome d’apnées du sommeil ou syndrome de Pickwick
Un jeune garçon d’une corpulence prodigieuse, habillé en valet, qui se tenait droit comme un I,les yeux fermés, comme endormi.
C’est Charles Dickens (1812-1870)qui a décrit pour la première fois le syndrome d’apnées du sommeil dans le portrait d’un valet obèse et toujours endormi (Les Aventures de M. Pickwick).
En plus des apnées (arrêts respiratoires durant plus de 10 secondes et survenant au cours du sommeil), ce syndrome peut aussi se caractériser
Par un ronflement important, une somnolence diurne, un surpoids,
une obésité (le cou est souvent épais), une hypertension artérielle, parfois des palpitations et des troubles cardiaques (angine de poitrine).
Les apnées favorisent l’hypertension car elles provoquent une diminution de l’oxygénation : cette mauvaise oxygénation stimule le nerf sympathique de manière réflexe, avec pour résultat une sécrétion accrue d’adrénaline et de noradrénaline qui est à l’origine de l’élévation de la pression artérielle. Par ailleurs, l’obésité fréquemment associée aux apnées est aussi un facteur d’hypertension.