Les autres pionniers de la réflexologie
C’est le Dr Edwin F. Bowers qui, le premier, sensibilisa l’opinion publique aux travaux de Fitzgerald. Critique et écrivain médical résidant à New York, Bowers avait rencontré Fitzgerald et étudié auprès de lui, avant de publier dans la presse des articles sur la thérapie de zone ; c’est d’ailleurs à lui que l’on doit l’appellation de thérapie de zone.
Le corps médical réagit assez défavorablement à cette nouvelle méthode, mais Bowers trouva un soutien auprès des praticiens de la médecine naturelle, tels que les chiropracteurs, les ostéopathes et les naturopathes. Toutefois, il suscita également l’intérêt d’un certain nombre de ses confrères, qui poursuivirent ses recherches et apportèrent une contribution significative au développement de la méthode. Parmi ceux-ci, citons le Dr George Starr White, le Dr Joe Riley et son épouse, Elizabeth Riley.
Le Dr Riley écrivit de nombreux ouvrages sur le sujet et introduisit par ailleurs l’utilisation de l’expression de « technique du crochet », ainsi appelée parce que les doigts du praticien devaient être recourbés comme des crochets pour manipuler une zone spécifique. Cette méthode pouvait être utilisée sur les tissus mous, par exemple pour traiter un prolapsus de l’utérus, ainsi que sur les articulations telles que la clavicule, l’omoplate, les côtes, le sternum, les crêtes iliaques, les os du pubis et le coccyx. On pensait que toutes ces régions constituaient cinq zones distinctes, à l’exception peut-être du coccyx et de la pointe du sternum (dont on supposait qu’on pouvait affecter le corps tout entier si l’on travaillait dessus, et qui donc étaient traités avec une grande douceur). Cette technique du crochet pouvait également s’appliquer à des régions osseuses situées dans la même zone que la région demandant un traitement. Dans le cas, par exemple, de l’inflammation d’une articulation ou d’un nerf, il était possible de travailler sur une région correspondante : ainsi, le coude pour le genou ou l’épaule pour la hanche…
Parmi les grands pionniers de la réflexologie, il convient de mentionner l’Américaine Eunice D. Ingham, qui devint Mrs Stopfel après avoir épousé l’un de ses patients, satisfait de son traitement ! Formée auprès du Dr Riley, Eunice Ingham mit au point la « méthode Ingham de compression réflexologique » ; par ailleurs, elle écrivit deux livres, Stories the Feet Can Tell et Stories the Feet Have Told, qui devinrent des ouvrages de référence pour les étudiants en réflexologie.
Grande pionnière de réflexologie : Eunice Ingham.
La méthode Ingham était fondée sur les réflexes du pied et impliquait une forme particulière de massage sur les zones-réflexes situées tant sur le dessus que sur la plante des pieds, ainsi qu’au niveau des orteils. De formation paramédicale, Eunice Ingham se consacra, les années suivantes, à la réflexologie et à sa promotion. Indépendamment de sa pratique, qu’elle exerça avec succès, elle sillonna intensivement l’Amérique en faisant des conférences, en soignant et en formant de nouveaux praticiens.
En Grande-Bretagne, c’est Mrs Doreen E. Bayly qui fut la principale pionnière de la méthode. Dotée d’une formation d’infirmière, elle rencontra Eunice Ingham en Amérique, alors quelle était allée rendre visite à sa sœur, qui était guérisseuse. Très impressionnée, Doreen Bayly étudia avec Eunice Ingham, avant de retourner en Angleterre au tout début des années 1960. Moyennant une persévérance acharnée, Mrs Bayly suscita un grand intérêt en Grande-Bretagne et dans le reste de l’Europe ; elle fit de la réflexologie sa profession, mais créa aussi une école de formation. Il convient de saluer ses efforts, destinés à diffuser l’intérêt pour la réflexologie, d’autant qu’au départ ses travaux ont suscité bien peu d’enthousiasme, et même une forte opposition ; toutefois, son action fut peu à peu récompensée. Elle mourut juste avant son quatre-vingtième anniversaire, en 1979, à une époque où la réflexologie commençait à être de plus en plus reconnue. Son enseignement continue à être dispensé au travers de la Bayly School of Reflexology.
La thérapie de zone est l’ancêtre de la réflexologie.
Issue de la pratique de la thérapie de zone, la réflexologie est aujourd’hui pratiquée principalement par action sur les zones-réflexes des pieds. Les réflexes situés dans la main peuvent également être sollicités dans certains cas, mais on considère généralement que ceux du pied réagissent mieux. De même, la technique du crochet est devenue partie intégrante du massage des pieds et doit se faire de façon légèrement moins vigoureuse que ne le préconisait le Dr Riley, en massant les régions des articulations et des membres qui se trouvent dans les mêmes zones que les régions affectées : ainsi, un massage du coude pour un problème de genou ou un massage de l’avant-bras pour traiter un problème dans le bas de la jambe (circulation déficiente…). L’utilisation de gadgets étant moins évidente, on exerce la pression avec les pouces et les doigts, pour arriver de façon plus naturelle à provoquer une réaction de guérison.