Les complications immédiates d'hypertension artérielle
Dans la majorité des cas, les poussées d’hypertension, même importantes (maximale à 25 cmHg), sont sans conséquences immédiates. Mais des complications très graves sont possibles.
L’œdème pulmonaire
Est l’envahissement des alvéoles pulmonaires par du plasma sanguin (partie liquide du sang) ayant traversé la paroi des capillaires (petits vaisseaux). Il survient chez des personnes souffrant d’insuffisance cardiaque et peut être dû à une poussée d’hypertension, mais pas uniquement ; un mauvais fonctionnement du cœur ou une augmentation du volume sanguin peuvent également être en cause.
Il se manifeste en général la nuit par un essoufflement dramatique, la personne étant obligée de s’asseoir ou de se tenir debout pour respirer. Une consultation s’impose en urgence. La prise de diurétiques ou d’une bouffée de trinitrine en spray peut être utile en attendant les secours.
La dissection de l’aorte thoracique
C’est une complication assez rare, qui survient en général lorsque l’aorte (la principale artère de l’organisme, qui naît dans le cœur) est fragilisée par l’athérosclérose ou par une anomalie de l’élasticité des tissus des parois artérielles.
La dissection de l’aorte est une dilacération, une rupture longitudinale de la paroi de l’artère : le sang fuse entre deux couches, l’une normale et l’autre créée par la déchirure. Le risque principal est la rupture de l’aorte, qui entraîne une hémorragie interne importante. Elle se manifeste par une douleur intense et d’apparition brutale dans la poitrine qui irradie dans le dos, parfois accompagnée d’essoufflement et/ou d’une asymétrie de la | pression artérielle entre les deux bras. Une prise en charge médicochirurgicale s’impose en urgence.
Les saignements de nez
Le lien entre l’hypertension et les saignements de nez est sujet à discussions. On estime en effet que les saignements sont plus souvent la cause que la conséquence de la poussée d’hypertension, car l’émotion provoquée par la vue du sang peut en
soi faire monter la pression artérielle. Le traitement consiste à comprimer la région où se produit le saignement. Si ce dernier est important ou ne s’arrête pas, une consultation est nécessaire pour réaliser un méchage (morceau de gaze inséré dans les narines).
L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE MALIGNE
Cette forme rare d’hypertension s’observe pour des pressions artérielles minimales diastoliques supérieures ou égales à 13 cmHg.
Elle survient souvent après une période d’hypertension modérée et se traduit principalement par un amaigrissement, des maux de tête et une fatigue. Un fond d’œil révèle des hémorragies ou un œdème de la rétine (membrane située sur la face interne de l’œil). La prise de sang montre une insuffisance rénale.
L’hypertension artérielle maligne nécessite une hospitalisation en urgence. Elle peut se compliquer d’encéphalopathie hypertensive, un trouble grave qui se traduit par des maux de tête, une confusion, des vomissements, puis un coma. L’hypertension artérielle maligne est devenue très rare en France depuis que l’hypertension est dépistée et prise en charge de façon précoce. Elle concerne donc plutôt des personnes qui ne traitent pas leur hypertension.