Les déboires de la contrefaçon
L’été 2005, les ministères français de la Santé et du Tourisme ont publié un communiqué conjoint mettant en garde contre les risques du tourisme médical en l’absence de garanties. Les autorités françaises ont rappelé qu’elles n’ont aucun pouvoir de contrôle sur des soins et pratiques réalisés en dehors du territoire national. En cas de problèmes, les établissements étrangers peuvent se réfugier derrière l’argument de l’aléa thérapeutique, considéré comme un impondérable.
La Société française de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique conclut sa mise en garde par une comparaison signifiante :
«Tout cela nous fait penser à ces sacs de grande marque que l’on trouve sur les marchés d’Italie, d’Espagne ou du Maghreb et qu’il est de bon ton d’acheter tout en sachant le risque qu’il y a de se faire pincer à la frontière française. S’ils ne tiennent pas et que les ferrures lâchent, on se réconforte en se disant qu’on ne l’a pas payé cher mais si l’on se fait prendre, cela coûte une fortune.
En matière de chirurgie, il n’y a pas de loi qui interdise les imitations mais les conséquences peuvent être désastreuses pour les patients. » C’est vrai qu’on ne peut pas jeter son visage ou ses seins à la poubelle comme une contrefaçon décevante, quand on n’est pas satisfaite de son « achat » esthétique !
Entendons-nous bien : je ne doute pas qu’il y ait, dans ces pays, des praticiens d’une qualité égale à leurs homologues hexagonaux. Mais s’il y a des truqueurs et des charlatans en France, il y a peu de raisons qu’il n’en existe pas ailleurs, jouissant d’une impunité supplémentaire pour cause d’éloignement géographique.